« Shinra Sakebi ! Ah ! »

Usant de mon chakra en direction de ma gorge, je crier des ondes de répulsions, qui envoyaient les cibles que j’avais placé ici auparavant vers le fond de la salle. Ils se fracassèrent même contre le mur. Tss, je savais que je n’aurais pas dû les faire en bois. Ce n’est pas résistant du tout… Par contre, certaines cibles ne semblaient ne pas avoir bougé. Ou ils étaient juste tombés… Bon, voyons… Un… Deux… Trois… Quatre… Cinq… Six… Sept… Huit… Neuf… Dix mètres. Décidément, cela ne dépassera pas cette dizaine. En fait, c’est assez logique, quand on sait que le son perd de sa fréquence avec la distance. Mais bon, ce n’était que dix mètres.

Je ramassai les boules en bois pour les ranger dans le coffre situé sur l’un des côtés de la salle. Hideaki avait raison, ici c’était le meilleur endroit pour s’entrainer tranquillement. Puis après avoir rangé, je m’assois un instant, repensant à ce Kekkei Genkai, cet unique vestige de mon passé au Pays du Riz, avant la période d’Orochimaru. Cette technique était le souvenir de ma famille, l’unique héritage qu’ils m’avaient laissés. C’était l’héritage que j’allais utiliser pour créer un monde meilleur. Je me rappelais bien de cette journée passé à maîtriser cette technique…

Mon père m’avait demandé de le suivre dans le jardin. Il m’avait dit qu’il allait m’entrainer pour que je devienne un ninja. J’étais fier et déterminé à lui prouver que j’étais digne de la famille, du clan. J’avais vu beaucoup de ninja du clan utiliser notre technique secrète, que ce soit pour repousser les oiseaux des cultures, ou les ennemis de notre territoire. Je voulais faire pareil et aider le clan. Mon père allait m’entrainer à enfin utiliser cette technique.

« Ce que je vais t’apprendre, c’est la technique de base. Par la suite, tu pourras l’améliorer et maîtriser quelques variantes, mais il faut d’abord savoir parfaitement utiliser ce que je vais t’apprendre aujourd’hui. »

J’acquiesçai évidemment, impatient d’apprendre cette technique. Mais d’abord, mon père me montra comment utiliser cette technique : une seule mudra, celle du dragon, puis le ‘cri’ qui permettait de créer des ondes rouges qui repoussait tout ce qui se trouvait dans son rayon d’action – en l’occurrence la boule de bois préparé là pour l’occasion. Puis après cet exemple, ce fut la partie théorique : il m’expliqua comment il fallait faire. Il y avait d’abord la mudra, puis il fallait concentrer son chakra au niveau de la gorge pour décupler la puissance du son sorti depuis la bouche. C’était comme crier « Ah ! », multiplié par… allez savoir. Un très gros nombre en tout cas.

C’était désormais le début de la pratique. Mon père remis la boule sur son support, et me demanda de commencer. C’est ce que je fis. Je fis le signe du dragon avec mes mains, puis cria. Ce fut tout ce qui sorti. Les deux tentatives suivantes ne furent pas mieux. Voyant que j’avais apparemment des difficultés pour concentrer mon chakra dans ma gorge, il m’expliqua comment faire, en donnant l’exemple de l’exercice qui consistait à marcher sur l’eau. Comprenant comment faire, je retentai de nouveau, et au troisième essai, je cru voir un rond rouge sortir de ma gorge. Je regardai mon père, espérant voir un sourire qui pourrait dire qu’il était fier de moi, mais il n’en eut aucun, et me demanda de continuer. Ce que je fis pendant une heure, sans avoir de réel progrès, si ce n’est un rond plus large.

Il y eut alors une coupure, une pause pour déjeuner. Puis peu après, nous reprîmes l’entrainement. Ayant perdu le rythme de la première partie de l’entrainement, mes premiers essais ne furent pas concluant. C’était même une régression. Par contre, sur le dernier essai, je ne pu retenir un rot lors du ‘cri’. Gêné et rougissant, je regardai mon père qui rigolait.

« C’était une mauvaise idée de reprendre juste après le repas. Va donc te reposer dans ta chambre, je te rappellerai un peu plus tard. »

J’étais déçu, car motivé à continuer l’entrainement, mais s’il valait mieux faire ainsi, je le ferai. Je rentrai alors dans la maison et montai les escaliers qui menaient à ma chambre. Mais une fois dedans, je décidai de continuer à m’entrainer. Et ce pendant une demi-heure, avec un petit progrès, mais c’était loin d’être suffisant. Déterminé au point d’en être furieux, j’utilisai bien plus de chakra que d’habitude et retenta le coup. Ce qui se produisait ne fut cependant pas ce qui était prévu. L’onde rouge fut bien créée, mais son impact contre le mur en résultat en une petite explosion. Surpris et poussé par l’onde de choc, je me retrouvai éjecté de l’autre côté de mon lit, les quatre pattes vers le plafond. Évidemment, cela avait alerté mes parents qui virent le spectacle qui en résultait : un mur qui semblait avoir pris un sacré choc, la chambre en bazar, et moi par terre.

Mon père avait cependant vite compris comment j’avais pu faire une telle chose, et m’expliquai qu’il n’y avait pas besoin d’autant de chakra. Apparemment, ce que je venais de faire était la base d’une technique plus avancé, basé sur le Shinra Sakebi, mais demandant plus de chakra. Nous retournâmes alors dehors, afin de continuer l’entrainement. Cette petite mésaventure m’appris cependant que je ne mettais pas assez de chakra au niveau de ma gorge. Je refis de nouveaux essais, tout en évitant d’utiliser autant de chakra que l’autre fois, je n’avais pas envie d’exploser quelque chose, mon père me gronderait… Il me fallu quand même une nouvelle demi-heure pour réussir à doser correctement la quantité de chakra nécessaire, et enfin faire tomber la boule en bois. Car oui, je n’avais pas réussi à la repousser, mon attaque n’était assez puissante que pour la faire tomber de son support. Ce qui ravi mon père cependant, disant que je tenais là la base du Shinra Sakebi.

Mais ce n’en n’était pas terminé. Prenant un petit pieu en bois, il calcula une dizaine de mètre depuis la cible avant de le planter dans le sol. Puis il plaça un bac bien plus loin de l’autre côté. Et il m’expliqua l’épreuve : pour montrer que je maîtrisais parfaitement la technique, je devais, en étant placé au niveau du pieu, repousser la boule dans le bac. Puis il reparti sans ajouter le moindre mot. Il me fallait donc un peu plus de chakra, et surtout beaucoup d’entrainement pour réussir. Mais je voulais montrer que j’étais digne de lui, et je m’entrainai, je tentai, ramassai la boule pour le remettre sur son support, puis retentai, le tout encore et encore, ne m’arrêtant que pour manger ou quand j’étais vidé de mon énergie. Il me fallu au final deux jours pour réussir. J’étais très heureux quand je vis la boule décoller de son support pour atterrir dans le bac. Heureux mais épuisé, je m’effondrai de fatigue, et m’endormais rapidement. Mon père, qui vint regarder mon avancement, fus heureux de voir les résultats de mon entrainement, et me porta jusque dans mon lit, sans oublier de dire à ma mère que j’étais devenu un grand garçon. Après cette réussite, je continuai régulièrement à refaire l’épreuve, pour maîtriser le mieux possible cette technique.

Avec toutes ces années qui sont passés, ma maîtrise de ce jutsu n’avait cessé de grandir, de s’améliorer, au point d’avoir de moins en moins besoin de chakra. Cependant, je n’avais pas pu dépasser cette limite de dix mètres. Mais ce n’était qu’un détail, je n’avais pas besoin de repousser un ennemi se trouvant de l’autre côté d’un bâtiment par exemple. Décidant d’aller faire un tour, je m’avançais vers la porte, qui s’ouvrit bien avant, laissant passer deux individus. Ceux-ci me demandèrent qui j’étais, et quand ils comprirent que j’étais l’un des ninjas du Kyuuseishu, ils voulurent m’affronter. Acceptant le défi, je fis un signe, un cri, une répulsion. Trop rapide pour les deux individus, ils furent projetés contre le mur et assommés sur le coup. Fin du combat. Moi qui espérais avoir un combat divertissant… J’en laissai un bâillement d’ennui.

« C’est vraiment pathétique. » dis-je en sortant, décidé à m’occuper un peu.