Cela faisait une année que le daïmyô de mon pays m'avait accordé le titre suprême du village caché de la Brume et déjà un obstacle s'heurtait à moi, moi qui voulais une nation pacifiste mais forte, tout ce que j'ai réussis à faire c'est impliquer d'autres villages dans ce conflit m'opposant à Kumo et la Lune Rouge et l'élever à l'échelle mondiale ... quelle piètre chef je fais. Notre faiblesse allait conduire le monde shinobi à son extinction. Toute la journée je donnais des ordres, envoyant avec la concertation des autres Kage, devenus généraux d'un jour, les ninjas les plus fort dans de missions à hauts risques. Aujourd'hui, j'avais décidé de quitter tout cela, m'évader un moment et réfléchir sur l'après guerre, comment la village allait réagir face à une nouvelle reconstruction.

C'est vrai, tous les fonds du villages avaient été investis dans la reconstructions des bâtiments détruits lors de la dernière révolte, certains ninjas qui se sont fait touchés gravement son encore allongés dans les locaux presque vides de l'hôpital de la Brume. Je savais que je n'étais pas une mauvaise Kage, à vrai dire, je pense être celle qui mettra fin aux nombreux tourments du village mais le lourd bagage que me laisse la Nanadaïme pourrait bien mettre en péril mon règne. Le meilleur endroit pour la réflexion était le Temple de l'Eau, un endroit spirituel où sont recueillis les âmes perdues ou en quête de nouvelles connaissances religieuses . C'est l'endroit où siège le Conseil Spirituel de l'Eau, un groupe de personnes, jadis, influent qui ne sont plus que l'ombre d'eux-même, même mon gouvernement leur a tourner le dos ... combien de fois ont-ils fomenter des coups d'état ? Je ne les compte même plus, j'ai été de ceux qui les a maîtrisé. Enfin bref, j'étais assise sur les rives du lac qui bordait cet imposant lieu de culte, les pieds dans l'eau. Je m'exposais au risque d'assassinat mais tant pis, mon esprit avait besoin de ne ressentir aucune présence, rien ne devait perturber ce moment.

Mes pensées se tournaient vers l'avenir du village, si nous remportons cette guerre, qu'est-ce que cela va apporter de bien au village, la Paix ? Certainement pas, car il y aura toujours une nation qui voudra se mesurer aux nouveaux émergents. J'avais la ferme intention de sortir ce village de sa pauvreté et de sa mentalité sanglante, pour créer un village parfait, il faut avoir l'esprit guerrier, certes mais pas de là à prendre du plaisir à éventrer son ennemi jusqu'à ce qu'on retrouve ses entrailles dix mètres plus loin. Voilà ce que je projetais pour mon village et pour cela une remilitarisation était bien sûr évidente. Je voulais rappeler les nuke-nin exilé sous le gouvernement de notre plus grand tyran, mais qui voudrait refaire confiance à une patrie qui la poignarder dans le dos. A vrai dire, je me demande encore pourquoi que je n'ai pas suivi Suijin-chan et Diankô-chan, tous deux rêvaient d'un endroit où il faisait bon vivre à l'abri des guerres internes où les gens exercent une Justice sans pareil. Pourquoi suis-je restée ici ? Parce que j'avais une certaine influence ? Non, car je n'étais qu'une apprentie épéiste et je suivais mon senseï un peu partout.

Je sentais l'eau froide sous mon pied, ce courant d'air humide sur ma peau ... la brume allait pas tarder à ce lever et me priver de cette vue magnifique. Derrière moi, je sentis les regards lourds des hommes de foi, comme si à chaque regard, ils me jugeaient, me condamnaient. Me condamner de quoi ? De n'avoir, encore une fois pas accordé de crédit à leur visions fanatiques, et leurs idéaux ? Non je ne suis pas comme ça, pour moi la religion n'est que pure invention de l'être humain pour rejeter la faute sur quelqu'un d'autre, de se dégager de toutes responsabilité. Non la religion, n'avait vraiment aucune place dans ma vie et dans mon mode de gouvernement, chose que saluait le Conseil Féodal. Le clapotis de l'eau contre le rivage m'apaisait l'esprit, comme une douce symphonie jouée par le meilleur orchestre du monde, je me détendais, comme si la guerre avait reculé pour s'attaquer à un autre pays. Même si j'étais venue sans escorte, je gardais tout de même une main sur Uzuheki, en cas d'attaque, certes ce lieu sacré est muni d'une barrière ninjutsu mais le risque ne tombera certainement jamais à zéro.

Ma réflexion fut de courte durée, en effet, Uzuheki, l'épée sainte m'indiqua qu'un chakra hostile s'approchait du temple et qu'il fallait que je reste sur mes gardes. C'est dingue comme cette femme, que jadis je détestais, pouvait m'être utile, avec elle, je savais ce qu'il se passait à des kilomètres à la ronde me donnant des facultés non-négligeable de ninja pisteur. Ce chakra restait immobile comme si il attendait quelque chose, comme si il attendait que je vienne à lui. C'est alors qu'à voix haute, je brisais mon silence et je dis :

- Tu sais, t'es pas obligé de te cacher. Ce sont les insectes qui se cachent.

Je ne me retournais même pas, non, cela lui ferait trop d'honneur pour si peu de chose. Peut-être qu'un combat allait débuter, moi ? J'avais toujours les mains sur mes fidèles armes, prête à m'en servir. Uzuheki m'indiqua aussi au passage après que je prenne la parole que ce ninja avait une quantité de chakra qu'il ne fallait absolument pas négliger et que son grade devait être équivaut à Jônin. Je ne demande qu'à voir cela !

Ma rancune envers mon ancienne patrie était toujours aussi forte. À travers les années, elle n’avait pas diminuée d’une seule once. Je ne demandais qu’à me venger de ce village qui m’avait tout donné pour tout me reprendre par la suite. Un destin funeste pour une si grande nation. Un peuple affaibli par des dirigeants faibles qui prônent la paix et la non-violence. Autrefois, Kiri était craint par tous. Les entrainements draconiens et inhumains qui poussaient les jeunes aspirants à s’entre tuer a forgé des guerriers qui ne craignaient pas la peur, ayant aucune pitié, aucun sentiment, de vrais machines de guerre. J’étais le produit de cette époque, mais ce temps était révolu. C’était pour cette raison que j’avais déserté mon lieu de naissance, car je ne pouvais plus vivre dans une telle harmonie des choses. Je ne vivais que pour la guerre et les conflits. J’étais revenu au village à quelques reprises après ma désertion, mais je n’avais jamais pu régler mes conflits internes avec les personnes concernées tout particulièrement la Mizukage qui était le point centrale de ma haine. Cette même haine me rongeait de l’intérieur me rendant de plus en plus fort chaque jour, mais qui noircissait mon esprit tout entier. Je n’étais plus humain. J’avais renié mon être pour pouvoir assouvir ma vengeance. Aujourd’hui était un grand jour. La guerre faisait rage à travers tous les peuples de ce monde. Les puissances militaires se concentraient uniquement sur leur prochaine attaque. Normalement, j’aurais dû me trouver au centre de ce conflit, mais encore une fois, je désobéis à mon maître pour m’esquiver du champ de bataille pour aller régler mes comptes personnels. J’avais eu comme information que la Mizukage c’était réfugiée dans le temple de l’eau pour méditer sur la suite de la guerre et pour se reposer loin de toute cette violence. C’était le comportement digne d’une femme qui avait affaibli sa nation. J’allais enfin pouvoir montrer la puissance d’un ninja élevé sous l’ancien régime digne d’une véritable dictature. Le temps était venu de combattre. J’allais voir ce que mon entrainement valait vraiment. Si j’étais digne d’être le disciple de Tobi et digne de servir l’Akatsuki. L’affrontement allait être féroce. Je ne savais pas comment mon adversaire allait réagir, mais j’étais résolu à me mesurer au kage malgré le peu de chance de réussite. Si Suzumi Yume avait été promue, c’était parce qu’elle le méritait. Je ne l’avais jamais côtoyée durant ma vie à Kiri, mais j’avais entendu parler d’elle. Un prodige disait-on. Ma vie comme membres des forces spéciales m’avait obligé à me cacher dans l’ombre, loin des autres, mais je savais que mon ennemi n’était pas comme les autres. Un combat acharné était sur le point de commencer.

Avant toute chose, je devais me rendre au temple. À cet endroit, j’allais rencontrer mon destin. Une rencontre qui allait changer ma vie à coup sûr. Caché derrière les grandes colonnes de pierre, je masquai ma présence en m’aventurant à travers ce monument pour me rendre jusqu’au lac. Une barrière ninjutsu protégeait ce lieu, mais c’était une chose facile pour un ancien membre des forces spéciales, garde du corps de l’ancien kage, de la traverser sans mal. Sur place, je remarquai la présence de membres du clergé. Certains m’aperçurent, mais ne me prêtaient guère plus d’attention. Certains me reconnurent passant le mot aux plus jeunes leur indiquant de ne pas se mêler ce que qui allait se produire. Ils me connaissaient et ils savaient ce que je pouvais leur faire subir. Je m’approchai avec détermination du lac où se trouvait la femme que j’avais tant cherchée à rencontrer. Je voyais enfin la proie que je traquais depuis trop longtemps. Je voulais savourer cet instant. Je m’accotai sur une colonne de pierre bien sagement. Je libérai enfin mon chakra. Je savais qu’il n’était pas nécessaire de me cacher plus longtemps et je me doutais bien qu’un shinobi du niveau d’un kage devait déjà m’avoir repéré. Cet alors qu’une voix de femme s’éleva dans le silence.

- Tu sais, t'es pas obligé de te cacher. Ce sont les insectes qui se cachent.

Mes prédictions étaient vraies. J’avais été repéré, mais ce n’était pas comme si je voulais me cacher. Je n’étais pas un lâche. J’aimais les combats loyaux et c’était pour cette raison que je voulais affronter la Mizukage à arme égale sans coup fourré. Fidèle à mon habitude, je m’allumai une clope pour me détendre avant que la tempête commence. Aspirant la fumé du tabac brûlé laissant paraître une lueur rougeâtre dans la pénombre de l’endroit où je me trouvais, je répliquai à mon tour.

- Cher Mizukage, je ne me cache pas. Je vous observe.

Je goutai une dernière fois à mon petit plaisir et je jetai ma cigarette à moitié fumée au sol. Je sortis de ma cachette pour me dirigeai directement vers Yume. Je n’avais pas froid aux yeux, certes, mais il était temps de lui montrer l’homme qui se cachait dans l’ombre, car je ne voulais pas qu’elle oublie mon visage ravagé par la haine que je lui vouais.

- Je vous ai enfin trouvé. Depuis bien des années, je vous ai haï. Vous qui avez affaiblie le village que j’aimais. Je ne pourrai jamais vous pardonner pour ce que vous avez fait. Je ne veux pas vous entendre. Vos paroles sonneraient comme du poison pour mes oreilles. Aujourd’hui, je me vengerai. J’obtiendrai gain de cause.

Je m’agenouillai sur le plancher froid du temple en me prosternant face à une femme qui n’avait pas daigné se retourner pour me faire face. J’empoignai deux kunais, un dans chaque main. Je les fis tourner avec mes doigts pour finalement les agripper fermement. J’étais prêt.

- Je suis un homme qui respecte ses adversaires et encore plus lorsque ces derniers son digne de me combattre. C’est pour cette raison que je m’incline devant votre grandeur. Maintenant, avez-vous quelque chose à me dire avant que la valse commence?

Sourire mesquin aux lèvres, je me délectais de ce moment. Rien ne pourra le gâcher. Allez Mizukage, j’attends votre réponse finale…