Quatre ans sont passés depuis la fin de la guerre, Kiri a tant bien que mal réussi à reformer son armée et son village, les choses ont bien changé depuis le temps où Uchiha Obito - sous le pseudonyme de Tobi ou Madara - semait la terreur dans le monde des Shinobis. Je me souviens encore bien de cette époque sombre où on ne pouvait faire confiance à personne, aucun allié n'était certain, mon cousin et mon oncle furent les victimes d'une telle traîtrise. Jin, celui qui était censé épouser ma soeur avant sa mort s'est avéré être un traître à l'alliance Shinobi, il s'est rendu quelques jours avant la fin de la guerre alors qu'il était recherché dans tout le pays pour l'assassinat de son équipe. Il me semble maintenant les rennes du clans ne puissent plus m'échapper, je suis le dernier héritier mâle issu de la lignée directe des Ryuuseigun et bien que je sois toujours Genin du haut de mes vingt-et-un ans. Je passe une main hâtive dans ma chevelure blanche comme la neige alors que j'arrive enfin à destination...Kawa no kuni me voilà enfin.

Je ne me rends que très rarement sur le continent, généralement mes expéditions se limitent aux archipels se situant aux alentours de Kiri gakure no satô. Ce pays porte bien son nom, je peux tourner la tête autant que je veux je verrai toujours une rivière à l'horizon, alors que je me penche pour récupérer un peu d'eau et me rafraîchir je vois pour la première fois depuis un certain temps mon reflet à la surface. Plus les années passent et plus je ressemble à mon père, je trouve cela désolant pour une personne telle que moi, qui a toujours haï au plus profond de lui-même son géniteur. Je secoue la tête en signe de dépit, cela n'a aucune sens de continuer à observer mon propre visage dans la rivière, je dois vite me rendre au bâtiment indiqué sur mon ordre de mission en espérant arriver avant mon futur coéquipier.

Pour être franc j'ignore encore tout du Chûnin qui doit m'aider à réaliser cette mission de rang B, on m'a juste dit qu'il ne vient pas du village caché de la brume et qu'il a réclamé de l'aide pour exécuter cet ordre venant des supérieurs. Sans doute étais-je la dernière personne disponible ou peut-être suis-je l'aspirant avec le plus d'expérience ! A vrai dire je ne sais pas pourquoi j'ai été choisi pour réaliser une telle chose, trouver les kidnappeurs en essayant de faire en sorte qu'aucune victime ne soit faite...Je trouve que ça dépasse complètement les limites de l'optimisme ! Même en voyant les choses du meilleur angle possible je ne pense pas qu'il soit rationnel de penser que les malfrats n'ôteront pas de vie avant que l'on élimine complètement la menace. Je soupire et rentre à l'intérieur du village à la recherche d'un bâtiment administratif.

« Bonjour excusez-moi monsieur, où se trouve la régie du village ? »

Le passant que j'ai arrêté juste un peu plus tôt lorgne sur mon bandeau frontal avant de me répondre en bredouillant que je suis censé prendre la prochaine ruelle à droite avant de longer l'allée marchande pour enfin me retrouver devant le fameux bâtiment, il y a tellement de monde que je ne sais pas où donner de la tête. Je décide tout de même de ne pas me décourager et tenter de trouver mon équipier, je cherche une personne possédant un signe distinctif que je pourrais associer à un Ninja mais je ne trouve pas. Sans pour autant abandonner je me laisse aller contre un mur et regarde vers le ciel, pourquoi faut-il que je ne sois jamais assez informé lorsque je pars en mission ? Est-ce que Kami-sama aime s'acharner contre moi ?

Je décide de reprendre mes recherches et j'entreprends de demander à quelques passants s'ils n'ont pas vu un autre Ninja dans les environs, tous hochent la tête négativement ou me disent qu'ils en ont peut-être vu un mais je ne sais pas exactement où. Je m'assois alors sur l'escalier et attends que le temps passe, la petite brise matinale caressant mes joues rosies par le froid hivernal, je tousse et croise les bras derrière la tête en signe d'ennui. Je me demande si le fameux Chûnin est dans le même cas que moi et est actuellement à ma recherche, ça serait un schéma comique quand on y pense. Mais bon, comme on dit : les grands esprits se rencontrent ! Alors ce n'est que très peu de temps après que quelqu'un vient à moi, je relève la tête et là...Stupeur !

« Ma...Maku-san ! »

Kawa no Kuni… voilà bien longtemps que je ne m’étais pas arrêté dans ce pays. J’en avais profité pour passer le bonjour à mon ami de toujours, Hisato Kironoko. Il avait continué sa vie de ninja de son côté, et apprenait aussi à forger de nouvelles épées sous l’enseignement de son père. Ce qui faisait qu’il était très occupé, et que je ne l’avais pas vu souvent ces quatre dernières années. Mais il était entre-temps passé chuunin, et s’était bien amélioré. Nous avions combattu l’un contre l’autre, un petit entrainement qui a permis d’évaluer nos capacités. Et qu’est-ce qu’il avait progressé ! J’étais fier de mon coéquipier et ami.

Mais la raison de ma venue ici n’était pas de me la couler douce, j’étais là pour une mission. Mais une mission que je ne ferais pas seul. Et mon ami était occupé par quelque chose d’important, je ne pouvais malheureusement pas avoir son aide. Quand à la mission, je devais capturer quelques kidnappeurs qui sévissaient, enfin, un seul, mais plutôt dangereux. Une mission de rang B qui devait se déroulait au Pays des Rivières. Et comme je le disais, il s’agira d’une mission que je ne ferais pas en solo, j’avais même dû me battre avec mes mots pour arriver à avoir de l’aide…


Kawa no Kuni… ce n’était pas forcément un grand pays, la recherche sera limitée pour retrouver ce kidnappeur, mais le temps nécessaire n’était pas ce qui me dérangeait. Je pouvais me débrouiller seul, mais d’un point de vue stratégique, donc en pensant à tous les cas qui pourraient se produire, une aide ne serait pas de trop. Et c’est ce que je demandai au Kazekage.

« Je comprends votre besoin, mais je n’ai pas le moindre effectif à vous affecter en soutien.
- Et… et les autres villages ? tentais-je.
- Vous savez très bien que ce n’est pas possible ! Nous n’avons aucune alliance pour le moment, et je refuse quoi qu’il en soit de faire le moindre appel à Konoha !
- Et Kiri ?
- Vous êtes têtu ! *soupir* Avez-vous au moins quelqu’un de confiance dans ce village ? »

Un Kirijin en qui j’avais confiance ? Il me fallait remonter à l’époque de la guerre pour en avoir une idée. Cela faisait quand même quatre années… La première idée qui me vint à l’esprit était Teijo Hamada, un capitaine d’équipe et un excellent Jonin. Cependant, il serait certainement occupé, ce n’est pas le genre de personne à avoir du temps libre. Alors qui pourrait m’aider ? L’idée me vint d’un seul coup. Un vieil ami connu lors de la guerre. Enfin, ‘vieil’, il devait avoir environ mon âge, un peu plus jeune surement, mais avec qui j’avais sympathisé.

« Oui, il s’appelle Kazuko Kyuuseigun.
- Bon, je vais faire une demande officielle et exceptionnelle. Ce sera la seule fois. »


Je connaissais le niveau du jeune homme, et il avait certainement dû s’améliorer depuis. Le rendez-vous se situait dans le village principal du pays. Je ne savais pas quand il arriverait, mais je préférai rester au chaud, la fraicheur se faisait sentir. Au moins dans le désert, il ne faisait pas aussi froid. J’avais plutôt posté Atoichi à la surveillance pour qu’il m’avertisse quand le Kirijin arriverait. Il l’avait déjà vu, c’était pour ça que, malgré ses habituels protestations, il était le mieux placé pour le reconnaitre. Et lorsqu’il m’averti de son arrivé, je me dirigeai vers le lieu du rendez-vous. Et je le vis bientôt : ses cheveux couleur neige et son apparence ne me trompait pas. Je le saluai alors lorsque je fus assez proche. Lui aussi me reconnu, immédiatement même. Il avait l’air surpris de me voir. Ce n’était pas étonnant. Quoique… apparemment, Ryû-sama avait pris la prévention de ne pas me nommer.

« Et ouais ! Ca fait bien longtemps, Kazuko, tu as un peu changé, j’ai bien failli ne pas te reconnaitre. » répondis-je avec un sourire.

Le ninja de Kiri me semble avoir grandi un peu, et faisait plus homme désormais. En même temps, après ces quatre années, c’était logique. Pourtant, je n’avais pas l’impression d’avoir changé, j’ai peut-être un peu grandi, mais ce serait tout. Mais j’étais surtout impatient de voir sa progression, il faut dire que j’ai surtout amélioré mon contrôle du chakra ses dernières années, l’entrainement à l’Irou était difficile, mais pour maitriser ma technique, c’était nécessaire. Dire que celui qui m’a appris les bases est l’actuel Hokage, mais aussi un homme à la réputation assez sombre… Il faut dire que suite à notre dernière rencontre, je m’étais souvenu de ce qui m’avait fait, et que ça a été un facteur déterminant sur la rupture de notre alliance avec Konoha. Mais arrêtons de se remémorer le passé.

« Comment vas-tu depuis ces quatre dernières années ? »

Je me souvenais, quand je l’ai rencontré, que c’était un jeune homme perdu depuis la mort de sa sœur. J’espérais qu’il se souvenait de ce que je lui avais dit, et qu’il avait ainsi trouvé un but. D’ailleurs, je me demandai comment allait l’eiseinin présent lors de ce épisode, Akimi si je me rappelai son prénom. Il me semblait qu’ils étaient plutôt proches, eux-deux.

Il m'a fallu une fraction de seconde pour réaliser à qui j'avais à faire, je n'en crois pas mes yeux ! En face de moi se trouve l'homme qui m'a emmené me battre alors que je n'étais qu'un aspirant durant la guerre. Je suis encore bouche-bée lorsqu'il me répond avec un sourire qu'il a bien failli ne pas me reconnaître. Je suis étonné, je ne pense pas avoir tant changé que ça, mes cheveux sont toujours aussi blancs et en bataille, j'ai dû prendre quelques centimètres mais passé outre ces détails je pense que mes traits restent les mêmes, à moins que je ne me suis pas vu grandir moi-même ce qui serait triste dans le fond. Ces quatre dernières années sont passées si rapidement, j'ai vagabondé un peu partout en rentrant de temps à autre saluer ma famille mais autrement, plus rien ne me rattache au domaine de mon clan, je mène ma propre vie sans me soucier de l'avenir de ces gens, Jin n'a qu'à s'en occuper.

Je me gratte la tête avant de me lever de l'escalier, il est visiblement temps de partir : le kidnappeur est peut-être déjà loin et pourtant nous sommes toujours là. Plus sérieusement je me demande si Maku a déjà prévu un plan parce que de mon côté, je ne sais pas du tout comment agir avec cette mission qui m'est tombée sur le dos, d'ailleurs j'ignore toujours si c'est un hasard que je me retrouve avec le Suna-jin ou s'il m'a convoqué en personne dans ce village, il faut dire que j'ai toujours un certain talent pour m'attirer des ennuis. Nous commençons à marcher lentement vers les portes qui nous mènent à la sortie de Kawa alors qu'il me demande soudainement comment je me porte depuis ces quatre dernières années. Je reste muet durant une minute environ, j'ai bien peur de l'ennuyer si je commence à énumérer les péripéties de ma vie.

« Eh bien...Je n'ai pas fait grand chose, j'ai tenté de chercher ma voie en voyageant un peu partout autour de l'archipel du village. Mais je n'ai pas trouvé ce que je souhaite vraiment. »

Ma voix s'éteint doucement alors que les nuages se rassemblent au dessus de nos têtes, l'orage gronde de manière menaçante mais aucune précipitation ne tombe pour l'instant. Tout en arrangeant une mèche de ma chevelure blanche comme la neige je me tourne vers mon interlocuteur et lui dit :

« On ferait mieux de se dépêcher de les pister grâce à tes chats, s'il pleut ça sera sans doute plus difficile de repérer le kidnappeur. Enfin, on pourra toujours se fier aux traces mais il nous faut au moins une piste... »

Je me souviens encore du chat à qui je dois plus ou moins la vie, s'il ne m'avait pas repéré dans les monts brumeux à l'époque peut-être ne serais-je plus de la partie aujourd'hui. Je souffle longuement en évoquant intérieurement ces souvenirs, cela me rappelle une époque que je considère comme révolue et pourtant si proche, quatre ans dans toute une vie ce n'est pas si long quand on y réfléchit. Bref, les bras croisés derrière la tête j'attends que Maku se décide à lancer les opérations, cela fait un bout de temps que je n'ai pas fait de mission, c'est l'occasion de voir si je n'ai pas perdu la main. Nous marchons côte à côte, à l'affût d'un moindre bruit ou d'une trace du kidnappeur, je me souviens alors des instructions données pour l'exécution de la mission, on doit faire verser le moins de sang possible...

Est-ce possible ? Je veux dire...Au moins une personne risque de mourir aujourd'hui, le criminel ne doit pas être n'importe qui, il a sûrement déjà anticipé une situation où il se ferait coincer par des Ninjas, il prendra à coup sûr des otages. Je me sens mal à l'aise, je n'ai pas envie de voir cet affreux spectacle, la réussite de la mission au détriment d'un môme tué...est-ce que ça en vaut le coup ? Je regarde mon chef d'équipe, il parait plutôt sûr de lui...Ce qui n'est malheureusement pas mon cas, a-t-il réellement confiance en ses actes ou alors fait-il comme moi, peut-être que lui aussi bluffe et reste affecté par les ordres donnés. Je sens l'atmosphère s'humidifier, il va falloir que l'on fasse vite pour commencer la poursuite, la pluie ne va pas tarder à tomber et cette fois il n'y a pas de Ninja médecin pour me sauver...

Retrouver ce jeune Kirijin du nom de Kazuko Kyuuseigun faisait plaisir, cela fait toujours plaisir de revoir des amis, même si notre chemin ne s’était croisé qu’une bonne journée. C’était même une sacrée journée, aussi longue qu’épuisante. Depuis cette époque, enfin surtout depuis la fin de la guerre, je n’ai cessé de m’entrainer sur le contrôle de mon chakra. Je n’avais pas beaucoup progressé au niveau puissance, mais j’étais plus résistant désormais. Mais s’il y avait bien quelque chose qui me bloquait, c’était concernant ma progression pour le Boufuu no Jutsu. Je n’en maîtrisais que le niveau intermédiaire, et pas moyen de l’améliorer sans que ce soit dangereux pour moi. Et tant que je n’avais pas réussi cette étape, je serais encore loin de mon objectif, et du niveau de mes prédécesseurs Dotoniens.

Et d’ailleurs, apparemment Kazuko n’avait pas réussi à trouver une bonne motivation pour se battre durant ces quatre dernières années. Je trouvais cela dommage pour lui. Mais j’espérai qu’il trouvera sa voie très bientôt. Et peu après sa réponse à ma question, il me proposa de commencer de suite la traque au kidnappeur, de peur que la pluie n’efface la trace de notre proie au flair d’Atoichi. C’était une bonne question, d’ailleurs, car je n’avais jamais réalisé une traque sous la pluie, le brouillard de Kiri, c’était autre chose, et vu que j’étais surtout du côté de Suna après que les villages aient rompus leurs alliances. C’était désormais trop dangereux de se promener dans les autres pays, même si j’arrivai à passer aisément grâce à mon clan, enfin à mon nom. On est connu comme des nomades, alors c’est logique que je puisse voyager assez aisément.

J’étais quand même étonné qu’il se souvienne d’Atoichi, ce dernier aurait autant bien fait de l’oublier aisément. Même si c’était faux, car c’est Atoichi qui se tenait près du lieu de rendez-vous pour m’avertir de quand Kazuko arriverait. J’acquiesçai finalement, car contrairement aux ninjas, ce kidnappeur ne laissait pas de traces de chakra, c’était bien ça le problème. Je voyais bien le Neko me ressortir la même excuse qu’il y a un peu moins de quatre ans, lorsque j’avais dû chercher l’autre Hokage : « Tu n’avais qu’à demander services aux chiens-traqueurs ! » Rien que d’y penser, je soupirai d’ennui. Tant pis, allons-y. Nous devions commencer par aller au village le plus proche, car certaines personnes avaient des renseignements concernant notre kidnappeur.

Je n’en restai pas moins à l’affût du moindre indice, le criminel ne devait pas avoir sa planque trop lointaine, je voyais mal quelqu’un embarquer sa victime sur une longue distance. Surtout un non-ninja. Par contre, il restait possible qu’il ait des complices. C’est pour cela que j’avais besoin d’aide.
En arrivant dans le village, je cherchai l’informateur. Nous le trouvâmes assez rapidement au final.

« C’est donc ici qu’il y a eu un enlèvement ?
- Ouais, et c’est pas le seul, ‘y en a eu d’autres dans des villages pas loin. La rançon, par contre, était demandée au même endroit.
- Vous pouvez me montrez l’endroit sur cette carte ? » demandais-je en dépliant la carte du monde que je possédais.

A l’endroit indiqué, j’y fis une petite croix au crayon, de même pour les villages concernés par les enlèvements. Je pris alors un compas que j’avais préparé au préalable lors de mon départ pour la mission. Calculant la vitesse maximum du criminel pour en déduire la distance maximale qu’il a pu parcourir, je mesurai la taille du cercle que je devais faire. Et alors que je me préparais à tracer ces cercles, il me vint une idée. Ou plutôt un détail qu’il me fallait prendre en compte.

« Est-ce que le kidnappeur amenait sa victime à ce lieu pour l’échange ?
- Aucune idée.
- Quoi ? Comment ça ?
- Les rançons sont à apporter ce soir. »

Voilà qui était étrange, pourquoi vouloir attendre si longtemps, ce serait une trop grosse peine, surtout qu’il devra fournir la preuve de leur survie… et devra donc les nourrir… Ou alors ils ont laissés le temps pour voir s’ils demanderaient de l’aide ? Si c’était le cas… ça sent le piège à plein nez. Pas le choix, il va falloir s’occuper de ce kidnappeur le plus vite possible. Je traçais les cercles, me permettant de délimiter le secteur de recherche. Et sans perdre de temps, j’invoquai Sokona ainsi que quatre clones.

« On va devoir se séparer pour la recherche du kidnappeur. Cela fait quelques jours qu’il a sévi, donc ses traces doivent être difficiles à trouver. Atoichi, tu accompagnes Kazuko et tu viens me chercher si vous trouvez quelque chose. Sokona, tu viens avec moi. Chacun a son secteur ! Kazuko, si jamais vous trouvez quelque chose, ne tente rien d’imprudent et récupère le maximum de renseignement. Ah, et aussi, enlève ton bandeau frontal, juste au cas où… » expliquais-je.

Je fis de même en mettant le mien dans ma pochette. J’allais prendre un secteur adjacent à celui de Kazuko pour éviter de prendre trop de temps pour revenir vers lui. Le lieu du rendez-vous pour la rançon était aussi de ce côté, il y avait plus de chance que le kidnappeur soit par là. Puis je tendais un morceau de papier avec un sceau dessus à mon coéquipier.

« Ce petit sceau est un sceau de localisation. Il permettra à un de mes nekos de te retrouver si jamais j’ai une information pour toi. Ne le perds pas, car je n’ai aucun moyen de te retrouver rapidement sinon. »

C’est bien la première fois que je donnais ce papier. Encore avait-il fallu que je rencontre de nouveau cette vieille Kasumi pour qu’elle me les donne. Je ne pensais pas que cela me servirai un jour. La mission débutait réellement désormais. Je souhaitais bonne chance à Kazuko, puis ce dernier, mes clones et moi-même partirent. Pourvu qu’on trouve son repaire rapidement…

Nous avons cherché l'informateur un peu partout avant de le retrouver, enfin de mon point de vue ce fut moyennement long. Pendant que Maku se met à parler avec lui, je reste un peu en retrait, ne trouvant pas ma place dans cette situation mais je tends néanmoins l'oreille, afin de ne pas rater une miette de leur conversation, après tout cette mission me concerne aussi bien que lui. Apparemment ce village sinistré est encore sous le choc des évènements, je vois autour de moi des femmes pleurer ou regarder derrière elles comme si elles avaient peur qu'on les kidnappe, je reste sans voix face à ce triste spectacle. J'entends alors l'homme indiquer l'endroit où les brigands demandent la rançon, je vois le Suna'jin prendre quelques notes alors que je me sens un peu inutile.

Lorsque je j'entends que les rançons sont à rapporter ce soir, je frémis de stupeur ! Et on nous envoie en mission aussi tard ? Ces pauvres gamins, ils doivent mourir de faim depuis le temps qu'ils sont captifs de ces malfrats..Et puis notre temps de recherche est assez limité, ça veut dire qu'on ne devra pas s'attarder sur des détails et rester ouvert au moindre indice. Notre informateur nous quitte juste après ça, je laisse mon supérieur faire puisque je n'ai aucune idée de par où commencer, en tant que stratège il a sûrement déjà un plan en tête. Il se tourne vers moi quelques instants plus tard et m'explique ce qu'il compte mettre en place, apparemment je vais devoir faire équipe avec son chat. Je hoche la tête pour montrer mon accord puis j'enlève mon bandeau frontal comme convenu.

« C'est compris. Atoichi, je suis Kazuko, je ne sais pas si tu te rappelles de moi... »

Ma voix se perd à l'instant où mon équipier me tend un morceau de papier. Je le regarde, assez surpris car je n'ai absolument aucune idée de ce que ça peut être. Il m'explique alors que c'est un sceau qui permet à ses chats de me retrouver au cas où il apprend quelque chose de nouveau, de cette manière nous pourrons faire nos recherches sans avoir à chercher l'autre pour lui faire part de nos découvertes. C'est plutôt bien réfléchi mais en même temps, je ne peux me permettre d'émettre quelques doutes.

« Et si jamais l'ennemi vous prend en otage et découvre notre outil de communication, pourra-t-il connaître ma localisation ? »

Anxieux, je me mets à faire les cent pas autour d'un rocher positionné à deux mètres de Maku mais au fil du temps, je reprends confiance en lui, il n'est pas ambassadeur de Suna pour rien, il ne se laissera pas prendre...Il me souhaite alors bonne chance et nous nous séparons. Je ne suis pas très rassuré à l'idée de me balader seul dans cette forêt avec comme seul compagnon un chat dont je ne connais même pas très bien les capacités. Mais en tant que Shinobi, je laisse mes émotions de côté et entame le trajet. Nous peinons à trouver la trace de cet homme, à chaque fois que je crois être sur la bonne voie je finis par me rendre compte que les traces ne correspondent pas à ce que je recherche.

L'échec est d'autant plus frustrant lorsqu'une averse se met à tomber, je m'assois sur un tronc d'arbre renversé et laisse le chat s'allonger sur mes genoux, il faut que j'arrête d'essayer de trouver des indices sans réfléchir, il faut que je fasse des recherches stratégiques. Machinalement, je gratte le menton du neko qui se met à ronronner de plus belle, j'ai soudainement une idée. D'après mes souvenirs, il y a une ancienne base militaire installée à quelques centaines de mètres d'ici, j'y allais avec mon père lorsqu'il voulait que je m'entraîne. Du temps où je venais sur ces terres, il y avait encore un hameau situé non loin de là, ravagé par la guerre, il est désormais en friche.

Je reprends courageusement la route en compagnie d'Atoichi et me dirige vers cette ancienne base militaire où je trouve les traces d'un feu allumé il y a environ trois jours. Je fais signe au chat de m'attendre alors que je pénètre dans un bâtiment insalubre, je remarque des traces de sang au sol, elles sont encore assez fraîches, elles datent d'environ deux jours. Ils ont dû passer la moitié du temps ici, pensant qu'ils seraient en sécurité, mais ils ignoraient sûrement que les bêtes sauvages viennent la nuit et tentent de vous tuer pour se nourrir. Je sors de la bâtisse, frappé par les images d'horreurs qui viennent à l'esprit en essayant d'imaginer ce qui a pu arriver à un des enfants au moment où un loup s'est jeté sur lui.

« Je crois que j'ai une piste. »

Le chat me regarde alors avec les yeux écarquillés, je ne sais pas pourquoi mais je crois que ce sont eux, alors que je visitais le bâtiment vide j'ai crû apercevoir dans un coin un morceau de peluche, je n'en suis pas sûr parce qu'elle est un peu délabrée mais...Eh mais attendez ! Le chat de Maku n'est-il pas un chat pisteur ? Et si je lui faisais renifler le morceau de peluche ? Avec un peu de chance, l'odeur de son ou sa propriétaire y est toujours ancrée. Je retourne sur mes pas avec l'animal et lui fait sentir la chose qui semble être une patte d'ours en peluche arrachée. Je me demande si Maku a trouvé quelque chose lui aussi...

Après avoir appris les informations grâce à la personne chargé de nous expliquer ce qui se passait, je construisais mon plan. Pour agir rapidement, il nous faudra nous séparer, et pour cela j’avais créé un maximum de clones. Connaître la localisation de mes clones, enfin savoir quel clone a disparu pour m’avertir qu’il a trouvé quelque chose, c’est simple si je me concentre. Mais concernant Kazuko, c’était bien plus difficile, surtout si Atoichi était avec lui. Je me devais donc de garder Goro en attente pour le retrouver via le sceau que j’ai passé à mon coéquipier… car pour l’inverse, le Kirijin saura compter sur le Neko qui l’accompagne… Et puis, Atoichi a bien été le messager au départ, si je me souviens bien de ce que disait la vieille Hitomi, donc me prévenir ne lui poserait aucun problème.

Puis Kazuko me posait une question, si jamais je me ferais prendre, s’il connaissait le moyen de « communication » que l’on utilisera… si ça pourrait lui poser préjudice et que l’ennemi pourrait le trouver facilement. Je fus surpris de cette question, non seulement parce que je m’y attendais pas, et parce que je ne pensais pas qu’il douterait un peu… Je lui esquissai alors un sourire pour le rassurer, et tant qu’à faire, j’allais également lui expliquai pourquoi ils ne le trouveront pas. Car en somme, c’était très simple :

« Même s’ils me capturent, ils ne peuvent utiliser le sceau pour te localiser. Il a été créé spécifiquement pour mes Bikou Nekos, et pour te trouver, ils devraient non seulement m’obliger à invoquer le chat messager, mais en plus réussir à le suivre… Et ça, c’est loin d’être gagné. »

Goro est peut-être qu’un chaton, mais il surpasse Atoichi en termes de vitesse, et sa petite taille ainsi que sa couleur de poil le rendent très difficile à suivre. Et en plus, pour m’obliger à l’invoquer, il faudrait qu’ils me contrôlent complètement en entièrement, même au niveau de l’esprit, car il faut visualiser le bon Neko pour pouvoir l’invoquer… L’explication étant terminé, nous partîmes alors chacun de notre côté. Sokona me suivait, mais semblait surprise de voir que je lui ai demandé de m’escorter, et de laisser Atoichi à Kazuko.

« Atoichi est le chat pisteur le plus fort, non ? Il aidera certainement Kazuko à ne pas se faire avoir par des ennemis. Je préfère ne prendre aucun risque. Quand à toi, je pourrais te demander facilement d’entrer à un endroit… J’aurai moins de chance de me faire prendre, non ? »

Evidemment, ces explications étaient logiques, mais la Neko semblait rassurée de voir que je maîtrisais mon plan. C’est vrai que je n’ai que peu de fois fait appel à elle, les dernières fois étaient lors de la guerre, pour des missions d’infiltrations, donc je supposais que c’était normal qu’elle veuille être sûr de ce que je fais. Bon, retournons à nos moutons désormais. D’habitude, les kidnappeurs avaient soit une maison soit un endroit abrité pour emmener leurs otages. Et ils passaient par des endroits peu fréquentés. Kawa no Kuni n’est pas un pays peu dangereux, les nombreuses rivières et forêts présentes grouillent d’animaux sauvages, je doute énormément que le criminel soit passé par ce genre d’endroit. Ma seule piste était une route qui contournait souvent les villages présents dans ce pays. Je pris la carte du pays où étaient tracées les routes les plus probables. J’avais bien fait de passer par chez Hisato, j’ai pu préparer la mission calmement et ainsi savoir ce que j’allais faire avec certitude. Enfin, je ne pensais pas que le kidnappeur attendrait de voir si les victimes avaient demandés de l’aide… A mon avis, il doit avoir des complices qui surveillent le lieu où il garde les otages… Enfin, je dis ‘des’, mais il peut y avoir juste un complice comme plusieurs.

Je finis par m’arrêter dans une ancienne demeure délabré. Au vu de la poussière et des lierres, cela fait des années que cette maison a été abandonnée. Cependant, cela se voyait que des personnes y étaient entré il y a peu. A l’étage, j’avais remarqué que la poussière n’était pas présente partout. J’avais même remarqué des miettes de pain par terre. Au vu de la moisissure, je dirais qu’ils sont partis il y a deux jours environ, si la météo était bonne. S’il avait plus, l’humidité aurait fait que ces miettes auraient pourri plus rapidement… donc deux jours maximum. Par contre, je me posais une question… pourquoi ont-ils bougés ? Peut-être ont-ils eu des instructions ? Regardant autour, je vis un clou rouillé par terre. Et sur le mur juste devant, une petite inscription… Un dessin plutôt.

« Maku-sama, je n’ai rien trouvé… »

Mais je n’étais pas attentif au rapport de Sokona. Ce dessin m’intriguait. J’avais l’impression que c’était un nuage… Et la première idée qui me vint à l’esprit, c’était l’organisation Akatsuki… leur planque ? Non, impossible, elle a été détruite il y a des années de cela. Puis en observant mieux, je vis que le nuage n’était pas fermé… Qu’est-ce que cela pouvait représenter ? Puis après quelques minutes de réflexion, j’eus une idée. Et si c’était des rivières ? Je dépliai de nouveau le plan, et je cherchai un endroit où deux rivières passaient près l’une de l’autre comme sur ce dessin. Et je finis par trouver. Mais cela restait un périmètre assez large. Bon, réfléchissons, ils doivent rapporter leur butin ce soir, donc ils ne doivent être trop loin du lieu d’échange… Je visualisai à peu près la distance limite, et le périmètre fut ainsi réduit. Mais là où ils étaient, c’était du côté du secteur de Kazuko. Ce n’est pas très loin d’ici, mais il me faudrait plus d’une heure pour y aller. Décidé, je repartis en compagnie de la Neko, en espérant que Kazuko avait lui aussi trouvé un indice sur le lieu où étaient les otages. Avec Atoichi a ses côtés, ça devrait aller… Mais il fallait faire vite, le temps était presque écoulé. Je décidai alors de faire un petit détour et de couper la route qu’ils allaient emprunter le plus probablement. Généralement, les kidnappeurs vérifient le lieu d’échange avant les transactions, pour être certain qu’il n’y a pas de piège. S’ils ont kidnappés autant d’enfants, il est probable, même plus que probable qu’il y a au moins un complice. Mais ce qui m’inquiète le plus, c’est que je pressens un piège… Mais où et comment risque-t-on d’y tomber ?

J'ai quitté mon équipier avec un peu plus d'assurance qu'avant, cela vient sans doute du fait que je sais que je ne peux être rattrapé par des ennemis si Maku est pris au piège. Bien sûr je ferais ce qui est en mon pouvoir pour le sortir de cette sale situation si ça devait arriver mais je doute que je sois à la hauteur pour réussir quelque chose à moins que j'aie suffisamment de courage pour retenir les ennemis et envoyer Atoichi chercher des renforts. Assis sur ce qui semble être un muret je regarde le chat qui reste fidèlement à mes côtés en essayant de savoir quoi faire, j'ai une piste mais je ne sais pas si je dois y aller ou non, après tout je ne suis qu'un aspirant. Je prends mon courage à deux mains et me redresse, je suis un homme maintenant non ? Il faut que je fasse honneur à mon village mais aussi à moi-même, j'invite le Neko pisteur à me suivre.

Un sentiment m'angoisse encore néanmoins, il faut dire que si je n'ai pas encore trouvé la voie qui me convient en tant que Shinobi j'ai passé ces dernières années à essayer de "sentir" le monde qui m'entoure, à essayer de retrouver les émotions que j'ai perdues il y a longtemps, en bref je ne sais pas si en poursuivant les traces des ravisseurs je me jette dans la gueule du loup, peut-être qu'ils ont fait exprès de laisser quelque chose d'évident aux différents endroits de leur passage pour tendre un piège au gens qui essaieraient de retrouver leur trace. Il n'empêche qu'une piste est une piste, je finis donc par annoncer ma décision au chat.

« Atoichi, nous allons suivre nos ennemis. Je te fais confiance. »

Le félin ronronne quelques instants avant de se lancer sur la piste qui doit normalement nous mener sur les kidnappeurs, j'espère que Maku a trouvé quelque chose aussi de son côté comme ça nous combattrons ensemble, lorsqu'une unité est divisée et que le plus faible arrive en premier sur le lieu de combat ce n'est pas un bon présage. L'animal court rapidement dans la forêt parsemée d'obstacle, alors qu'il passe habilement entre quelques branchages je suis contraint de mon côté de faire un saut. Nous n'avons pas une seconde à perdre dans notre lancée, la vie de plusieurs enfants est en jeu après tout.


Nous n'avons fait qu'une seule pause pour nous permettre de nous abreuver et de récupérer un peu de souffle mais nous sommes repartis dès que nous étions prêts. Au cours du trajet nous avons observé des traces de pas dans la boue, elles datent de quelques heures - environ vingt heures pour les plus récentes - ou encore des plantes taillées au sabre pour se frayer un chemin, au moins ça m'épargne une partie du travail. Après une heure de route j'arrive à un endroit où les traces de pas sont nettement plus fraîches, je dirais qu'ils sont passés par ici il y a deux heures au plus.

Je lance un regard éloquent au chat pisteur du Suna'jin, nous continuons notre chemin en essayant d'être plus discret qu'avant, je sais qu'on se rapproche doucement de notre cible, se croient-ils si intouchables au point de ne pas effacer les traces de leur venue ? Je me le demande bien, enfin cette fois je préfère me cacher dans les hautes herbes pour qu'aucun éclaireur ne soit en mesure de me voir. Je ralentis mon flux de chakra afin d'être moins facilement repérable, je me fonds dans le décor...Non ! Je suis le décor ! Un Shinobi doit toujours agir en harmonie avec la nature en mission d'infiltration et c'est bien ce que je compte faire.

Une trentaine de minutes passe et j'entends enfin les premiers échos de voix, je pense que s'ils mettent autant de temps à parcourir cette forêt c'est parce que les enfants ne sont pas toujours faciles à garder surtout lorsqu'ils sont une dizaine. Je sens l'excitation monter, mais est-ce vraiment un bon pressentiment ? Je fais un signe de main à Atoichi pour lui dire d'arrêter, avant d'agir il me faut un plan et vite car l'heure du rendez-vous approche de plus en plus. Si j'attaque avant au moins j'aurais l'effet de surprise...Maku, j'espère que tu as trouvé la piste de ces malfrats, j'ai besoin de ton aide !

La mission arrivait à sa fin, le temps était bientôt terminé, car il fallait agir avant qu’ils arrivent au point d’échange. Mais pour cela, il fallait trouver leur planque ainsi que le trajet qu’ils allaient prendre. Une enquête était nécessaire pour trouver le tout, et pour cela, nous avions divisé une zone de recherche que j’avais tracé précédemment en plusieurs secteurs, chacun pris par Kazuko, moi-même ou un de mes clones. C’est ainsi que, chacun de notre côté, nous débutions nos recherches à la trace d’indices sur les kidnappeurs.
Et j’avais fini par trouver un indice. Un des enfants qui devait connaître parfaitement la région avait dessiné, ou plutôt gravé un petit dessin sur un mur, ce qui me permit d’être sur la bonne piste. Je savais désormais où les ravisseurs passaient, et je partis de suite. Cet endroit était du côté du secteur de Kazuko, et je calculais une bonne heure de route. Je n’avais désormais plus de temps à perdre.

Environ une heure plus tard, je n’étais plus loin des lieux, je le savais grâce à la carte et un calcul précis de mon avancement. Mais je ne savais pas où en était mon coéquipier, mais avec le temps qui me manquait, je n’avais pas le choix. Le sceau que je lui avais donné sera d’une grande utilité… j’espère. Trouvant des traces assez fraîches, donc faîtes il y a peu, je me dis que pas mal de personnes, et surtout des enfants au vu des traces, sont passés par là. C’était donc la bonne piste.

« Atoichi est passé par là.
- Tu sens son odeur ? » demandais-je, surpris de cette déclaration.
« Oui.
- Et tu pourrais le suivre ?
-Non, pas exactement. Je ne suis pas aussi douée que lui. Mais je peux savoir où ils sont via le sceau. »

Voilà une bonne chose, je n’aurais pas besoin de faire appel à Goro pour le moment. Sokona se mit à tracer un sceau sur le sol via ses griffes, le même sceau que sur le papier, puis elle se mit au centre de ce sceau en étant en position assise, puis joignit ses pattes avant comme pour méditation. Je sentais l’utilisation de chakra, d’une grande quantité de chakra, et la Neko n’eut qu’à prononcer deux mots : « Bikou Fuïn », et le sceau s’activa. Restant en position de méditation pendant plusieurs secondes, le sceau se désactiva alors et la Neko partie de suite. Je n’hésitais pas à la suivre.

Il fallut une dizaine de minute pour arriver vers la position de Kazuko, mais je ne le rejoins pas, car il était de l’autre côté de la route, et que le groupe des kidnappeurs et de leurs otages étaient juste devant. Réfléchissant très vite à un plan, je me souvenais de ce que je pensais plus tôt : logiquement, quelqu’un vérifiera qu’il n’y a aucune embuscade sur le lieu d’échange. Nous devons frapper à ce moment-là : ils n’étaient que deux, donc il faudra le neutraliser puis attendre son complice pour l’attraper lui aussi. J’invoquai alors Goro et lui donna mes instructions qu’il devait porter à mon coéquipier : attendre mon signal pour attaquer et concentrer son attention sur lui le temps que je le « décapite » avec ma technique du Shinjuu Zanshu.

Goro passant de l’autre côté du sentier trop rapidement pour être aperçu, j’avançai vers le groupe tandis que je voyais le Kirijin faire de même. J’annulai mes clones pour garder la concentration sur ce qui se passait dès maintenant, puis je fis le décompte avec mes doigts, avant de donner le signal. J’utilisai alors le Doton, Shinjuu Zanshu, tandis que Sokona s’attaquai aux cordes qui liaient les deux mains des otages. Et en quelques secondes, le ravisseur se retrouva sous terre, sauf la tête. Une bonne chose de faite. Du moins, c’est ce que je pensais, jusqu’à sentir quelque chose dans mon dos. Sans bouger, je regardai du mieux que je pouvais derrière moi, et après une petite fumée, un homme se présentait derrière moi. Il planta son kunaï un peu plus dans mon dos, et je sentis la douleur.

« Les bras en l’air. Et que ton chaton se mette à côté de ton ami. Si quelqu’un bouge, je te tue.
- C’était donc ça le piège. Bien vu.
- Et vous êtes tombé dedans.
- C’est pas comme si nous avions le choix… »

Un piège comme ça, on ne peut que foncer dedans pour pouvoir s’en occuper. Un ninja était aussi complice des kidnappeurs, voilà une nouvelle qui ne me réjouissais pas. Je gardai les mains levées. Difficile de se sortir d’une telle situation, avec son kunai presque enfoncé dans mon dos, je pouvais tout de suite oublier le Sutōndansu, ou alors je risquai une sacrée griffe, même pire. Et si je tentais de m’échapper, je risquais bien trop gros pour que cela puisse avoir un quelconque intérêt. Ou alors il me faudrait l’aide de Kazuko… il faudrait alors une synchronisation parfaite… Kazuko, je compte sur toi…