[Rencontre avec Shi, un orphelin avec qui Kanashimi avait déjà fait connaissance lors d'une soirée d'hiver l'année dernière.]
Dans ce monde il existe des choses, des lieux, des objets qui évoquent beaucoup pour moi. Même si je reste de marbre devant un bon nombre de situations, je n'en suis pas moins intéressé. Aujourd'hui toute mon attention se porte sur un monument qui domine l'entièreté du village caché des feuilles, quiconque ayant déjà mis les pieds sur ces terres ne peut pas dire qu'il ne l'a jamais vu. Cette montagne qui fait la fierté des habitants de notre village, elle immortalise les souvenirs, les grands Ninjas qui ont marqué notre histoire. Je suis loin de leur arriver à la cheville, je suis devenu Jônin par la force du destin certes, j'ai une place importante au sein de Konoha mais...Au fond je moi je me sens minable si je compare mon vécu à celui de ces grands Hommes qui ont tantôt sauvé le monde, tantôt transmis leur volonté aux générations futures, tout cela en une seule vie. A côté je ne représente rien, pire que ça...Je me sens comme un moins que rien. Du haut de mes dix-huit ans, l'air maussade, je reste encore admiratif tel un enfant naïf, devant la montagne des Hokage.
Je suis jeune, j'aimerais aussi un jour transmettre mon savoir à quelqu'un qui saura comprendre l'ensemble de mes convictions. Je ne veux pas d'un disciple qui cherche juste à apprendre pour devenir plus fort, je veux d'un élève qui voudra bien écouter mes longs récits sur mon histoire et celle de nos ancêtre. Peut-être un jour serais-je jugé pour tous les crimes que je connais, parce que je sais que mes secrets ne pourront jamais être enterrés avec moi. En tant que bon Shinobi, je mourrai probablement sur le plus atroce des champs de bataille, je serai un cadavre parmi tant d'autres gisant sur la plaine sanglante. Alors, pour la première fois depuis le début de tous les combats que je mène, je regarderai l'ennemi comme un Homme, comme un de mes semblables car, une fois mort ne sommes-nous pas tous sur le même pied d'égalité ?
Un sourire amère naît sur mon visage blafard, je réalise que je ne serais jamais le héros que j'ai un jour espéré devenir. Je suis un menteur, un traître. J'ai travaillé tant d'années au service de l'Akatsuki, je me suis laissé endoctriner par Madara pour en arriver là, à errer dans les rues de Konoha Gakure No Satô à la recherche de quelque chose qui ne semble même pas réel. Je suis Kanashimi Atotsugi, assassin blanchi de ses parents, faute de preuves. Durant l'année qui a suivi cet atroce évènement j'ai été traité comme un monstre par mes pairs, depuis plus jamais n'a osé reparler de cette histoire, sans doute devenue inintéressante après toutes les choses qui s'accumulent depuis quelques mois. L'annonce de la guerre, les blessés et les morts qui reviennent par dizaines au village, les familles en pleurs, on a plus vraiment le temps de s'occuper de quelqu'un comme moi, même pas volontaire pour défendre sa patrie.
Le ciel rougeâtre tend à s'assombrir, je ferais mieux de rentrer avant qu'il fasse complètement nuit. Mais une fois parti je me demande pourquoi j'ai fait un tel raisonnement, il n'y a personne qui m'attende de toute façon. Je pousse un faible soupir alors que je suis parti depuis plus de cinq minutes maintenant, je fouille rapidement dans ma poche, il doit me rester assez d'argent pour me payer un bol de ramens chez Ichiraku, de toute façon j'ai entendu dire que le patron accordait le crédit assez facilement. Alors que je longe l'avenue commerçante je croise un groupe de quatre personnes quitter le restaurant. Mon poing se serre soudainement, un blondinet aux yeux bleus azurs brillants...Ce ne peut qu'être le réceptable de Kyûbi. Derrière lui se retrouve un garçon au teint laiteux, les cheveux mi-longs, haut assez court...Une jeune femme aux cheveux roses. Ces deux là ne me disent absolument rien mais l'homme qui les accompagne a un air qui m'est familier, le fils du Croc Blanc.
[ EN COURS ]