Me voici enfin à ce fameux repas de famille auquel je n'ai pas pu échapper, je vérifie une dernière fois ma tenue vestimentaire avant de pénétrer dans la salle à manger, l'assemblée me jette un regard furtif avant de reprendre leur conversation. De l'autre côté de la pièce je peux apercevoir Jin entouré des doyens du clan, je ne sais pas ce qu'il manigance mais une chose est sûre : ce n'est pas dans l'intérêt de notre lignée. Malgré tout je décide de mettre mes rancunes de côté pour aujourd'hui, à moins qu'il ne me cherche je tacherai de rester calme et de suivre à la lettre les ordres de Mère - qui n'est toujours pas encore arrivée soit dit en passant - c'est pour cela que je m'assois sagement à côté de l'un de mes Oncles qui ne m'adresse pas du tout la parole. L'entrée est servie mais Mère n'est pas encore présente, je commence à m'inquiéter mais je fais mine de rien, je continue de fixer Jin jusqu'à ce que l'on me serve mon assiette, lorsque je lorgne à l'intérieur un léger sourire apparaît sur mes lèvres pâles, une soupe à la viande de poule, ça me rappelle une petite anecdote.
- Quatrième Mission de Kazuko -
Tout commence une belle matinée d'hiver, alors que la neige brille de milles éclats à l'extérieur et que les enfants profitent des joies de la saison, je parcours les rues à la vitesse d'un prédateur affamé pourchassant sa proie. Cela fait près d'une heure que j'ai quitté le domaine familiale pour effectuer une nouvelle mission de rang D, trois semaine après avoir expérimenté le service dans le Sushi Bar. Les rues de Kiri Gakure sont toujours enneigées et les températures ne sont pas prêtes d'augmenter selon les doyens, experts dans le domaine de la météo, je dois donc me plier aux dures règles de Dame nature. Mes cheveux blancs en bataille virevoltent au gré du vent glacial qui fouette par la même occasion mes joues rougies par le froid. Essoufflé après quinze minutes de courses folles, je finis par m'adosser contre un mur sale d'une petite ruelle...Oui moi, Kazuko Ryuuseigun, suis obligé de courir après une poule échappée d'un abattoir.
J'ai toujours crû que ces lieux étaient assez sécurisés, au début j'avoue avoir eu du mal à croire qu'un animal aussi stupide qu'une poule puisse trouver la sortie d'une telle bâtisse mais après l'avoir vue à l'oeuvre au moment de sa course je commence à comprendre pourquoi personne n'a réussi à l'arrêter. Je frappe violemment un mur pour exprimer ma déception, je suis un Shinobi et je ne parvient même pas à accomplir ce genre de mission en deux temps trois mouvements, que vais-je faire contre de vrais adversaires ?! Une main sur le coeur, haletant tel un chacal, je décide de ne pas me laisser abattre et de recommencer à poursuivre ma cible. En lui laissant trois minutes de répit, j'ai perdu sa trace, il va falloir que je recommence tout à zéro. En utilisant la technique de la marche à la verticale, j'arrive à me hisser jusqu'aux toits du village afin d'avoir une vue panoramiques sur les ruelles et d'optimiser mes chances de retrouver cette stupide poule.
«
Bon, voyons voir où elle a bien pu aller... »
Le bruit que je cause en sautant d'un toit à l'autre ne passe vraisemblablement pas inaperçu, en effet après cinq minutes de recherche je constate que plusieurs habitants m'ont déjà repéré et que des enfants me pointent du doigt tandis que les mères me regardent d'un air effaré, comme si elles pensaient que je suis à la recherche d'un dangereux criminel à l'intérieur du village, faut vraiment que je songe à moins me faire remarquer. Malheureusement, je me rends vite compte que je ne peux pas continuer cette mission tout seul, il va me falloir l'aide d'un civil, je descends rapidement de mon perchoir en faisant bien attention pour ne pas chuter sur une plaque de verglas puis interpelle le premier venu.
«
Hé monsieur ! Vous n'auriez pas vu une poule dans le coin ? »
Il se retourne vers moi, je vois enfin son visage et franchement....J'aurais préféré ne jamais le voir je crois, il est assez flippant. En plus de ça, je l'ai apparemment interrogé pour rien puisqu'il ne semble pas avoir vu la poule. L'air renfrogné, je m'adresse à une autre personne et c'est ainsi que j'interroge une dizaine de passants, par chance, une petite fille dit avoir croisé un animal avec des plumes à deux rues d'ici.
[- UC -]