Et voilà que le Hokage me prend pour sa boniche...Ouah, dire que j'étais bien tranquille lors de mon hospitalisation, au moins je n'avais pas eu besoin de me bouger le cul pour me retrouver au milieu d'une foule encore plus hystérique qu'un attroupement de fans devant un chanteur, nous ne prendrons pas pour exemple Justinoru Biberozaki au risque de choquer ceux qui pourraient éventuellement lire dans mes pensées. Six heures et demi, je viens de me lever et de me doucher, pas encore le temps d'avaler une miette de pain que l'on vient me délivrer un ordre de mission. Non seulement, je dois nettoyer la crasse laissée par les gens mais je dois aussi recueillir des informations au sujet de ce que pensent les deux Genins qui m'accompagneront, sur le Septième du nom. Franchement, il pourrait tout simplement faire un sondage, ce serait plus simple. Quoique, on entend pas vraiment parler de lui, il n'est pas le genre de personne qui crie sur tous les toits qu'il est le Ninja le plus fort du village, on a jamais vraiment vu son visage.
Ce n'est pas plus mal, ça évitera que des jeunes filles en chaleur viennent lui courir après si jamais il se révélerait être un beau gosse. Bref ! Avant de m'enfoncer encore plus, je prends un petit-déjeuner équilibré avant de sortir de mon appartement, mon habituelle attitude négligée...Mains dans les poches, dos redressé pour bien dominer les passants de mon mètre quatre-vingt-dix bien qu'à une horaire si matinale, rares sont les courageux qui osent sortir pour acheter du pain. Le temple de l'Ombre du feu se trouve pas très loin de chez moi, au moins si je dois me casser les hanches à me baisser pour ramasser des ordures, je n'aurai pas les jambes en feu d'avoir fait le tour du village pour me rendre à mon lieu de travail. Le soleil commence à sortir doucement de derrière les nuages, un doux rayon vient me caresser le visage, le ciel d'été est vraiment magnifique ici.
Dire que j'avais envisagé plusieurs fois de partir pour rejoindre Madara, mon ancien mentor, aujourd'hui je pense que je ne regrette pas d'être resté. Je n'ai pas vraiment de famille ni même d'amis, mais j'ai toujours la foi et l'espoir, c'est tout ce qui compte pour moi en ce moment et puis malgré les réticences, j'ai fini par me faire accepter ici par une majorité des habitants qui me jugent moins coupable. Bon, je vous raconterai la suite de cette histoire plus tard...Je viens d'arriver devant le temple...Ah ouais quand même ! C'est un beau désastre qui me fait face, je me demande si une journée va suffire pour enlever toutes ces saletés, vraiment les gens de nos jours n'ont aucun respect pour la nature ! Ne pensent-ils jamais à l'avenir de notre écosystème ? Je soupire et cherche désespérément des yeux les deux aspirants qui sont censé m'aider, je ne les trouve pas. C'est alors que je regarde ma montre : six heures quarante-cinq...Ouais c'est bien ce que je pensais, je suis en avance d'un quart d'heure.
Si je ne travaillais que pour gagner ma vie et pas pour le plaisir d'être un Ninja, je me serais assis là et les aurais attendu pour commencer le grand ménage. Cependant, ayant reçu une toute autre éducation de ma désagréable grand-mère, je me décide à aller voir le matériel que l'administration nous met à disposition pour cette difficile tache. Dans la remise située aux portes du temple, je trouve ainsi quatre balais, des sacs servant au tri ainsi que des cordes. C'est au moment où j'essaie de voir par où commencer que des cris s'élèvent derrière moi, si j'en crois ma raison il doit s'agir des deux gamins venus pour m'aider. Je ne peux retenir un air surpris...L'un d'eux arrive à vive allure avec de la motivation à revendre tandis que l'autre, une fille aux pommettes rosée le regarde avec exaspération. Je ne peux m'empêcher de penser que je connais déjà ces gamins, je les ai vu plusieurs fois en compagnie du réceptable de Kyûbi que j'espionnais il y a quelques temps encore.
« Je m'appelle Konohamaru ! Je suis le petit-fils du troisième Hokage alors vous me devez le respect ! Elle c'est Moegi, la fille de notre équipe. Normalement, Uedon est avec nous mais il n'a pas pu venir à cause de ses allergies au pollen...
- Mais t'as pas fini de raconter nos vies espèce d'incapable ?!
- Calm-Calme toi Moegi-chaaaaan ! »
Le petit-fils du troisième du nom ? Je me disais bien qu'il avait un petit air de famille avec quelqu'un que je connais bien. Par contre, il n'avait visiblement pas hérité du même tempérament que son grand-père et cette fille était...Effrayante. Je n'ai même pas pu intervenir à l'instant où elle a frappé son compagnon d'arme avec une violence hors du commun, aurait-elle eu une quelconque relation avec Tsunade ? La femme dont on revendiquait la force phénoménale ? Je me sens un peu exclu dans leur conversation qui tourne tout doucement en dispute. Histoire de calmer le jeu, je décide de me présenter à mon tour, pour qu'ils remarquent enfin que j'existe.
« Hum, et sinon moi je m'appelle Kanashimi...Je suis le Jônin qui supervisera votre travail d'équipe aujourd'hui. Bien sûr, je vous aiderai aussi, n'ayez crainte ha...
- Kanashimi-kun ? Vous dégagez une aura extrêmement puissante et vous êtes plutôt charismatique...Je... »
Tout cela confirme ce que je dis assez souvent : les gens d'aujourd'hui sont vraiment étranges, il y a des jours comme ça où je ne les comprends pas. La dispute reprend entre les deux aspirants suite aux remarques de la jeune Moegi...Ils n'arrêtent donc jamais de se battre pour des futilités ? Je sais bien qu'ils sont jeunes mais tout de même, il y a des limites à ce genre de comportement. Je commence à perdre patience à subir autant d'ignorance de la part de personnes plus jeunes que moi et irrespectueuses, je saisis un balais et les frappe tous les deux sur le crâne. Ils me regardent alors avec crainte, comme si mes yeux s'étaient soudainement enflammés. J'avais promis de ne plus jamais avoir recours à la violence contre des plus faibles que moi lorsque j'avais quitté l'organisation de la lune rouge, mais là il faut avouer qu'ils avaient dépassé les bornes tous les deux.
Konohamaru et son équipières s'excusèrent peu de temps après en se massant douloureusement le crâne avant de demander ce qu'ils devaient faire. Je leur jette alors leur balais et quelques sacs avant de leur expliquer la situation. Visiblement, l'objectif de leur mission ne les enchante guère, qu'ils se rassurent...Moi non plus ce genre de taches ne m'intéressent pas mais je suis obligé, parce que je suis un Shinobi du village j'ai juré d'exécuter tous les ordres de missions qui permettraient de préserver Konoha Gakure No Satô d'une manière ou d'une autre. Nous décidons de procéder par étape afin de rendre notre travail plus efficace, la place étant circulaire, chacun prendra donc un tiers du cercle et pour éviter les disputes entre les deux comparses, je décide de placer des kunaï pour délimiter les zones de nettoyage. Pas de pause avant midi, tout le monde prend son matériel et se dirige rapidement vers son emplacement de travail, la priorité ... C'est les prospectus !
En effet, ce sont les déchets les plus susceptibles de s'envoler et de polluer les autres parties du village, les trucs léger sont donc à ramasser en premier. Tant bien que mal, je cours après des feuilles volantes sous le regard moqueur de quelques habitants venant de se réveiller. Bientôt, notre corvée devint une sorte de spectacle où petits et grands prenaient place pour nous regarder essayer de rattraper des ordures qui s'échappaient sous un coup de vent. Personnellement, je garde mon sang-froid, j'ai tant l'habitude des critiques qu'aucune ne peut m'atteindre aujourd'hui, mais ce ne fut pas le cas des deux pré-adolescents. Konohamaru est le premier à craquer, d'un seul coup, je le vois se relever et enlever ses gants en criant des choses odieuses aux passants avant de s'asseoir sur un rempart du temple.
Quelques minutes après, c'est Moegi qui fond en larme et va rejoindre son coéquipier tandis que moi, je continue de nettoyer la zone que je me suis affecté. Le soleil me tape maintenant violemment sur le crâne, en plus des moqueries, un nouvel ennemi fait son apparition : la chaleur. Cela fait maintenant une demi-heure que les deux aspirants ont arrêté de travailler sans que je ne leur fasse la moindre remarque, il va être onze heure cinquante, j'avance la pause de dix minutes pour aller vers eux pour leur expliquer la gravité de leur comportement. Je retire mes gants salis par les déchets et les place dans ma poche gauche avant de me passer la main dans mes cheveux mouillés par la transpiration abondante coulant maintenant sur mon front.
« L'un de vous peut m'expliquer pourquoi vous avez arrêté de ramasser les ordures ?
- C'est parce qu'ils se moquent tous de nous. J'en ai marre de ce genre de missions ! Je veux devenir Hokage...Tout de suite !
- Et tu crois que notre Hokage actuel n'a pas souffert de tout ça avant d'en arriver là ? Qu'on ne s'est pas moqué de lui quand il a commencé sa carrière de Shinobi ? »
Cette question a pour but d'introduire le deuxième objectif de ma mission : collecter des informations sur ce que pensent les aspirants de notre nouvel Hokage. Bien sûr, la priorité est qu'il retourne ramasser les ordures mais bon, quand on peut avoir les deux en même temps, je ne pense pas dire non. Le petit-fils du troisième du nom réfléchit pendant quelques secondes avant de me répondre avec un grand sourire :
« On ne peut pas vraiment dire, avant son élection je n'avais jamais entendu parler de ce type ! On en sait pas grand chose à son sujet à part qu'il a destitué l'autre candidat au poste de dirigeant, il doit donc être fort car Jigoku n'était pas n'importe qui non plus.
- J'avoue que Jigoku avait été présenté comme l'homme étant le plus apte à devenir notre Hokage par rapport à ses capacités, mais si cet homme l'a dépassé c'est qu'il doit être un bon protecteur pour le village. Mais on ne voit pas son visage...Il me fait peur.
- Je vois...Sinon, on recommence notre travail ? Je pense que le Hokage vous met à l'épreuve dans cette mission, pour savoir qui des aspirants aura un mental assez fort pour lui succéder un jour, vous ne pensez pas ? »
Les deux comparses se regardent pendant quelques secondes avant de baisser la tête. Bon d'accord, j'avais menti pour qu'ils travaillent mais c'est un mal pour un bien non ? Et puis je suis sûr que notre Hokage ne sera pas mécontent de mon geste, au contraire puisque ma mission sera un succès total. Je me dirige de nouveau vers la zone de travail pratiquement propre désormais mais au moment où je remets mes gants, j'entends la voix de Konohamaru m'interpeller alors qu'il descend enfin de son rempart avec Moegi.
« Kanashimi-san ? Vous savez quoi ? Vous parlez comme Naruto nii-chan. »
Je le regarde en clignant des yeux, l'air perplexe...Moi ? Ressembler à Naruto, le Jinchuriki du démon renard à neuf queues ? Je ne sais pas comment le prendre à vrai dire mais j'imagine que venant de lui, ce doit être un compliment. Je lui adresse alors un léger sourire en coin avant de recommencer mon travail. Plus le temps passe et plus les deux Genins oublient la présence des passants qui se moquent de nous. Le soleil va se coucher dans à peu près une demi-heure désormais, nous avons tous beaucoup travaillé et, le descendant du troisième du nom est si épuisé que d'un coup, sans prévenir...Il s'effondre dans son dernier tas d'ordures, le sourire aux lèvres. Moegi se précipite vers lui en même temps que moi, je prends son pouls, il n'a rien de grave...Juste une insolation à mon avis. Je pose ma main sur son front et au moment où je souhaite le soigner grâce à l'Irou No Jutsu, je sens une main ferme se poser sur mon poignet, Konohamaru a ouvert les yeux, il va bien finalement.
D'ailleurs, il est le seul de l'équipe qui n'a pas fini de trier les déchets, il est vrai qu'il a perdu beaucoup de temps avec ses caprices, mais je suis sûr qu'aujourd'hui il ressort de cette expérience plus fort mentalement qu'il ne l'était ce matin. Moegi et moi allons nous asseoir sur le rempart en attendant qu'il finisse, je regarde le soleil couchant et ferme les yeux, dans ce monde dévasté par les conflits et la guerre, il reste quand même de jeunes âmes innocentes à éduquer avant qu'elles ne tombent dans le mauvais chemin, c'est rassurant. La jeune fille me regarde l'air interloqué alors que je me relève soudainement, un sourire franc affiché sur mes lèvres alors que je les salue une dernière fois en leur rappelant de faire leur rapport de mission le plus tôt possible. Oui, j'ai longtemps erré dans ce corps sans sentiments, à la recherche du bonheur et de la reconnaissance, pour cela je pensais que tuer au service de Madara m'aiderait à obtenir la gloire dont je rêvais, je réalise aujourd'hui que je m'étais fourvoyé et que j'ai perdu mon temps, une nouvelle page se tourne pour moi, l'histoire de Kanashimi Atotsugi n'est pas encore finie...