C’était ici qu’il allait rester durant une bonne partie du conflit si ses plans ne comportaient aucune faille, sous l’apparence d’un jeune Chûnin de Kumo qu’il avait tué quelques jours auparavant, le co-fondateur du village caché des feuilles se baladait dans le pays de la foudre, il venait de donner les directives à l’actuel Raïkage, ce dernier avait – à contre cœur je vous l’accorde – lancé l’appel à la guerre à tous les habitants du village. Tout le monde avait été horrifié, il le savait, il avait assisté lui-même à la cérémonie, c’était une grande première dans l’histoire de la cité des nuages, auparavant, ils n’avaient jamais fait partie des conflits majeurs et pour une première expérience, cette fois-ci ils allaient subir le gros lot. Tandis que les femmes et les enfants pleuraient dans les bras de ces grands soldats musclés qui formaient l’armée du pays de la foudre, un homme était sur le toit, il regardait cette scène digne d’une comédie dramatique de haut en sachant que si ces désolations avaient lieu, c’était uniquement sa faute. Pourtant, pas une once de remord ne parcourait le cœur de pierre de cet homme. Un jour ils le remercieront songeait-il de tout en haut mais pour l’instant, personne ne devait savoir qui il était réellement. Derrière ces apparences trompeuses, derrière cette mascarade se cachait le plus grand Shinobi de l’histoire, une personne qui avait survécu plus d’un siècle malgré les trois grandes guerres Ninjas.

Tout ce qu’il faisait, il s’en donnait à cœur joie car il était convaincu que cette voie était la bonne, il allait être le premier homme à rétablir la paix dans le monde des Shinobis. Non…Pas cette trêve entre deux guerre que l’on appelle « paix » pour rassurer les gens autour de nous mais bien une paix durable. Et comme disait un célèbre dicton, il fallait soigner le mal par le mal, il n’y avait pas d’autres alternatives, si le monde devait être en paix, il fallait qu’il souffre plus que jamais. C’était la douleur qui rendait les hommes meilleurs, Madara était passé par là de nombreuses fois, notamment lorsque l’on l’avait accusé d’avoir dérobé les pupilles de son frère cadet par simple envie de puissance. Il s’était effondré ce jour là, il n’avait jamais été aussi triste, comment osaient-ils dire ceci ? Sa propre famille ne lui faisait plus confiance, ils le voyaient tel un dictateur en quête du pouvoir infini. Si Izuna lui avait donné ses yeux, c’était de son plein gré, il ne l’avait jamais forcé à faire quoique ce soit et pourtant personne ne voulait le croire. Il s’était ensuite efforcé de devenir le meilleur chef de clan possible, il voulait que les Uchiha le voient comme le héros, celui qui stopperait la guerre, il avait donc accepté le pacte de paix avec les Senju sans grand enthousiasme.

Et là, tout s’effrita d’un seul coup, la famille si fière qu’était celle des Uchiha était reléguée à celle qui servait de chien de garde du clan de la forêt lorsqu’Hashirama Senju fut élu le premier Hokage du nom. Il n’avait pas supporté une telle aberration et avait donc réuni le clan maudit pour discuter de cela et malheureusement, lorsqu’il avait annoncé un projet de révolution, personne ne le soutint ou alors une réelle minorité, on le décrivit ensuite comme quelqu’un assoiffé de pouvoir, il n’avait pas changé et la seule raison pour laquelle il souhaitait se révolter, c’était parce qu’il n’avait pas obtenu la place du dirigeant du village. Une fois de plus, personne n’avait compris que tout ce qu’il faisait avait été dans l’intérêt du clan, il avait donc quitté le village en promettant de se venger. Derrière son masque de gardien de Kumo, le vieil homme à l’apparence d’un jeune soupira, c’était comme si les faits étaient entrain de se reproduire, de génération en génération, il avait l’impression de se revoir lui bien plus jeune ainsi que celui qui avait hérité du titre d’Hokage.

Désormais, il ne supportait plus que les choses se répètent sans que personne ne puisse y mettre un terme, chaque clan éteint signifiait un Kekkaï Genkaï en moins et donc du sang de Shinobi inutilement, les conflits ne prenaient jamais fin. Alors si en échange de quelques larmes et familles détruites l’on pouvait gagner une paix durable et préserver le plus de vies possible, n’était-il pas préférable de s’allier à cette organisation qu’était Akatsuki plutôt que de s’y opposer et d’y perdre la vie sans y avoir rien à gagner ? Un ombre surgit derrière l’héritier du Sharingan, il s’agissait de Kateo, son fidèle serviteur, il revêtu d’un accoutrement ridicule, kimono et masque des forces spéciales cependant il ne devait pas se faire repérer au sein de la police du village des nuages. Notre protagoniste lui demanda donc d’une voix doucereuse :

« Que me vaux donc l’honneur de ta visite ? Je croyais que tu espionnais les services secrets de Kumo, pourquoi as-tu lâché ton poste pour venir me voir ? J’espère que la cause en vaut la peine … »

« Mon maître…J’ai intercepté un courrier venant d’une direction inconnue et apparemment, le Tsuchikage ne s’est pas rendu à Konoha Gakure, il a envoyé son bras droit, j’en ignore cependant les raisons maître…J’ai aussi un récapitulatif des hommes influents à Kumo Gakure, il pourrait vous être utile car il se peut que ce soit l’un d’eux qui se rende à l’étranger en l’absence du Raïkage. »

Le serviteur s’était ensuite agenouillé et avait bredouillé quelques derniers mots comme si un fantôme était derrière lui. Madara retira le masque de la garde du dirigeant de la foudre et repris son apparence habituel et le dénommé Kateo s’inclina devant son maître avant de dire :

« Maître, je pense qu’il n’est pas prudent de rester à Kumo…Vous connaissez vous-même les risques j’en suis sûr et… »

Il n’eut pas le temps de terminer son discours car le possesseur des pupilles magiques l’avait rapidement interrompu en reprenant d’un ton catégorique :

« Je suis parfaitement conscient que ce que nous risquons Kateo, cependant j’ai l’impression que ce n’est pas de mon sort dont tu te préoccupes, aurais-tu peur de cette guerre ? »

Notre espion baissa les yeux derrière son masque, apparemment son mentor avait touché juste, il ouvrit la bouche pour répliquer mais une nouvelle fois, le leader secret de l’Akatsuki lui fit signe de se taire et reprit son discours :

« N’oublie pas que la haine est ta seule amie sur le champ de bataille, n’oublie pas qu’en me prêtant allégeance tu m’as offert ton corps et ton âme, maintenant retourne à ton poste, je veux mon rapport pour ce soir. »

« Bien maître… »