Depuis mon examen chûnin, mes entraînements étaient souvent les mêmes et pouvaient se rapporter plutôt à des maintiens de niveau qu'à de véritables améliorations. Je le savais pertinemment et cela m'agaçait de plus en plus. Mais je n'avais pas vraiment le choix. Certes, j'avais déjà prévu d'être dans une équipe à cette période là. Mais je n'y étais pas encore, il fallait que je prenne mon mal en patience. Alors, en attendant, je devais me concentrer de ce que je pouvais faire seule, c'est à dire, réviser en quelques sortes le peu que savait déjà. Certes, vu que j'allongeais de plus en plus le temps où je m'entraînais, je devais surement gagner en endurance. C'était bien là seule chose d'ailleurs. Mais bon, que voulez-vous... Mieux valait un entraînement qui sert à peu de chose que pas d'entraînement du tout. Et donc, m'attachant à cette pensée, je continuais ces entraînements quotidiens. Ce jour-là donc, je commençais à m'entraîner seule. Mais alors que je lançais le dernier shuriken de ma première série de tirs, une voix m'interpella :
"Alors, toujours entrain de t'entraîner ?"
Surprise au début, je reconnus la voix immédiatement après, et fit volte face. Découvrant comme je m'y attendais mon ancien senseï, je souris brièvement en signe de salut. Il me connaissait, il comprendrait très bien. Je levais un sourcil, me demandant ce qu'il faisait là et le lui demandant au passage aussi. J'étais seule sur le terrain d'entraînement. Il me sourit, me prit dans ses bras. Il sentait à plein pif l'homme qui est heureux à en sauter partout. Je n'avais pas la raison de cela, mais je ne voulais surtout pas y être mêlée, moi. Je ne réagis pas à l'étreinte, même si ce n'était pas du tout mon truc. Je m'éloignais un peu de mon ex-senseï et me décidais à poser la question qui me trottait dans la tête, puisqu'il ne voulait apparemment pas me répondre.
"Pourquoi êtes vous là ?
- Oh, une envie de te voir. Mais surtout... voudrais-tu apprendre une nouvelle technique ?"
Il ajouta cette dernière phrase avec un clin d’œil. Mon senseî pouvait paraître parfois un gars un peu trop détendu pour être sérieux, mais c'était un spécialiste lorsqu'il s'agissait du genjutsu. Toutes les techniques (c'est-à-dire 2) que je connaissais venait de lui. Je souris malicieusement. D'abord parce que du coup, ça première phrase ne voulait plus vraiment rien dire, et puis parce qu'il avait trouvé le truc qui me plairait vraiment. Il me connaissait bien et quelque part, cela me faisait du bien. Peut-être qu'un ami qui vous connait très bien est un plus dans la vie, après tout. Mais ce n'était pas le sujet de cette matinée. Il savait que je n'allais pas refuser, il me demanda donc de le suivre d'un signe de main et nous nous installâmes dans un coin du terrain d'entraînement, tandis que d'autre ninja de Suna vennait commencer leur propre entraînement. Contrairement à moi, une majorité aimait être observée pendant ce laps de temps. Chacun ses goût, dirais-je. Quand on fut installés, mon senseï me dit juste, sans ajouter un mot de plus, le nom de la technique. Magen, Jigoku Kouka no Jutsu. Il attendit deux secondes et me demanda si je la connaissais. Il faut dire que côté techniques, les noms m'échappaient un peu et souvent. Mais celle-ci était une des seules que j'avais réussit à retenir. Les personnes sous l'effet de cette illusion avait l'impression d'être attaqués, puis percutés par une énorme boule de feu. L'illusion de brûler influait beaucoup sur leur mental et donc aussi sur leur physique. Elle pouvait être stoppée, mais je la trouvais plutôt pas mal comme technique. C'était d'un effet et d'une brutalité qui se situait entre le genjustu des plumes hypnotiseuses et l'effet de la mort subite. Cela pouvait être intéressant, et cela compléterait enfin mes techniques. Depuis le temps que j'attendais une pareille occasion. J'étais prête à m'entraîner dur pour et mon senseï était heureux que j'accepte avec tant d'assurance. Et puis, puisqu'il avait le temps, autant en profiter !
Quelques minutes plus tard, nous étions en plein désert. En effet, il avait préféré s'éloigner de toute personne extérieur, car si, comme par hasard, mon illusion marchait et frappait quelqu'un d'autre que lui, c'était sûr que cela mettrait le bazar. Il n'avait pas tord. Quoi que l'idée était plutôt amusante dans un sens. J'imaginais bien un petit gosse traînant dans les rues se mettre à courir en étant persuadé d'être brûlé. Non, c'était cruel. Nous arrivâmes donc à un endroit où le soleil n'avait pas encore frappé et où il faisait relativement frais, du moins pour une zone de Suna. J’ouvris une oreille attentive aux instructions de mon maître d'un jour de plus. Il était précis, mais très énergique, en tout cas plus qu'à mon souvenir. Cela connait vraiment envie de faire ce qu'il disait, d’essayer, de re-essayer et de se donner. Cela me faisait un bien fou et allait surement redonner un coup de pepse pendant quelques jours de ma vie encore. Bref, il fallait que je me concentre. Il dut me répéter trois fois les gestes de mains, pour être sûr que je ne me tromperais pas. En effet, lui qui m'avait appris les deux autres techniques savait qu'il me fallait peut-être du temps pour les enregistrer, mais qu'une fois que c'était fait, c'était quelque chose d'acquis pour longtemps, très longtemps. Donc, une quinzaine de minutes plus tard, après explications complétées et gestes acquis, nous pûmes attaquer les pratique, la vraie.
Ce n'était pas facile, vraiment pas facile. Il fallait de la concentration certes, comme beaucoup de techniques et surtout comme dans tous les débuts. Le problème n'était pas là. Mais il fallait aussi du sentiments qui aille avec et de l'assurance. Savoir se mettre dans un état d'esprit directe et sur de soi, avant et pendant la technique. Ce qui, je dois l'avouer, n'était pas toujours mon cas, c'était même très rare. Lors d'un combat, j'avais en effet plus l'habitude de me la jouer discret et fuyant plus que direct. Je ne me montrais pas, analysais la situation et décrochais mes techniques avant de repartir. Que voulez vous, je me battais comme j'étais en société. J'étais quelqu'un de solitaire, je me battais en tant que tel. Nous continuâmes donc l'entraînement, coûte que coûte. Je commençais à perdre haleine, à trouver la chose dure, trop dure. Mais alors que mon senseï réagissait de moins en moins à ce que je faisais, un coup de fouet me frappa avec force. Je voulais l'apprendre, cette technique, oui ou non ? Je me redressais vivement et fusillais celui qui se trouvait devant moi du regard. Irritée par mes précédents échecs ainsi que par ma fatigue qui était arrivée trop vite à mon goût, je lançais ma technique. Ce fut bien, même très bien pour un premier jour. Du moins c'est ce que me dit mon professeur après avoir fait trois bond en arrière et avoir stoppé la technique. Il me dit que la température illusoire des flammes était encore faible et que la boule faisait tout juste sa tâche, mais que l'illusion était parfaite. Je souris, respirant avec force. J'eus le droit à une pause. Je m'assis dans le sable, contre la paroi du rempart.
Le reste de l'entraînement fut plus simple, mais tout aussi fatiguant. Répéter ce que l'on a déjà compris était un peu barbant, mais je voyais bien qu'il fallait recommencer encore et encore pour espérer s'améliorer. Les techniques, plus on les faisait, mieux c'était, et cela ne pouvait pas être remplacer par autre chose que l'entraînement. A la fin, ma technique ne s'était pas plus améliorées que la première fois où je l'avais bien fait. Il y avait des hauts et des bas, des fois même où je n'arrivais qu'à faire voire un boule de la taille de ma main. Pas vraiment convaincant. Mais le soleil atteignait son zénith et c'était maintenant irresponsable de travailler sous une telle chaleur. Mon sensï prit congé de moi, tout en me donnant quelques derniers conseils :
"Bon je vais devoir te laisser. Mais à mon humble avis, tu devrais aller faire un tour à la bibliothèque. Je t'assure que la lecture de certains livres très théoriques t'aiderais. Tu apprend bien sur le terrain, peut-être, mais tu verras. Allez, bonne après-midi."
Et il partit. Ses premiers pas n'allaient pas très droits, car lui aussi devaient être un peu fatigué. Après tout, cela devait faire deux bonnes heures qu'il encaissait mes illusions sans rien dire ni fléchir. J'étais contente de ma matinée, qui enfin m'avait fait avancé. Je repartis chez moi, histoire de me reposer un peu et d'avaler quelque chose. Dès que j'aurais récupéré un peu j'irais à la bibliothèque. J'avais vraiment envie de m'améliorer et mon senseî n'avait fait qu'augmenter cela. Et s'il fallait pour cela que je reste des heures et des heures à la bibliothèque, je le ferais. Même si certes, je n'aimais pas trop m'enfermer avec des livres pendant des heures. J'avais l’impression que j'allais perdre en capacités physiques. Mais je me dis finalement qu'alterner ça et entraînements, permettrait de reposer mon corps de temps en temps. Oui, cela était surement un bon programme. Et je l'appliquerais dès cette après-midi. J'étais heureuse, j'avais enfin retrouver une énergie renouvelée, une envie de faire les choses. J'étais bien et je comptais bien que cela dure. Et maintenant que je connaissais une nouvelle technique, je me demandais déjà comment se passerait mes prochaines missions, comment cela se passerait avec ma future équipe. Et la vie continuait !
Accueil
