Nous voilà ressorti du village, tranquillement, bien que les gardes regardaient le jeune homme pale d’un air sérieux et presque intimidant. Je saluai ensuite Onizuka Yakami qui repartait vers Kumo. Puis je continuai mon chemin afin d’accompagner Shinto en-dehors du désert. Et un instant plus tard, je laissai échapper un petit soupir de soulagement. Par chance, il n’y a eu aucun problème. Et heureusement.
Plus tôt dans la journée, j’avais rencontré un Amejin fatigué par la chaleur du désert et affamé. J’avais fini par prendre pitié de lui et lui avait permis de se revigorer. Je ne pouvais laisser quelqu’un mourir comme cela, même un ennemi. Si j’avais été seul, cela n’aurait pas été un problème, mais le fait que je rencontrai un Kumojin haut placé – diplomate pour être exact, ce qui était presque le pire que l’on pouvait avoir à ce moment-là – au même moment rendait le problème plus compliqué, vu que Kumo était un de nos alliés et que Kumo savait qu’Ame comptait parmi nos ennemis. Cependant le Jonin avait accepté de rentrer dans mon plan, et finalement il n’y eu aucun problème.
N’ayant pas envie que le Chuunin du Village de la Pluie reviennent à Suna du fait qu’il se serait perdu en route, j’avais décidé de l’accompagner jusqu’à la frontière de Kawa no Kuni, le Pays des Rivières. Je pourrais ainsi en profiter pour aller voir mon ami Hisato.

Traverser le désert prenait toujours un certain temps, et ce temps semblait long avec le silence froid qui contrastait avec ce désert brulant nous accompagna durant la route. Le Hotobi restait pour moi un ennemi, et bien que ma haine envers les ninjas de la pluie ne fût pas aussi forte que ceux du village – du moins ceux qui ont connus la guerre entre Ame et Suna – je restais froid et silencieux. Et nous finîmes par arriver à Kawa no Kuni. Le climat semblait plus agréable pour le Chuunin, et en effet, la chaleur du désert était maintenant remplacée par la fraicheur des arbres. Le changement aurait pu être brusque si notre approche de la frontière ne nous aurait pas habitués au fur et à mesure.
Je me retournai alors pour faire face à l’Amejin. J’allais briser ce silence et lui dire ce que j’avais à dire.

Je suis content de voir que tu n’as rien tenté. Je suis obligé de croire que tu étais au Pays par hasard. Je te suis reconnaissant, mais…

Je me retournai et fis quelques pas en avant de m’arrêter de nouveau. Je regardai le paysage, il était splendide avec sa verdure et la rivière qui s’écoulait pas loin de nous. Je fermai ensuite les yeux quelques secondes. Je n’aimais pas faire cela mais je n’avais pas le choix. Je tirai alors un kunaï de ma pochette et me retournai vers l’Amejin.

Mais je dois te combattre. C’est mon honneur qui est en jeu. Mais puisque je te suis reconnaissant de n’avoir posé aucun problème lorsque l’on était à Suna, je ne te tuerai pas.

Je repris mon sérieux que j’avais lors des combats et j’inspirai à fond. Le combattre allait me permettre de pouvoir m’enlever ce poids de semi-culpabilité de l’avoir permis d’entrer dans mon village. Je n’étais pas tranquille, et j’allais régler ce problème dès maintenant.

Une longue journée venait de s’achever pour le soldat de la pluie qui venait de passer une bonne partie de son temps au pays du vent, plus précisément au petit village militaire du sable : Suna Gakure no Satô. Il avait fait des rencontres plutôt importantes en ce jour caniculaire – en même temps dans un pays constitué à 80% de désert aride, ce n’était pas tant une surprise que ça – notamment celle d’un diplomate venu du pays de la foudre et d’un autre individu qui était inconnu au bataillon. Durant le peu de temps qu’ils avaient passés ensemble, ils avaient déjà partagé un repas – car son estomac était vide depuis quelques jours déjà – et désormais, c’était le dénommé Maku qui le raccompagnait jusqu’au pays des rivières, de là il pourrait poursuivre son périple pour enfin rentrer chez lui. Alors qu’ils marchaient depuis quelques heures déjà, aucun des deux individus n’avait commencé à engager la discussion, de peur de réveiller la haine au plus profond de l’autre, il valait mieux qu’ils restent froids songeait notre protagoniste alors qu’il regardait son compagnon de voyage avec un petit air de déception, sinon il allait encore blesser quelqu’un, après tout, Shintô n’était pas au courant des pertes que la guerre avait engendrée quelques mois auparavant, le jeune homme qui se tenait à ses côtés avait peut-être déjà perdu des proches par la faute des Ninjas de sa patrie. Mais ce n’était pas sa faute…Non…Lui était resté au village et avait accompli des petites missions banales, s’était occupé des blessés mais malgré le fait qu’il n’avait pas posé le pied sur le champ de bataille, il avait ressenti la douleur des familles qui pleuraient pères, fils, mères ou filles…

Cette horreur, les deux camps l’avaient vécus, peut-être pas de la même manière mais une chose était certaine, d’un côté comme de l’autre, il y avait toujours des gens qui n’avaient pas désirés que l’on en arrive à ce stade là. Le sang de l’adversaire sur nos vêtements était le dernier moyen de prouver sa supériorité et pour le Kami d’Ame Gakure no Satô, se venger éventuellement. La souffrance était omniprésente dans ce monde, pour la guerre, les morts, la pauvreté et la misère, tout le monde avait droit à son lot quotidien. Heureusement d’ailleurs songeait le garçon, c’était peut-être pour lui la seule occasion de se sentir vivant, de sentir son cœur battre et de savoir qu’il était encore et toujours humain. Mais alors qu’il n’attendait plus rien du Ninja du clan Morichi, ce dernier se tourna vers lui lorsqu’ils arrivèrent enfin au pays des rivières, en l’espace de quelques secondes, le soldat de la pluie se sentit mieux, l’air était bien plus respirable ici qu’au pays du vent et l’ombre apportée par les arbres rafraîchissait l’atmosphère, lui qui était habitué à cette pluie incessante ne se plaignait d’avoir un climat tempéré pour une fois. Bref, reprenons lorsque nous parlions de Maku, ce dernier s’était tourné vers le jeune héros de notre récit et lui fait part de son contentement du fait qu’il n’avait pas commis le moindre méfait lorsqu’il avait pénétré dans l’enceinte du village caché du sable. À cet instant là, le dernier survivant du clan maudit d’Ame fronça les sourcils et répliqua d’un ton blessé :

« Ce n’est pas parce que je viens d’un village à préjugés que je suis forcément un assassin ou autre chose de ce genre. »

Lui qui avait durant l’espace d’un instant que le guerrier du sable avait compris son statut, il voyait là qu’il s’était trompé sur son compte, au fond il n’était pas si différent de ses confrères qui vouaient tous une haine profonde envers les Shinobis venant de ce pays maudit. Pourtant, ce n’était pas Ame qui avait demandé cette affliction, si les soldats de la pluie avaient pour réputation d’être des Ninjas à la détermination fervente de tuer, c’était simplement parce que – comme tout être humain par ailleurs – seule la vengeance comptait à leurs yeux. Beaucoup de gens avaient perdu familles et ami durant le troisième conflit mondial des Shinobis cependant Ame Gakure n’avait pas demandé à être impliqué dedans, on s’était emparé de ce territoire et avait guerroyé dessus pour ne pas faire subir directement des dommages aux grandes nations. Mais apparemment, le Suna-jin n’avait pas fini de parler, il l’écouta donc calmement terminer sa phrase et n’en parut pas moins stupéfait, c’était dans les grands termes, de la provocation ce qu’il faisait actuellement. Tant pas pour l’honneur mais pour sa gloire personnelle plutôt…Le descendant du clan Hôtobi n’aimait guère les gens de cette augure, il aurait préféré décliner cette invitation cependant s’il ne voulait pas paraître lâche il se devait de l’affronter. Il poussa un long soupir et d’une voix lasse, il répondit à son aîné de quelques années :

« J’imagine que tu ne me laisses pas le choix alors soit … Je vais me battre contre toi mais sache que je n’ai jamais désiré que l’on en finisse ainsi. Je te trouve également bien prétentieux, tu ne sais rien de moi et tu me menaces déjà …»

Sa dernière remarque avait réellement agacé notre protagoniste, il le trouvait bien vantard ce Shinobi de Suna, il ne connaissait ni ses affinités ni ses aptitudes au combat et avait d’ores et déjà dit le « je ne te tuerais pas », chose que l’on déclarait lorsque l’on était sûr d’avoir la victoire mais dans le cas de son interlocuteur, il était bien mal placé pour avoir de tels dires. Tous deux étaient en position de combat et voyant que son opposant n’était pas prêt de lancer l’offensive, le garçon de la pluie décida d’attaquer en premier, d’un geste vif il sortit trois kunaïs de son étui, visa son adversaire et les lança. L’un d’eux – celui du milieu – possédait une note explosive collée sur la face droite, espérons que Maku ne le remarque pas. Cependant, ne voulant pas laisser une seconde de répit à son adversaire, Shintô saisit son katana puis le sortit de son fourreau avant de réfléchir à une prochaine stratégie. Sa lame brillait et lui offrait l’avantage d’y voir le reflet magnifique du soleil couchant sur les dunes de sable, mais ce n’était pas le moment adéquat pour rêvasser sur le paysage, il devait plutôt prouver à ce Ninja de quoi il était capable et plus que tout, lui montrer qu’il avait eut tort de le provoquer. Profitant que ce dernier se remettait des explosions, il décida de reprendre l’offensive en utilisant des techniques bien faible en consommation de chakra histoire de garder le meilleur pour la fin. Dans sa main gauche, il tenait fermement quatre shurikens qu’il avait l’intention de placer dans le feu après avoir formé les mûdras. L’adolescent inspira une grande bouffée d’air avant de la relâcher en même temps que les fines pétales de feu qui sortaient de sa bouche, puis dans la discrétion la plus totale, il lança les shurikens à l’intérieur afin d’avoir une attaque qui provoquerait plus de dégâts encore.

Maintenant, il ne restait plus qu’à savoir si la cible avait été touchée ou non, cependant avant de savoir la suite, il fallait attendre, c’était désormais au tour de Maku de nous raconter comment il avait vécu les premiers instants de son duel face au Ninja d’Ame. Alors qu’il était tourné de manière à ce qu’il montre son dos au soleil, son sabre dégainé, dans ses yeux on ne voyait que du vide, il ne savait même pas pourquoi il se battait et pourtant, son destin l’avait amené ici, entre le désert et la verdure. Ses cheveux noirs en bataille volaient au gré du vent, masquant parfois son visage blafard et inexpressif ...

Défier quelqu’un en duel n’était pas quelque chose que je faisais habituellement. J’aimais avoir une existence assez calme, à flâner quand je le veux… Shinto avait raison, c’était un défi prétentieux, mais c’était un pari pour qu’il relève mon défi. Car ce combat n’avait rien à voir avec l’honneur. Contrairement à ce que j’avais prétendu. Je faisais parti d’un clan nomade qui se devait d’être neutre, je devais éviter d’attirer l’attention d’un village, au risque de mettre en danger mon clan et ma famille. Un assaut d’un village ninja, et le clan serait détruit. Nous avons trop peu d’effectif militaire pour affronter un tel assaut, seuls les bandits étaient le genre d’adversaire contre qui nous faisions face sans difficulté. Mais là, avec un guerrier, un ninja et une guérisseuse en moins, autant dire que la paix de ma famille était fragile.

Non, ce n’était pas par honneur que je l’avais défié. Mais par frustration. Cette frustration qui venait de maintenant plus de six mois, lorsque j’avais croisé la route d’un nukenin… Je n’avais jamais pu combattre sans me retenir après cela, car je voulais toujours éviter de blesser un allié. En considérant le dénommé Hotobi Shinto comme un ennemi, et en pensant à ce poids qui ne me rendait pas tranquille depuis son arrivée, j’allais… me « défouler ». J'allais enfin utiliser toutes mes capacités afin de démontrer mes compétences, mes vrais compétences.

Je l’avais laissé attaquer, comme je faisais toujours, pour tenter de le connaitre mieux. Comme je le voulais, il avait relevé mon défi, et comme première attaque, m’avait lancé trois kunais. C’était un lancé rapide, et je n’étais pas assez loin pour les éviter avec facilité. Et je n’étais pas à l’abri d’une mauvaise surprise, mon combat contre le Konohajin Akahito m’avait permis d’apprendre à toujours être sur ses gardes, même pour une simple attaque. Ainsi, afin de facilement bloquer ces projectiles, je fis rapidement quelques mudras puis posai mes mains sur le sol, levant un rempart de terre qui intercepta les kunais. Et je fus surpris de sentir juste après une explosion qui semblait venir des kunais. Celle-ci détruisit le rempart, et son onde de choc me fit reculer. J’avais bien fait d’utiliser ce ninjutsu, mes autres possibilités étaient du coup moins bonne – surtout si le chuunin d’Ame pouvait faire exploser le parchemin en vol.

L’assaut ne se finit pas sur ce moment-là. En effet, pendant que je contrais ces kunais piégés, il avait préparé un ninjutsu. Un ninjutsu Katon pour être plus précis : des boules de feu arrivaient vers moi, plus rapide que les kunais précédents. Préférant ne pas perdre de temps à réfléchir sur la façon d’éviter ces attaques, je fis quelques nouveaux mudras en reculant, me permettant ainsi de me camoufler sous terre la seconde suivante. Sans perdre de temps, je remontai à la surface en un éclair, puis je créai des clones de terre qui sautèrent à ma suite. Nous primes alors trois shurikens chacun et les envoyèrent vers l’Amejin. Nous laissâmes deux secondes d’écart, le temps de voir comment réagissait mon adversaire puis, juste après d’avoir mis le pied à terre, mes clones me lancèrent vers lui. Quelques mudras plus tard, je plongeais à la rencontre de Shinto dans un dome de vent formé par le Fuusajin, le plus vite que je pouvais, en espérant que cela suffirait pour que l’Amejin ne puisse ne pas avoir le temps de contre-attaquer avec un ninjutsu Katon.

Tout s’enchaînait à une vitesse ahurissante, un spectateur non Ninja aurait sans aucun doute déjà perdu le fil du combat qui se déroulait à l’exacte frontière qui séparait le territoire du pays désertique du vent et celui des rivières. À la lueur du soleil couchant, on pouvait percevoir deux garçons se battre, pour quelle raison ? On ne savait pas exactement cependant, d’un commun accord, ils se ruaient de coups et usaient de stratégies relativement avancées, de plus les techniques de Ninjutsu utilisées étaient spectaculaires ! Alors qu’un mur de terre venait d’être détruit par un concert d’explosions et que les shurikens enflammés fusaient sur le nomade du clan Morichi, ce dernier se dissimula dans la terre. Il avait déjà vu cette technique, seul l’élément était différent, c’était Munashii – son équipier – qui utilisait l’assimilation aqueuse pour le suivre une bonne partie du temps. Le dernier survivant du clan Hôtobi esquissa un petit sourire en coin, il comptait l’avoir en traître, en sortant de nulle part comme Ryumosei l’avait fait quelques temps plus tôt. Mais il n’allait pas se laisser avoir une seconde fois au même jeu, alors que Maku venait de sortir de son trou, l’adolescent fut surpris d’une seule chose : il n’était plus « seul », durant le court temps où il s’était engouffré son terre, il avait eu le temps d’exécuter une technique de clonage…Relativement impressionnant songeait le garçon aux cheveux ébènes en se mordant la lèvre inférieure. Et apparemment, il avait prévu son coup à l’avance étant donné qu’une seconde plus tard, tous étaient en position, ils allaient lancer des projectiles !

Ce n’était plus le moment de réfléchir, il fallait qu’il trouve un moyen de l’arrêter maintenant car il savait pertinemment qu’il n’allait pas en rester là ! Son instinct lui murmurait que son opposant mijotait autre chose alors qu’il était occupé à contrer une attaque qui semblait si facile à esquiver. Puis d’un coup, un flash…Il savait comment il allait contre-attaquer ! Et son adversaire allait avoir la surprise d’avoir à faire à une technique inédite, transmise de génération en génération dans son clan ! D’un geste vif, le Chûnin de la pluie dégaina son katana d’une dextérité impressionnante ! Puis, concentré sur son objectif, il élimina tous les shurikens en déviant leur trajectoire grâce à son sabre. À chaque « Klang » lorsqu’un projectile tombait au sol après un coup porté, le jeune homme jetait un œil autour de lui pour ne pas perdre son véritable adversaire de vue, qui était le vrai ? Naturellement, il s’agirait du seul qui allait attaquer…Cinq…Quatre…Trois…Deux…Un…Et l’assaut reprit ! Faisant mine de ne pas changer de position, notre protagoniste usa de son Shunshin no Jutsu (Technique de déplacement rapide) pour se retrouver derrière un clone et lui trancher la gorge d’un coup téméraire. Répétant la même scène pour le second, ce fut cependant plus difficile pour le troisième qui s’était jeté sur lui sans faire de bruit, cependant, un réflexe de survie lui permit de lui enfoncer son sabre dans le ventre. Pas une goutte de sang de tomba mais de la boue dégoulinait le long du bras droit de notre jeune héros, pour rejoindre le sol…

Au moment où il se retourna, haletant, il vit que son opposant lui avait effectivement laissé une petite surprise, il fonçait vers lui dans une sorte de tourbillon venteux…Il fallait qu’il use de cette technique, non seulement il serait protégé de la technique de son adversaire mais en plus de cela, il pourrait blesser son adversaire ! C’était le moment, de dévoiler le pouvoir qu’il avait acquit grâce à ses ancêtres ou plus proprement dit à son paternel, c’était lui qui avait développé cette technique laissée incomplète par un membre talentueux de sa famille. Tandis que le dôme de vent se dirigeait rapidement vers lui, l’adolescent concentra son chakra dans ses bras, il ferma les yeux pour gagner en sérénité et obtenir un contrôle parfait de son énergie spirituelle. Lorsqu’il les rouvrit, ses bras s’étaient embrasés en une fraction de seconde. Tout se déroula si vite, il percuta en plein fouet le dôme de vent et s’en protégea grâce à son bouclier de feu (voir dans ma FT = Hi no Koutetsu). Mais mieux que cela, il allait lui faire payer le fait de l’avoir provoqué en duel et en quelques instants, il relâcha son chakra et les flammes se perdirent dans le tourbillon de vent avant de s’embraser de manière pittoresque ! Alors qu’il reculait le plus loin possible pour ne pas avoir à être frappé par sa propre technique, le jeune homme se coucha à terre et cria de manière à ce que son adversaire l’entende :

« Tu vas subir les conséquences de ton acte ! M’avoir provoqué en duel m’oblige à tout donner alors soit…Je vais mettre corps et âme dans mes prochains coups ! »

Jusqu’à présent, il avait toujours essayé de faire doucement, pour savoir si le Ninja du sable cherchait réellement à se battre mais dans chaque assaut, il l’avait vu que ce soit dans ses yeux ou dans ses actes, c’était presque de la haine…Cette aura mystérieuse qui émanait de lui, pas encore complètement de la haine mais plutôt de la rage…Shintô ne comprenait pas ce qu’il se passait dans la tête du nomade ! Sans plus attendre, il allait utiliser les grands moyens. Vivement, le Shinobi de la pluie s’était relevé, chancelant encore à cause du déséquilibre subit, il s’apprêtait à relancer l’offensive, il se mordit le pouce et fit couler son propre sang sur sa main avant de former des mûdrasde là, il posa sa poigne à plat sur la terre ferme et un nuage de fumet blanchâtre apparu, quelques secondes plus tard, on pouvait observer un renard d’environ deux mètres aux côtés de son maître qui lui, avoisinait le mètre soixante-quinze. L’un brillait de toute sa splendeur avec son soyeux pelage orangé tandis que son possesseur, quant à lui, était tout de noir vêtu. Ce dernier se tourna vers son animal, lui caressa ses doux poils et lui murmura de façon à ce que l’autre n’entende pas :

« Nous n’allons pas utiliser notre technique maintenant, nous en aurons peut-être même pas besoin si tu réussis ton assaut… »

Les deux comparses échangèrent un regard déterminé, à cet instant là, Shitare se jeta férocement sur Maku, de loin, notre protagoniste attendait le verdict mais une chose était sûre, s’il osait faire du mal à son canidé, il allait le payer…très cher même ! C’était impensable qu’il laisse son Kuchiyose tomber, même lorsqu’ils étaient tous deux proches de la mort lors de l’examen de sélection des Ninjas de moyenne classe, ils avaient triomphés, tous les deux. Ainsi depuis ce jour, plus rien ne les avaient séparés, ils étaient tels deux frères, se comprenant par un seul regard. Mis à part une certaine personne, ce renard représentait pour le dernier des Hôtobi le seul individu à qui il pouvait se confier, son seul ami…

Le rythme du combat me rappelait celui face au Konohajin. Les coups s’enchainaient sans discontinuer, du moins pour le moment. Après une explosion de kunai qui avait failli m’avoir, j’avais esquivé une nouvelle attaque Katon en me dissimulant sous terre, puis en enchainant sur le Fuusajin offensif de mon invention. Mes clones m’avaient lancés haut, afin que je puisse me diriger sans problème vers mon adversaire. Entre-temps, mes clones avaient lancé des shurikens afin de divertir l’Amejin. En hauteur comme cela, je me prendrais la moindre attaque sans problème, vu que je ne pouvais invoquer de clones depuis les hauteurs.

Shinto avait finalement bien contré les salves de projectiles, il maniait le sabre aussi bien et avec une facilité aussi évidente que celle de mon ami Hisato Kironoko. Puis il s’était attaqué à mes clones, usant la technique de Déplacement Instantané, cette technique que je ne maitrisais toujours pas complètement, afin de prendre mes doubles à revers. Trois de mes clones furent abattus sur cette attaque rapide. Mais j’amorçais ma chute avec ma technique de la Tempête de Poussière, Fuusajin, à une bonne vitesse, qui devait l’empêcher de réaliser les mudras nécessaire pour une technique Katon, faute de temps. Mais son contre me surpris.

Contrairement à ce que je pensais, il effectua un Ninjutsu Katon sans utiliser son souffle, et il dressa rapidement un bouclier de feu devant lui. La tornade s’embrasa alors, pendant que je finissais ma chute. Mais j’annulai directement le Fuusajin et me laissai tomber et rouler sur le sol afin d’éteindre les possibles flammes qui m’avaient atteinte. J’avais eu chaud, et ce n’était pas seulement dans le sens figuré. J’entendis aussi l’Amejin me parler :

« Tu vas subir les conséquences de ton acte ! M’avoir provoqué en duel m’oblige à tout donner alors soit…Je vais mettre corps et âme dans mes prochains coups ! »

Me relevant en chancelant quelque peu, je cachai mon sourire. C’était ce que je voulais, intérieurement, qu’il combatte sans retenu. Et je n’allais pas abandonner parce qu’il maitrisait le Katon. J’avais battu un Chuunin qui maitrisait aussi cet élément alors que je n’étais que genin. La stratégie pouvait détourner ces faiblesses. Je devais garder mon sang-froid et réfléchir à comment le battre. Sans utiliser la rage qui pouvait bouillonner en moi. De même pour cette pulsion qui m’animait, que je devais contrôler.

Shinto avait par la suite effectué un autre type de jutsu, le Kuchiyose. Et il invoqua un renard de grande taille. Sur le coup, j’étais assez impressionné par la taille de l’animal. Mais je repensai à mes chats pisteurs, qui étaient eux aussi plus grand que la normale. Cela devait être général.
Mon adversaire murmura quelque chose à l’oreille de son compagnon, puis le renard se jeta vers moi. Il était rapide, mais la distance qui nous séparait me permis de rapidement effectué les mudras nécessaires à ma technique fétiche : le Boufuu no Jutsu. La Tempête stoppa la course du renard, qui semblait tenter d’avancer vers moi malgré ce vent.
Cependant je ne restai pas sur cette seule action. Mon clone me rejoint alors, et je créai un autre double. Nous primes ensuite chacun un kunaï, puis je relançai l’assaut : nous partîmes à l’assaut et je gardai actif ma technique jusqu’à ce que je passe entre les tornades. Incapable de la contrôler davantage, elle disparu, mais j’avais pu gagner un élan considérable, et afin de le surprendre, je tentai un Shunshin no Jutsu à mon tour, restant dans une course en ligne droite vers l’Amejin, kunai au poing, prêt à frapper, et je me téléportai juste devant lui. Je tentai alors de le toucher avec mon arme, tandis que mes clones s’attaquaient à l’invocation, lui lançant un kunai et tentant de le toucher avec leur arme, eux aussi.

Notre duel suivait son rythme exaltant, un spectateur civil ne pourrait guère prêter attention à tous les détails de cet affrontement acharné, chacun des combattants mettait corps et âme dans ses assauts, mêlant stratégie et offensive type bourrin, ils ne concédaient aucunement la victoire à leur opposant. Haletant après tant d'efforts, notre protagoniste avait décidé d'invoquer son canidé pour qu'il attaque son adversaire tandis que lui pourrait récupérer son souffle en l'espace de quelques secondes, juste le temps que Maku trouve un moyen pour contrer ses plans. Ce n'était pas un combat ordinaire, il avait désormais compris les réelles intentions du nomade et bien qu'elles ne soient pas à honorer, elles n'étaient pas non plus à blâmer. Le combat battait son plein au moment où le renard s'était littéralement jeté sur le jeune homme aux cheveux rouges. À cet instant là, l’adolescent posa un genou un terre, la mine réfléchie, il observait la réaction de son adversaire tandis qu’il récupérait un peu d’énergie. Il avait déjà usé de pas mal de chakra bien que sa réserve était encore loin d’être épuisée, il fallait qu’il fasse attention lors des prochains assauts à ne pas trop abuser de ses pouvoirs sous peine de devoir déclarer forfait à cause de l’épuisement.

Après tout, il n’avait pas l’occasion de tomber aux pieds de son opposant et d’implorer sa pitié pour qu’il le ramène au village, qui plus est, ce n’était pas un duel à mort ou du moins pas pour l’instant. Dans les yeux de son opposant, le dernier survivant du clan maudit de la pluie voyait de la détermination cependant, il n’y voyait point de haine ni même de hargne envers lui, chose qui était très rare venant de la part d’un Shinobi. Il fut surpris pendant un instant, qu’il n’éprouve pas les mêmes sentiments que les autres Suna-jins à l’égard des soldats de la pluie. Puis soudainement, alors qu’il était en pleine période de réflexion, notre protagoniste vit une rafale de vent barrer la route à son animal, son ennemi tentait donc de ralentir ses mouvements pour avoir le temps de mieux élaborer une stratégie. Quelques secondes après à peine, il avait déjà riposté en créant une nouvelle fois une multitude de clones, l’Hôtobi fronça légèrement les sourcils, de quoi étaient-ils composés ?

Il ne connaissait pas grand-chose de son interlocuteur si ce n’était qu’il maîtrisait le Doton, il ignorait tout autre chose au sujet de ses affinités. Ses doubles pouvaient alors être de l’eau comme de la boue ou encore de la foudre et selon leur matière, il aurait fallu une contre-attaque différente. Mais soit, il n’avait pas le temps de réfléchir, il fallait qu’il fonce dans le tas, de là, il avait deux solutions : trouver le vrai et le blesser de manière à ce que son chakra soit déstabilisé au point qu’il perde le contrôle de ses clones ou alors, la deuxième hypothèse était basée sur le fait qu’il devrait envoyer son renard plutôt que lui-même au départ pour lancer un assaut. Utiliser leur technique maintenant serait révéler une autre part de mystère à Maku, il ne fallait pas qu’il découvre qui il était vraiment, on ne savait jamais, un jour ou l’autre, il se pourrait qu’ils se recroisent dans des circonstances bien différentes de celles qui se présentaient actuellement à lui. Il ne pouvait pas le nier, il y avait déjà songé à ce qu’ils se retrouvent tous les deux, dans ce désert aride qui servirait de champ de bataille…

Car oui, c’était une évidence, il savait qu’Ame et Suna étaient comme de l’eau et de l’huile, impossible à la cohabitation, de plus, le pays du vent soutiendrait certainement le pays du feu lui-même allié au pays de l’eau. Les assauts de la pluie envisagés contre Kiri Gakure no Satô ne feraient que renforcer ces idées de haine. Alors il devait profiter songeait-il alors qu’il fit un signe de tête à Shitare qui, après avoir été libéré des tornades, avait compris que son maître voulait qu’il attaque un des Morichi pour qu’il puisse voir de quoi étaient constitués les fameux clones. Mais ces dernières ne se laissèrent guère faire, ils cherchèrent également à le blesser en lui lançant un kunaï dessus. Il tenta tant bien que mal de se démêler mais au final, le renard avait reçu une arme tranchante au niveau du dos, le faisant hurler de douleur. C’était insoutenable pour Shintô qui ne faisait quasiment qu’un avec son invocation, lui aussi se retenait désormais de crier de rage alors que son opposant se dirigeait à une vitesse ahurissante vers lui. Cette fois, il n’allait pas l’avoir… !

D’un geste vif, notre jeune héros avait une nouvelle fois saisit son katana alors que son animal se relevai et mordait désormais l’un des clones qui éclata dans un nuage de fumée. Le doute se renforça désormais, était-ce réellement le véritable Maku qui se trouvait face à lui ? Oui…Ce serait trop bête d’envoyer un stupide clone sur son assaillant, cela ne pouvait qu’être lui ! Et puisqu’il avait osé toucher au seul être vivant qui avait un jour ressenti de la compassion envers lui, il allait devoir lui payer très cher ! Après avoir dégainé son sabre, le dernier des Hôtobi le chargea de son chakra type foudre et au moment même où son opposant était arrivé comme par magie devant lui, kunaï dans sa main droite, notre protagoniste frappa avec une force extraordinaire sur son adversaire, libérant ainsi toute sa rancœur et sa rage sur un seul et unique être. Mais en frappant ainsi, il avait baissé sa garde et s’était pris un violent coup de kunaï dans l’épaule.

« Raaaaaaah ! »

Fut la seule chose qu’il put dire sous le coup de l’horrible douleur qui vint lui lacérer l’épaule, il ignorait si son opposant avait lui aussi subit le coup qu’il lui avait asséné mais intérieurement, il se disait que s’il lui avait fait verser son sang, ce ne serait que justice. Ses yeux noirs de jais, habituellement indifférents et froids comme la glace s’emplirent alors d’une lueur étrange, ils brillaient…Ce n’était ni des larmes, ni de la haine…On ne pouvait définir ce phénomène. S’il avait véritablement reçu le coup qu’il lui avait porté quelques secondes auparavant, il ne pourrait plus utiliser le membre touché pour quelques temps, le chakra Raïton qu’il y avait insufflé était suffisamment puissant pour le paralyser. S’il l’avait tranché, c’était d’autant plus jubilatoire. Le garçon blafard posa sa main gauche sur son épaule endolorie pour stopper l’hémorragie, la vision de son propre sang coulant au sol était tout simplement horrible. Lui qui avait haït la violence par le passé renforçait d’autant plus sa vision des choses sur le monde…Maintenant, il fallait qu'il attende...

Le combat était plus intense que ce que l’on aurait pu imaginer. Les deux adversaires s’échangeaient des coups et ripostaient directement. Le rythme du combat était rapide, il n’y avait aucun temps mort entre le moindre assaut. Chacun attaquait en usant force et stratégie. Si l’Amejin semblait décidé à vraiment combattre maintenant, je ne l’avais absolument pas ménagé depuis le début de ce duel. Et c’était ce que je voulais : combattre sans retenu, voir si mes progrès étaient bien présent, même si ma victoire face au konohajin Akahito le prouvait.

Hotobi Shinto avait eu recours à une invocation pendant ce combat, et l’assaut de l’animal avait été contré par ma technique du Vent Violent. Puis après m’avoir remis un deuxième renfort, j’avais décidé d’une attaque directe, laissant mes clones contre l’invocation. Mais mon assaut, accéléré par le vent de ma technique et le Shunshin no Jutsu utilisé pour me retrouver devant mon adversaire le plus rapidement possible, se devait d’être imparable. Kunaï en main, je m’apprêtai à frapper. Et l’Amejin aussi.

« Raaaaaaah ! »

J’avais entendu le cri de mon adversaire, un cri de douleur. Je ne savais pas où je l’avais frappé, mais pour le moment, ce n’était pas ma priorité. En effet, si je l’avais touché, l’inverse était aussi vrai. Ma main droite avait lâché le kunaï pour se mettre contre ma côte, tailladée profondément par la lame de l’Amejin. Et le pire, c’est que mon corps ne réagissait presque plus. Il m’avait eu avec sa lame, mais il avait aussi utilisé du chakra Raiton. Résultat des courses, mon chakra était quelque peu perturbé, et mon corps, mis à part mes mains, mes pieds et ma tête, ne répondait plus. La paralysie l’avait envahi. Je sentais mon sang couler, malgré ma main qui tentait de le retenir. Cette douleur et cette sensation me rappelait la deuxième fois que j’avais vu le Hokage Yozo Hoshikuma. Je n’aimais pas ça du tout.

Je tenais debout grâce à mes pieds, qui s’efforçait de rester fixe, de ne pas vaciller. Mon corps restait droit, je ne savais si c’était par chance ou parce que mon système nerveux restait actif et bloquait mon corps dans cette position debout. Je me retournai ensuite vers l’Amejin le plus vite que je pouvais, afin de le regarder en face. Il avait été touché lui aussi, mais à l’épaule apparemment. Du coup il avait l’avantage de la mobilité, maintenant. Mais pour combien de temps ? Je ne savais pas combien de temps mon corps resterait paralyser. Je devais jouer finement maintenant. J’utilisai alors toute ma volonté pour faire revenir mon clone vers moi.

Celui-ci était le survivant des deux qui s’étaient attaqués au renard de Shinto. Ils avaient apparemment réussi à toucher la bête, mais pas suffisamment pour le faire disparaitre. Il revint donc, selon mon ordre, à mes côtés afin de m’aider à bouger. J’avais le désavantage de la mobilité pour le moment, mais aussi, l’Amejin possédait les deux affinités fortes par rapport aux miennes. Il fallait que je réfléchisse à un moyen de gagner du temps afin que la paralysie disparaisse et que je puisse retrouver le contrôle complet de mon corps. Je pris alors trois shurikens et les envoya vers l’Amejin, tandis que mon clone me permettait de gagner un peu de distance entre moi et mon adversaire.

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  Un grand homme avait un jour dit que si l'humanité ne viendrait à arrêter la guerre alors ce serait la guerre qui viendrait à anéantir les hommes et en ce jour, entre un paysage désertique et un décor aride, notre protagoniste ne put s'empêcher de penser que cette personne avait raison. Pourquoi les hommes se battaient-ils ? Il n'en savait strictement rien ? Pourquoi cette guerre avait-elle lieu ? Il n'en savait toujours rien...Alors pourquoi ? Pourquoi faisait-il semblant d'appartenir à cette caste de soldats courageux de ce nouveau monde prêt à tout pour remporter la victoire ? Qu'est-ce qui le rapprochait de ces valeurs qu'il dénonçait, qu'il trouvait manifestement immonde. Même si cela le dégoûtait au plus haut point, même s'il hésitait parfois à faire marche arrière et à rendre son bandeau frontal souillé par le sang, il ne s'était encore jamais arrêté de causer la souffrance tout autour de lui. Et une fois encore, il n'avait pas réussit à éviter la confrontation et bien que le combat tournait en sa faveur dans les grandes lignes, il ne put s'empêcher de ressentir un goût amer de déception, de penser qu'une nouvelle fois, il avait échoué...
  
  Jamais encore depuis sa naissance, il n'avait su mettre un terme à ces combats interminables, il enchaînait les adversaires qui devenaient de plus en plus puissant avec fougue. Au final, il se rendit compte qu'il était son pire ennemi, il était celui qu'il devait vaincre pour trouver sa paix intérieure, pour ne plus être le petit héros de mélodrame. Cependant, il était déchiré entre deux valeurs...Devenir un puissant Ninja pour rétablir l'honneur du clan Hôtobi ainsi que celui de son paternel décédé ou alors choisir une voie plus sage, renoncer à la voie du sabre pour l'éternité et partir loin de ce monde dans le but de méditer de répondre à des questions existentielles sur sa vie. Il en avait besoin, de se ressourcer, cependant il savait qu'il n'avait guère le temps pour ces deux actions antagonistes, il n'avait qu'une seule vie devant lui aussi longue soit elle.
  
  Sa main sur son épaule ensanglanté lui rappelait sans cesse à quel point il était faible, cela le rendait fou de rage, il avait envie de pleurer, de verser des larmes salées pour que l'on remarque enfin son humanité, pour qu'on arrête de le prendre pour un assassin sanguinaire ayant perdu la raison. Il avait envie de s'agenouiller, de prendre sa tête entre ses mains et de hurler sa douleur, sa haine trop longtemps contenue dans son coeur trop petit pour supporter le choc mais malgré toutes ces émotions confuses, son visage restait de marbre, ses lèvres ne bougeaient pas d'un poil, il ne cillait même pas. Comment avait-il pu en arriver là ? Il voulait revenir en arrière et réparer ses erreurs, ne donner que le meilleur de lui-même pour changer ce douloureux passé et ne pas être l'impuissant Shinobi qu'il était en ce jour maudit.
  
  Maku ne semblait pas en meilleur état que lui, alors que tous deux s'affrontaient à l'aide d'un duel de regard reflétant toujours un peu plus de détermination à chaque coup d'oeil échangé. Puis, alors que le vent soufflait fort à la frontière du pays des rivières, alors que la première brise fraîche vint fouetter le visage blafard de l'adolescent, il sentit son opposant se concentrer sur quelque chose. Au même instant, il entendit un bruit de pierre venir de l'Ouest, notre protagoniste détourna les yeux de ceux du Ninja du sable pour voir qui venait à la rescousse. Il s'agissait du dernier clone survivant à l'attaque du renard. Alors ainsi, l'un d'eux avait réussi à s'échapper, tant pis...Ce serait lui qui sera chargé de l'achever. Mais une brève once d'hésitation pu se lire dans les yeux du jeune homme, s'il quittait cet endroit, il ne pourrait plus observer les gestes de son véritable adversaire.
  
  C'était une diversion plutôt bien mise en scène puisqu'il ne pouvait ni se permettre de bouger ni de rester sur place sous peine d'être dans les deux cas pris en traître par son interlocuteur. Une nouvelle fois, il devait être le plus rapide. Concentrant son chakra dans ses jambes, le garçon disparut alors soudainement de l'endroit où il se tenait depuis plusieurs minutes. Et, pile à l'instant il avait quitté son emplacement, il vit trois shurikens passer dans le vent tandis qu'il était ré-apparut devant le clone du nomade, son bras valide étranglant son adversaire illusoire. Ce dernier poussa un cri de stupeur avant de disparaître définitivement, Shintô quant à lui ne prononça pas un mot, il se contenta de se retourner vers son adversaire, son regard mêlait à la fois de la tristesse et de la haine. Quel sentiment était le plus fort ? Il ne savait rien...Il était perdu...
  
  Après tout, il n'était qu'un enfant encore, sans ambition précise, un gamin indécis à la recherche du bonheur bien qu'il soit éphémère, il n'était un humain qui avait tenté de renier son statut d'homme. Par ce fait, il était presque devenu un monstre...Alors que faire ? Continuer dans cette voie en dénonçant la vie comme étant une cause perdue ou alors tenter d'oublier le passé pour se forger un nouvel avenir. La deuxième solution, bien que préférable, semblait irréalisable. Voilà pourquoi, les bras tendus, le dernier héritier du clan Hôtobi commença à composer des mûdras et, sans prononcer la moindre formule, il concentra son énergie spirituelle et corporelle dans ses mains pour former une petite boule électrique qui s'agrandissait au fur et à mesure qu'il plaçait de chakra dans son attaque. Alors qu'il fonçait vers son opposant, un sourire béat naquit sur les lèvres de l'adolescent aux cheveux noirs de jais, un sourire qui signifiait "Je suis désolé de causer tout ce mal...Pardonne moi". Parfois, il n'y a guère besoin de mots pour faire comprendre notre état d'âme...

Plus le combat avançait, plus je remettais en question mon choix de combattre. J’avais envie, sans me restreindre, de combattre afin de connaitre mon réel niveau. On m’avait traité de faible, de sans utilité, quand j’étais plus jeune, et j’avais ainsi cherché à démontré ma force depuis. Ou plutôt mes capacités. Je voulais démontrer à ceux qui m’avaient insulté que j’étais capable de devenir un grand ninja. C’était aussi un enjeu pour mon clan. J’étais un Dotonien, mon but était de protéger mon clan, comme l’avait fait jadis mes deux prédécesseurs.

Cependant est-ce que cela valait la peine de verser le sang alors que d’autres combats plus importants pouvaient se passer et prouver plus facilement mes capacités ? C’était une sorte d’entrainement avant bataille ? Un entrainement sans retenir ses coups ? Je me posais cette question. Mais il était trop tard pour revenir en arrière quoi qu’il en soit. Alors je combattais sans faillir, sans hésiter. Comme si je risquais ma vie.

Et là, j’étais en mauvaise posture. Encore paralysé pour je ne sais combien de temps, je savais que cela ne pouvait durait encore longtemps, mais fallait-il que j’arrive à gagner du temps. J’avais alors envoyé quelques shurikens pour le tenir à distance tandis que mon clone allait m’aider à me déplacer. Mais peu après, le clone fut pris par surprise par la technique de Déplacement Instantané de l’Amejin. Disparu, je me retrouvai de nouveau seul contre mon adversaire. Comment allais-je pouvoir m’en sortir ?

C’est généralement en étant en mauvaise situation que notre esprit se réveille. Et ce fut le cas pour moi. Un détail provenant de mon passé qui refaisait surface. Etant au plus mal de la situation – encore paralysé et donc incapable de bouger – ce moyen pouvait me sortir de cette situation. Mais il me fallait trouver un moyen de gagner du temps. Je regardai alors mon adversaire. Il commençait à créer une sphère électrique. Cette technique… Je la connaissais. Il s’agissait d’une technique qu’utilise mon ami Hisato. Elle consistait à créer une boule de foudre dont la puissance dépendait du chakra investi. Et vu que je n’avais aucun moyen de l’interrompre rapidement… mais peut-être de le gêner dans sa future charge.

Je pris alors deux nouveaux shurikens que j’envoyais lorsqu’il commença à charger. Cependant, incapable de les envoyer le mieux possible avec seulement mes bras et mes mains, je me contentais seulement d’un mouvement de poignée pour les expédier. Et l’esquive fut facile pour mon adversaire. Et je vis autre chose. Un sourire. L’Amejin souriait, mais pas de victoire. C’était un sourire plutôt triste. D’excuse. Et je compris tout de suite mon erreur. J’avais mis tous les Amejins dans le même lot, mais ce jeune homme semblait différent. Même si Suna et Ame se détestaient, il ne me vouait aucune haine. Même moi je lui vouais une certaine aversion. J’avais compris que je n’avais pas à me déchainer sur une quelconque personne supposée ennemie. C’était mon erreur depuis le début.

J’allais donc tenter ce que je voulais faire. J’avais oublié cette technique depuis tellement d’années, je me demandais si j’allais réussir à l’utiliser. Il le fallait. Je liai mes mains en un Mudra et concentra mon chakra. Shinto approchait de plus en plus. Et j’accumulais de plus en plus de chakra, puis je tentai de le concentrer au niveau de mon cœur. Mon souffla s’accélérait. Je me préparai au coup que j’allais subir. Puis je senti l’orbe électrique me touchait… Le choc me fit lâcher un cri de douleur, puis je tombais au sol quelques mètres plus loin. Incapable de me relever, mon esprit s’accrochait afin que je reste conscient encore un moment.

P… Pardon… ne… -moi…

Je laissai échapper ces mots, venant de mon cœur, voulant qu’il me pardonne de l’avoir attaqué sans véritable raison. Mais mon corps ne bougeait plus. Je restai seulement à demi-conscient. J’avais échoué, j’avais senti le chakra que j’avais accumulé se disperser. Cela avait juste eu l’effet de faire disparaitre ma paralysie… mais je n’avais de toute façon plus de force pour faire bouger mon corps. Seul mon visage se crispait...

La haine ? Que nous apportait-elle ? Certains nous dirons qu'elle nous enflamme et qu'elle nous donne l'envie de nous battre, d'être plus fort et de pouvoir ainsi sauver ceux qui nous sont chers. Mais ce n'était que des chimères pour un garçon qui savait trop bien quels vices entraînaient ce sentiment à double tranchants et aujourd'hui, il avait vu un cobaye de cette émotion si impure, il avait vu l'aspirant Ninja qui semblait calme et posé lorsqu'ils étaient au village se transformer en une personne enragée. Cependant, malgré toute la hargne qu'il avait ressenti durant ce combat, il n'avait pas pu gagner contre notre protagoniste qui s'était en grande partie contenté de riposter. Shintô l'avait su lorsqu'il avait lancé ce qu'il aurait voulu appeler "le dernier assaut", il avait senti son adversaire faiblir, il avait aperçut des handicaps dû à la paralysie qu'il lui avait fait subir quelques temps avant. La trajectoire de ses projectiles lancés mollement avait été facilement déviée par un simple coup d'épée du jeune homme, il ne restait plus qu'à utiliser un dernier Ninjutsu pour mettre un terme à cette confrontation qu'il n'avait jamais désiré.

Adressant un sourire désolé à son opposant, ce dernier le lui rendit bien, alors qu'il venait de le toucher brutalement, en tendant un peu l'oreille, il put percevoir quelques sons, il lui demandait pardon. Ainsi ils étaient quitte, l'un avait compris son erreur tandis que l'autre venait de comprendre ce que la rage apportait, ce fut un affrontement très enrichissant songeait le garçon aux cheveux ébènes en se retirant de l'aire de combat. Désormais, il n'avait plus rien à faire ici, il n'avait plus d'adversaire et aucune chose à prendre du Genin, il aurait pu se contenter de partir mais lorsqu'il tourna le dos, il entendit un râle poussé par le Suna-jin, sans doute souffrait-il, après tout, il venait de subir maintes attaques de type Raïton qui touchaient en priorité le système nerveux et pouvait empêcher les organes vitaux de fonctionner correctement. Et tout cela...C'était un peu par sa faute, c'était lui qui lui avait infligé tant de dégâts en cherchant à se défendre et à le raisonner, il se sentit coupable et vint même à éprouver...de la compassion envers le jeune adulte. Le Chûnin s'arrêta brusquement dans sa course et tourna les talons, il hésitait à revenir sur ses pas, que lui arrivait-il ?

« Ne bouge pas, ça ne ferait qu'aggraver la situation, je vais chercher de l'aide. »

D'où venait donc cet excès de gentillesse ? En était-il arrivé au stade de ressentir quelque chose envers un inconnu ? Non, c'était un impossible, cette nuit là, on les lui avait volé, toutes ses émotions, depuis ce temps il n'avait plus jamais su réagir comme un individu de son âge l'aurait fait, il était devenu mature trop vite et avait commencé à se faire des fondements sur le monde, devenant de jour en jour de plus en plus cynique, plus agressif, il offrait son corps et son âme à cette douleur qui le rongeait, il la laissait régir tant qu'elle le gardait en vie. Mais après plusieurs années de vie dans la solitude la plus noire, il avait rencontré des gens qui l'avaient changé ou du moins avaient essayé, des gens bons qui avaient malgré eux réussit à illuminer le chemin obscur de son avenir. Eux seuls avaient réussit à faire l'irréalisable, le faire sourire et lui enlever durant l'espace d'un instant cette envie de supprimer sa vie ou de tout recommencer à zéro, ils lui avait sentir ce qu'était le fait de se sentir vivant et que l'espoir n'était pas vain.

Alors qu'il était plongé dans les méandres de ses pensés, le jeune homme courait à vive allure à la recherche quasi désespérée d'une âme humaine dans le coin qui puisse aider Maku, il ne savait même pas pourquoi il faisait ça, la seule chose dont il avait conscience c'était qu'il avait l'impression de faire quelque chose de bien, pour une fois, une action qui ne nuirait à personne...Il ne voulait tellement plus être cette catastrophe ambulante, ce boulet que tout le monde traînait derrière lui, il voulait retrouver son humanité et comprendre ce pourquoi il était né. Une légère brise traverse les terres arides du pays de la rivière puis un étrange bruit retentit, des tintements...Un marchand ambulant ? Oui ! C'était un homme qui approchait la cinquantaine qui se baladait avec des choses à vendre sur le dos, en apercevant le garçon aux cheveux ébènes se précipiter vers lui, il prit peur et pensa qu'il s'agissait d'un bandit. Il tenta de prendre les jambes à son cou mais notre protagoniste fut plus rapide, alors qu'il l'interpellait, l'autre individu stoppa sa course, il était déjà essoufflé, il avait une longue journée derrière lui, il n'en pouvait plus....

« Attendez monsieur ! Ne partez pas comme ça ! »

« C'est cela gamin ! Allez viens donc misérable, prends ma marchandise et file, j'ai une femme et deux enfants à nourrir, ne me tue pas saleté de Ninja d'Ame ! »

« Quoi ? Mais non ! Si je vous appelle depuis tout à l'heure, c'est pour vous demander un petit service ! Il y a un Genin du sable qui se trouve à la frontière là-bas, entre le pays du vent et celui de la rivière...Je vous demande juste d'aller l'aider et de le ramener au village, rien de plus... »

Paralysé par la peur, le marchand ne répondit d'abord pas, lorsqu'il reprit conscience, il hocha positivement la tête et se dirigea vers l'endroit que le dernier des Hôtobi lui avait indiqué. Il ne pouvait faire plus que cela pour le jeune homme du clan Morichi maintenant, il n'avait plus qu'à espérer que le marchand ne lui fasse pas faux bond et qu'il effectue correctement sa requête, tout était désormais entre ses mains. La nuit allait bientôt tomber sur Kawa no kuni, il était plus que temps de rentrer au village caché de la pluie pour y retrouver son petit appartement dans les quartiers supérieurs, bien qu'il n'y ait rien de particulier à faire là-bas, il fallait qu'il se dépêche avant que des gardes ennemis ne viennent le prendre en flagrant délit sur des terres neutres, à l'aube d'une guerre sans merci, il ne fallait pas traîner....