Le jour se levait à Kumo Gakure no satô, le village avait depuis peu reprit une activité normale et la terreur semblait être disparue chez les habitants qui se sentaient en sécurité auprès de leur nouveau Raïkage. Ils ne s’imaginaient certainement pas que plus près qu’ils ne pouvaient le penser, les membres de l’organisation qui les avait obligés à élire un dirigeant de force siégeaient dans leur caverne qui leur servait de repaire. Mais dans cet endroit lugubre, on ne trouvait pas qu’un amas de roche mais de véritables pièces aménagées et cela, dans chaque repaire de la lune rouge. Des lieux bien préservés et très secrets, comme celui où se trouvait actuellement l’un des derniers Uchiha encore en vie dans le monde des Shinobis. Il était assis, son poing droit collé à son masque orange en forme de spirales, les jambes croisées, il n’était pour une fois pas vêtu de sa tenue noire aux nuages rouges mais d’un simple pull noir ou gris foncé selon les gens, il portait également des épaulières qui descendaient tout le long de ses bras ainsi qu’une longue écharpe verte qui pendait jusqu’au sol. Tapis dans cet endroit depuis quelques heures déjà, il semblait avoir perdu totalement la notion du temps, attendait-il qu’on vienne le chercher ? Non, l’homme était tout simplement entrain de réfléchir, il était cruel, machiavélique et tous les adjectifs péjoratifs qui allaient dans ce contexte là mais on avait beau le dénigrer – ou le flatter selon les personnes – et on pouvait dire toutes infamies sur lui, on ne pouvait nier son intelligence – si je ne m’abuse – supérieure à la moyenne. Sans ce quotient intellectuel, il n’aurait jamais pu survivre tant d’années et jamais il n’aurait pu prétendre à régner sur le monde comme il le pouvait actuellement.

Les plans de l’organisation étaient clairs et précis et bien qu’ils n’aient pas encore bien fait parler d’eux, bientôt ils seraient au sommet de cette guerre entre les différents villages. Bien entendu, il avait tout calculé, il savait qu’ils ne seraient pas couverts longtemps par Kumo, il avait d’ores et déjà prit ses précautions et avait maudit le Raïkage en lui apposant son pouvoir inouï. Au moindre faux pas, au moindre ressenti de haine, le sceau libérerait toute sa puissance et Onizuka serait alors abandonné dans les bras de l’enfer. Derrière son masque, il jubilait malgré l’air impassible qu’il affichait habituellement. Tic…Tac…Le temps passait lentement, bien trop lentement pour l’homme d’action qu’il était, il fallait agir et pourtant il n’avait pas encore reçu de rapports de celui qu’il avait envoyé en tant que son émissaire à Kiri, le village de la brume situé au pays de l’eau. Combien d’hommes allait-il tuer cette nuit ? Il lui avait certes dit qu’il n’était pas un assassin mais contre la mort, l’homme était parfois pris de pulsions bestiales indomptables. Il était alors impossible d’échapper à la fureur, le vieil homme se frotta les mains, il allait peut-être libérer l’intégralité de ses pouvoirs face aux Genins de l’examen de sélection des moyennes classes, ainsi il connaîtra la haine et une fois que l’on se retrouve dans cet engrenage infernal, il est impossible de s’en libérer ou alors cela était très dur.

Solitude était un mot qu’il connaissait bien et la raison pour laquelle il la considérait comme une amie, c’était parce que ce mot était singulièrement jumelé avec le terme de la haine. Et en cet instant même, il était seul…Seul dans cette pièce où les bougies menaçaient de s’éteindre à chaque instant. De son unique œil, il contemplait les vieilleries exposées au mur, il s’agissait de katanas ou d’armures qu’il avait, jadis, volé à leur propriétaire, après un combat à mort, il se servait toujours dans l’équipement du perdant. Il n’avait jamais éprouvé le moindre remord à faire cela, il était comme une machine, une âme vide dénuée de sentiments dans un corps humain. Son flux de chakra fut soudainement perturbé, quelqu’un était entré dans la caverne, le leader secret de l’Akatsuki ferma son Sharingan et tenta de découvrir qui se cachait derrière cette masse d’énergie. Ce n’était que Deidara, le blond qui servait de bombe humaine à la lune rouge, il était l’équipier de sa seconde personnalité qu’il se plaisait à dénommer « Tobi ». Deidara aimait le maltraiter car il se sentait supérieur à lui – et il n’hésitait pas à l’affirmer et à le démontrer – et malgré sa puissance, le dernier survivant des trois guerres Ninja se laissait faire comme s’il n’était qu’un simple laquais de l’organisation. D’un geste machinal, il triturait sa bague brillante avant de se lever rapidement pour rejoindre son équipier à l’entrée du temple enfouit dans les ruines d’anciennes baraques en pierre. Une fois qu’il était sûr de l’avoir, il reprit une voix d’enfant et se cacha derrière une porte et lorsqu’il sentit que le blond était assez proche de lui il lui sauta dessus en criant :

« Bouh Deidara-sempaï ! Je vous ai fait peur avouez ! »

Une nouvelle vie commençait, celle qu’il avait l’habitude de vivre depuis qu’il était obligé de cacher son identité à cause de sa soit disant mort contre le premier Hokage du nom. Il était désormais accroché au dos de son « sempaï » et donnait l’impression d’un homosexuel particulièrement collant lorsqu’il simulait un câlin avec le créateur de bombes. Il était pratiquement sûr qu’il allait lui en coller une mais il restait optimiste.

Il le traitait d’idiot cette blondasse ? Bon d’accord il exagérait un peu avec ces termes, à l’avenir, promettons d’être plus polis dans notre récit. Et puis, il n’était pas en mesure de faire quoique ce soit contre bomber man étant donné que même s’il venait de rentrer de mission, il n’avait pas l’intention de révéler ses véritables pouvoirs à son jeune coéquipier. Si seulement il pouvait savoir qui était celui qui se faisait duper dans l’histoire au final, un jour il le découvrira peut-être…Oui peut-être, s’il survivait jusque là. Il fallait avouer que le vieil homme savait qu’il y avait des sacrifices à faire dans une guerre qu’il préparait depuis des années, il espérait que ses meilleurs éléments survivraient mais il était bien conscient que dans l’autre camp, ils étaient plus nombreux et aussi préparés que lui à la bataille. Bien que le village caché de Konoha formait désormais des Ninjas qui suivaient un entraînement proche d’un camp de bisounours, un terme d’effectif, ils représentaient l’organisation de la lune rouge au centuple, il fallait qu’il réfléchisse à se faire des alliés. Il était quasiment que tous les Ninjas d’Ame Gakure no satô lui suivraient dans sa quête, eux étaient les seuls comprenaient sa haine envers le cercle vicieux du monde des Shinobis, eux aussi voulaient mettre un terme au jeu des cinq grands pays qui monopolisaient le monde grâce à leur puissance économique et militaire en exploitant les plus petits territoires. Ce n’était pas son problème certes, mais il ne supportait ce système qui avait duré bien trop longtemps, le temps de la révolution devait prendre son envol. Mais bon, passons les cours de philosophie barbants et revenons à la scène entre le fameux Tobi et son interlocuteur, il daigna à répondre à sa question avec une petite minute de décalage :

« Oh eh bien…On a encore oublié Tobi au repaire alors j’ai…j’ai fait le ménage ! »

Quelle excuse foireuse je vous l’avoue en tant que narrateur de l’histoire, mais vu que le blond ne semblait pas en avoir beaucoup dans le bocal, cela était susceptible de passer encore, il y en avait qui n’avaient pas grand-chose dans la cervelle – par rapport au dernier des Uchiha soyons d’accord – dans cette organisation, ils étaient assez manipulables dans le fond et c’était une des raisons pour lesquelles il les avait recrutés hormis le fait qu’ils possédaient des pouvoirs vraiment extraordinaires. Pour persuader Deidara qui n’était pas vraiment à fond dans son excuse, il repartit dans la pièce secrète du temple et fit mine d’enlever l’amas de poussière qui s’était accumulé sur une des tables, il fallait peut-être vraiment passer un coup de balais ici, c’était plus crade qu’un hangar abandonné depuis une vingtaine d’année. Il fallait avouer que cet endroit était l’un des lieux où les hommes de la lune se battaient car comme partout, on ne pouvait rester tous ensemble sans jamais se taper dessus et en terme de bastonnade, les membres de l’organisation s’y connaissaient et finissaient souvent par se battre jusqu’au sang. Il n’échappait pas à la règle et allons même plus loin, il était celui que les autres frappaient le plus, les seuls qui ne se joignaient pas à la bataille collective étaient Pain, Konan, Itachi et Zetsu, les quatre gaillards les plus « sages ». Ils restaient le plus souvent assis dans leur coin à discuter de plans ou de leur prochaine mission. Zetsu était encore un cas à part, lui était toujours isolé avec son autre partie. Alors justement, lorsqu’il se baissa pour ramasser les débris du vase – qui avait pas mal subit lors de la dernière altercation – le vieillard glissa sur le tapis posé inutilement dans l’angle, ce qui donna un :

« Itaî ! Deidara-sempaï ! Tobi s’est fait bobo ! C’est grave ! Je vais mourir d’une hémorragie cérébrale de la mort qui tue paaas ! »

D’un ton franchement proche de l’hypocrisie et pour concrétiser ses gamineries, il atteignait le sommet de la stupidité lorsqu’il commença à se rouler par terre en criant à la mort tout en gardant un œil rivé vers son équipier qui était proche de l’agacement à en voir son attitude. Madara commençait parfois lui-même par haïr son autre personnalité qu’il devait pourtant employer chaque jour pour ne pas se faire repérer par les autres. Voyant qu’il ne venait pas à son secours, il décida d’avoir recours encore un peu plus à la provocation pour énerver Deidara :

« Deidaraaa-sempaï ! Vous saviez que Itachi-san vous traitait de blondasse décolorée la dernière fois ? »

L’air ahuri qu’il dissimulait derrière son masque en forme de spirales n’allait pas laisser son interlocuteur indifférent, il savait que lorsqu’Itachi rentrerait de mission, ça allait être sa fête et ce n’était que peu dire par rapport à la fureur que le blond préparait. Enfin, il pensait que cela allait se passer comme ça, mettons un peu plus de piment dans notre récit non ? De l’huile sur le feu, il aimait créer des conflits et par-dessus tout semer la zizanie. Un peu d’ambiance ne faisait jamais de mal n’est-ce pas ? On avait surtout promis d'être plus poli...