Je suis fatigué, j'aurais bien pu passer ma journée à dormir si mes obligations ne m'avaient pas rattrapées. Eh oui, être un Ninja ce n'est pas ce que vous pensez, on ne se la coule pas douce lorsqu'on est pas assigné sur le front...Bon bref ce n'est pas le sujet ! Voilà, j'étais sur le point de vous expliquer pourquoi je n'avais pas pu rester tout simplement tranquille...allongé sur les toits métalliques de mon village à contempler les nuages gris qui passaient à l'infini dans le ciel pluvieux d'Ame Gakure No Satô. Ce matin même, alors que j'étais entrain de grailler un oeuf - oui ça m'arrive de manger de temps à autres, quand j'suis pas dans la dèche j'veux dire - un aspirant avait toqué à ma porte, il avait une mission pour moi. Au début, quand j'ai vu qu'il s'agissait d'une mission de rang D je pensais que ce serait une mince affaire pour un type comme moi, après tout..J'en avais accompli des ordres de bas rangs avant d'obtenir le grade de moyenne classe.

Mais le fourbe, à peine m'eut-il donné le parchemin sur lequel étaient indiqués les instructions...Il s'était déjà barré ! Lorsque j'eus pris connaissance de tout le boulot que j'avais à faire, je dois vous avouer que j'avais eu envie de le courser, le rattraper pour aller lui faire bouffer sa lettre. Cependant, je me suis rappelé après quelques secondes de réflexion profonde - vous ne pensiez pas que ça puisse m'arriver un jour avouez ! - que ce n'était pas de sa faute, c'était le Dieu de la pluie tout puissant qui sollicitait mes services et comme il valait mieux que je ne lui sois pas trop désobéissant sous peine d'une éventuelle mort dans les plus horribles souffrances...Je fus obligé de lever mes fesses, de m'habiller pour me rendre à la grande tour de métal.

L'endroit m'aurait paru si familier il y a un an à peine et pourtant, lorsque je me suis rendu sur les lieux, j'avais eu l'impression de marcher dans une rue étrangère, je ne fréquentais plus beaucoup ces quartiers depuis ma mission à Kiri Gakure No Satô. J'avais dû laisser mourir deux de mes acolytes pour ouvrir une brèche à des espions qui s'étaient infiltrés sur le territoire de Mizu no kuni, je ne m'étais toujours pas remis de ce choc. Heureusement, on ne me demandait pas cette fois d'envoyer des compagnons dans une mission suicide, je devais juste livrer des paquets de nourriture si j'avais bien compris la mission. Je n'avais donc pas chipoté et m'étais rendu dans un hangar après avoir signé mon acte de présence au bureau de demande des missions.

Il me semblait avoir aperçu beaucoup de nouveaux aspirants, je ne savais pas si c'était dû au fait que je n'avais pas pris pour habitude d'aller souvent là où se réunissaient les autres Shinobis ou si c'était parce que l'académie avait lâché quelques étudiants et leur avait accordé leur diplôme hâtivement, faute de moyens sans doute. Lorsque je pénétrai dans la salle obscure, un homme - qui sentait très fort le Saké - m'accueillit et m'indiqua l'endroit où se trouvait la marchandise que je devais apporter dans les plaines se trouvant à proximité du village. Apparemment, un hameau avait été pris d'assaut une nuit pour servir de champ de bataille aux deux camps qui s'opposaient, je devais donc leur livrer des provisions afin qu'une fois leurs habitations reconstruites, ces gens soient de notre côté. C'était le dirigeant du village qui en avait décidé ainsi, je n'avais pas mon mot à dire - personnellement je les aurait laissé dans leur trou, ces civils ne pourront quand même pas nous être utile plus tard.

Bref, je n'étais pas fait pour être un politicien, ces histoires de conséquences et de relationnel, j'avais du mal à les comprendre, j'étais un Ninja moi...Un pion, je devais me contenter d'obéir et de fermer ma gueule, c'est ce qu'on m'a appris à faire depuis que j'ai dix ans. C'est ce qui nous amène à la scène actuelle, c'est-à-dire moi entrain de traverser les marécages boueux bordant Ame Gakure No Satô. Je n'étais pas très loin de la frontière, ma mission allait donc bientôt toucher à sa fin et j'allais pouvoir me prélasser si mes supérieurs me le permettaient. J'allais bientôt quitter ce paysage sinistre pour me rendre sur les plaines, je devais ensuite prendre la route de l'Est, on m'a dit que le village que je cherchais se situait non loin d'une petite montagne.

C'était assez galère d'ailleurs ça, je n'aimais pas le relief montagneux, je préférais largement les espaces planes - on ne se fatigue pas au moins - enfin au moins l'avantage dans cette mission, c'était que jusqu'à présent aucun malfrat ou autre connard n'était venu m'emmerder pour m'empêcher d'accomplir mon devoir de Shinobi. Paisiblement mais sûrement, j'avançais vers mon objectif sans réellement le prendre au sérieux, la zone était dite protégée, je ne risquais donc pas grand chose à part me casser la gueule, me fouler une cheville ou me casser un bras sur les rochers. Putain, je suis vraiment trop pessimiste, faut que mon cerveau se mette en veilleuse sinon je vais continuer à vous dire des conneries jusqu'à mon arrivée - et ça risque de durer un petit moment - autant que je me taise je crois.

Voilà, nous y sommes...Sur les terres dévastées d'un hameau, tout avait été rasé, brûlé ou foudroyé mais ça se voyait plutôt bien, que tous ces trucs n'avaient pas pour origine une catastrophe naturelle...C'était le Ninjutsu qui avait causé tous ces dégâts, je me sentis un peu coupable d'être là même si j'étais venu pour les aider. Je veux dire, moi aussi je suis un utilisateur du Ninjutsu...Qui sait, si j'avais été présent lors de cette bataille, peut-être que ça aurait été moi qui aurait délogé ces gens ou aurait rendu des gosses orphelins. Je détournai le regard de tous ceux qui m'observaient derrière les ruine, je continuai de marcher en aval de manière à ne pas tomber.

Apparemment le seule bâtisse assez solide fut celle du chef du village et c'était là-bas que je devais apporter les colis de nourriture, je m'empressais de m'y rendre...Je n'avais pas envie de côtoyer ces gens plus longtemps, leur insistance dans le regard me rendait mal à l'aise. Après une bonne heure de marche, le poids commençait à me faire mal au dos, j'avais hâte de me débarrasser de tout ce que j'avais dans mon sac, pas que je sois spécialement douillet mais bon. Je me rendis donc à l'endroit où on m'avait ordonné de déposer les paquets de vivres, je posai mon sac à terre et déballai tout ce qui leur revenait. Je saluai brièvement le mec assis sur une chaise qui surplombait la pièce, après ça...Je pourrais enfin rentrer chez moi.

« Remerciez Ame Gakure No Satô de vous sortir de la misère, vous ne risquerez rien tant que vous coopérerez avec nous. »

Le type grassouillet descendit de son trône pour venir à son tour m'adresser quelques mots, il plaça sa main sur mon épaule - et j'avais hâte qu'il la retire - avant de me tapoter trois fois sur cette dernière. Il regarda l'assemblée qui s'était formée derrière nous - visiblement tout le monde attendait sa ration - et leva le poing en l'air, il avait vraiment l'air stupide.

« Au nom de tous mes successeurs, je jure que notre grande famille sera alliée à Ame jusqu'à la fin des temps. »

Rares furent les hommes qui suivirent le mouvement, ils avaient plutôt envie de bouffer, pas de parler ! Je hochai positivement la tête avant de me retirer des lieux sous le regard inexpressif de quelques jeunes de mon âge. Beaucoup n'avaient vraisemblablement pas pu se défendre, il me semblait avoir vu un mec à qui il manquait une jambe, plutôt glauque non ? Sur le chemin du retour, je songeais à des choses et d'autres, notamment à ce qu'avait dit le chef du hameau, il avait dit qu'il s'agissait d'une grande famille, un déclic se fit dans ma tête...Se pourrait-il qu'ils entretiennent tous des liens consanguins ? Ah vraiment...Faut que j'arrête mes conneries moi...

HRPG : J'ai raconté tout ce qui me passait par la tête au moment où j'ai écrit ce RP immonde, je suis vraiment fatigué et je pense à plein de débilités xD