Aikaze Naetle Nukenin - Rang C
Nombre de Messages : 186 Localisation : Juste derrière toi, mais ne te retourne pas ... Nindô : Je veux être un Shinobi qui sauve des gens, peu importe ce qu'en disent mes camarades d'Ame. J'irais de l'avant sans pour autant faire plus de victimes que nécessaire. Car, de toutes façons, ce monde ne sera jamais ce que j'espère qu'il soit un jour. Date d'inscription : 05/01/2011
Passeport Ninja Grade: Genin Points d'Expérience: (146/1000) Techniques:
| Sujet: La vie est belle - Entraînement Jeu 18 Aoû - 10:18 | |
La pluie, perpétuelles gouttes d'eau s'écrasant sur le sol afin de plus faire qu'un avec leurs congénères. Cette fois-ci, c'était sur le corps du jeune albinos d'AmeGakure qu'elles s'écrasaient, dégoulinant le long de ses vêtements et de sa longue tignasse avant de finir par rejoindre leurs homologues sur le plancher des vaches. Le jeune homme regardait le ciel, recevant de l'eau sur le visage, ne bronchant pas pour autant. Plongé dans une réflexion des plus intenses qui soit, une pensée parmi tant d'autres concernant ses actes passés, ses actes à venir, lui ordonna de s'arrêter, ressasser sa mission d'assassinat au Pays du Feu ne changerait pas le funeste destin des deux paysans. Au fond de lui, il aurait aimé ne jamais avoir à devenir un monstre au service d'un pays qui, au final, n'était pas vraiment le sien. Lui avait juste su se faire accepter parmi les habitants d'Ame, parfois il rêvait encore de son village natal, représentant les feuilles, durant les nuits agitées qu'il passait à cauchemarder. Depuis ce jour fatidique, il revoyait sans cesse la maison de campagne ravagée par les flammes, peut-être un jour ce souvenir cessera-t-il de le hanter jour & nuit, pour l'instant il ne pouvait que vivre avec et tenter d'oublier sa peine et sa douleur. La trombe d'eau vomie par le système d'évacuation le ramena brusquement à la dure réalité, et il décida de marcher un peu pour vider son esprit de toutes ces horreurs. Il repensa un instant à la soeur qu'il avait laissé derrière lui, se demandant si elle avait retrouvé ce père indigne qui les avait tant maltraité durant leur enfance, sans raison apparente. Le fils avait pensé à la folie, mais pour en être complètement certain il devait retrouver sa génitrice qui se cachait peut-être au village de la pluie. Tant de questions et si peu de réponses ... Une larme se mêla à celles des cieux, sans vraiment savoir pourquoi elle avait coulé.
Ses pas le menèrent en plein coeur des quartiers pauvres, où la misère régnait et avait raison de bien trop de personnes. Il ne prêta attention à personne et continua son chemin, encore un peu plus vers l'Ouest. La simple veste qu'il avait pris ne le maintenait pas au chaud, le faisant grelotter sous sa chemise, mais il s'en contrefichait, se contentant d'avancer en regardant droit devant lui. Ses mains trouvèrent un peu de réconfort dans ses poches de manteau remplies de papier de bonbons. Pas que de papier d'ailleurs, fit mentalement Naetle. Il en sortit une sucette qu'il avait acheté il y a peu mais qu'il n'avait pas encore eu le loisir de manger. Il défit lentement l'emballage, dévoilant une pâle couleur rosée. Un léger sourire étira les lèvres du Genin, et il porta l'amas de sucre à sa bouche, le faisant un peu fondre au contact de sa salive. Sa bouche fût emplie d'un doux parfum de fraise, ce qui eût pour effet de radoucir l'amertume du jeune adolescent. Il froissa le papier qui enveloppait la sucrerie et fourra une nouvelle fois ses extrémités au creux de ses poches, continuant sa route vers l'inconnu. Pataugeant dans les grosses flaques d'eau formées par les tuyaux et les pleurs du ciel, il ne savait pas où ses pas le conduiraient, à vrai dire il s'en fichait royalement et allègrement. Tout ce qu'il voulait, c'était marcher sans s'arrêter, sans penser à rien. C'était bien rare qu'il se sente triste et nostalgique ...
Alors qu'il atteignait les quartiers Ouest, il buta sur le corps d'un enfant. Un gosse qui semblait ne pas avoir plus de dix ans, un gosse qui avait sans doute tenté de s'accrocher à la vie ... En vain. il le regarda d'un air attristé, le bâton de sucette pointait vers le haut comme s'il était capable de sentir l'âme du petit garçon qui rejoignait un monde certainement meileur. Quelle misère dans ce village ... Il se baissa, posa un genou à terre - qui fût instantanément gorgé d'eau - et cala le gamin dans ses bras. Il entreprit alors de rechercher sa mère ou sa famille - si mère ou famille il y avait. Naetle ne tarda pas à croiser une nouvelle touffe de cheveux d'un roux si caractéristique. La femme ne détacha pas ses yeux de ce qui avait été sa progéniture, c'est à peine si elle murmura un merci à l'encontre de celui qui lui avait ramené son fils. Le blandinet glissa quelques pièces dans la main de la mère avant de continuer son chemin, ne pouvant chasser de son esprit la vision du corps maigre et affreusement pâle du mort. Il s'enfonça dans le quartier, zigzagant entre les taudis qui le constituaient. Alors qu'il vagabondait sans but apparent, un homme l'accosta.
« Excusez-moi jeune homme, vous êtes bien un ninja ? » Il lui répondit par l'affirmative, après tout il avait dû apercevoir la plaque de métal fixée sur le morceau de tissu noir entourant son bras pour l'occasion. Le vieil homme l'invita à rejoindre sa fade demeure après lui avoir dit qu'il avait quelque chose qui pourrait intéresser un shinobi comme lui. Sa « demeure » n'était qu'un taudis comme les autres, maison délabrée et abandonnée parmi tant d'autres. Le regard de l'Amejin se posa sur un objet inanimé jaune avec des espèces d'ailes, un parchemin à côté de lui, tous les deux posés sur une table branlante. L'homme d'un certain âge désigna l'étrange chose.
« Il s'appelle Tim. Timcanpy. Je l'ai trouvé près d'ici, mais je n'en aurais pas la moindre utilité. » Evidemment. Le parchemin était probablement un parchemin d'invocation. Non, c'était sûr en fait, vu les inscriptions sur ledit rouleau. Tandis que l'eau s'écoulant par gouttes sur le plancher délavé semblait compter chaque seconde passé dans la construction bancale, le vieux posa des conditions quant à l'obtention de ce rouleau et de cet animal mécanique qui semblait buguer - Puisque c'en était un, il fallait l'appeler par ce que c'était après tout -, il suffisait au jeune albinos de prouver sa ténacité et son courage en restant une heure dans l'eau glacée accumulée dans le quartier. Naetle pesa le pour et le contre, l'homme en face de lui semblait au bout du rouleau, il toussait et frissonnait souvent. Il tenait à lui prouver que les shinobis d'Ame sont des gens bien et courageux, qu'ils n'ont peur de rien. Et puis, ça pouvait toujours servir une invocation, d'autant plus que cet « animal » était des plus intéressants. Ils conclurent le marché en se serrant la main mutuellement, Naetle signa le rouleau de son sang et mémorisa les signes - Une sorte d'assurance pour le ninja - puis ils sortirent de la maison. L'inconnu l'emmena vers une sorte de bassin naturel, rempli d'eau peu profonde - l'albinos avait très certainement pied, mais l'eau devait au moins monter jusqu'à ses côtés. Comme convenu, il retira un à un ses vêtements - d'abord sa veste ainsi que son bandeau frontal, puis sa chemise et enfin ses bottes. Il constata avec une certaine amertume qu'il avait terminé sa sucette, chose qu'il n'avait pas remarqué avant, il posa donc le bâton qui restait sur la pile formée par ses vêtements. L'adolescent respira un grand coup, frissonnant déjà plus que de raison, puis fit quelques pas sur l'eau avant de couper l'afflux de chakra vers ses pieds : il se retrouva immergé jusqu'au torse.
Froid. C'était le premier mot qui traversa l'esprit du jeunot. Désormais, le compte à rebours était lancé, il n'avait plus qu'à attendre que les soixante petites minutes défilent. L'eau était vraiment froide, tellement glacée qu'il commençait déjà à ne plus sentir ses extrémités. La pluie n'arrangeait en rien ses affaires, elle faisait monter doucement mais sûrement le niveau de l'eau. Pour l'instant, Naetle estimait qu'il ne serait pas submergé mais sait-on jamais. Le vieil homme s'était assis en tailleur près du bord, observant chaque faits et gestes du petiot. Ce dernier serra les dents et les poings, ferma les yeux et s'immobilisa. Après quelques minutes, il était complètement engourdi et avait plutôt du mal à bouger. Il tournait le dos aux tuyaux d'évacuation. Il ne vit rien venir, absolument rien. C'est pourquoi il se fit engloutir par une vague immense.
Quelques secondes plus tard, on pouvait entendre plusieurs bruits assourdissants de pas précipités, tous les gens du quartier se précipitaient dans les hauteurs afin d'éviter les trombes d'eau qui se déversaient dans les semblants de rue. L'eau montait vite, montait bien. On pût apercevoir un vieil homme transportant un tas de vêtements se débattant tant bien que mal pour essayer de s'agripper à quelque chose de solide, sans que personne n'eût été là pour l'aider. Il se faisait du souci pour le jeune albinos, qu'il avait perdu de vue depuis que l'eau s'était échappée des tuyaux censés être hors-service. Ledit albinos, Naetle Aikaze de son nom complet, se débattait avec son propre corps pour tenter de remonter à la surface, histoire de respirer un peu d'air. Son pantalon alourdi le traînait vers le fond, il sentait qu'il allait commencer progressivement à perdre conscience, n'arrivant déjà plus à battre des jambes. Il eût à peine la force d'avancer ses bras pour entremêler ses doigts.
Si ça ne marche pas, je meurs. Si je meurs, Miyuki n'en saura rien ... Et je ne veux pas mourir dans l'ignorance !
Il bougea difficilement ses mains, formant quelques sceaux le plus vite qu'il le pouvait, sachant pertinemment que c'était la dernière chose qu'il était capable de faire avant que son cerveau ne soit plus irrigué d'oxygène. Sa coupure au pouce saignait toujours, ce qui était plutôt une chance pour l'albinos puisque c'était la condition requise pour pouvoir lancer le Kuchiyose. Ses yeux se fermèrent sans qu'il l'ait décidé, ses membres se faisaient balloter dans tous les sens à cause du courant, une douleur lui lancinait la poitrine, la dernière chose dont il se souvînt était que quelque chose avait agrippé son poignet. Une légère traction vers le haut ... Puis plus rien.
Il se réveilla dans un endroit qu'il lui était inconnu mais dont il connaissait le nom. Hôpital. Il ignorait qui l'avait mené là, et puis il s'en fichait. Au moins, là il n'avait pas froid. Il commença à se demander s'il avait raté l'épreuve que lui avait lancé le vieil homme lorsqu'il remarqua le rouleau qu'il avait signé quelques heures auparavant sur sa table de chevet. Ses vêtements étaient posés sur une chaise, en train de finir de sécher. Il sourit à leur vue.
Il se laissa choir en arrière, sa tête reposant sur ses deux bras croisés. Il irait lui payer des médicaments à sa sortie de l'hôpital. C'était un brave type, après tout. Et puis ... La vie est belle, non ?
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