Une arrivée peu banale [PV Shintô]

Néa a quitté Kusa no kuni il y a maintenant quelques heures. Après avoir laissé Kiryl derrière lui, il s'assit en tailleur parmi les herbes d'Ame no kuni, puis ferma les yeux. Son hôte voulait avoir une petite conversation avec lui.

« Tu n'est qu'un sale enfoiré ! Laisse-moi revenir, redonne-moi mon corps ! »

Naetle était toujours enchaîné sur son siège, toujours vêtu de sa veste blanche qu'il n'avait pas avant. Néa se tenait devant lui, toujours dans les mêmes vêtements. L'albinos était furieux, déjà que partir de Konoha était difficile, mais voilà que maintenant il s'en était pris à Kiryl ! Il le payerait, oh oui il le payerait, se disait le jeune garçon. Son « double » le regardait avec un air supérieur, au premier abord il semblait plutôt gentil, il souriait même, mais ce n'était qu'un sale sadique.

« Je te l'ai dit. Je suis Néa, celui qui détruira toute chose. Alors, hors de question que je te redonne ton corps. »

Sur ces mots, Néa tendit sa main droite vers la tête de Naetle, qui ne pouvait toujours pas bouger. Sa main toucha la tête du jeune homme, puis petit à petit, l'homme aux cheveux noirs prit le physique de l'albinos. Ce dernier resta totalement abasourdi, preuve que le stratagème de Néa avait marché. Sur ce, Néa coupa la communication mentale et reprit contact avec la réalité. Il se leva, épousseta ses habits puis se dirigea vers le Sud, en espérant tomber rapidement sur Amegakure no Satô. Il était encore fatigué de son combat contre Kiryl, mais il récupérait plutôt bien. Il avait toujours mal aux côtes, mais cela passerait. Pour l'instant, il ne songeait plus qu'à une seule chose : l'accueil qu'on lui ferait au village caché de la Pluie. Il décida de laisser faire Naetle, après tout il était plus sociable que lui. Il reprit donc la conversation avec Naetle, toujours sous la même forme que lui. Il s'approcha de l'albinos, qui était toujours sous le choc. Il tourna autour du fauteuil, et constata que Naetle était vraisemblablement sonné. Néanmoins, afin de l'achever mentalement, Néa le frappa à la nuque, lui faisant perdre conscience avec la réalité quelques instants. Lorsque l'albinos se réveilla, il était allongé par terre, dans un endroit qui lui était plus ou moins inconnu. Il se releva, il avait les vêtements trempés, et pour cause, il pleuvait. Etait-il loin du village caché de la pluie ? Il remarqua que son manteau le protégeait quelque peu de la pluie, il le garda donc, mit sa capuche et regarda autour de lui. Il avait eu comme une absence, et ne se souvenait que vaguement des évènements passés : son départ de Konoha, sa fuite, puis...Kiryl. Il se souvenait très vaguement du combat, et pas du tout de Néa. C'est alors qu'il vit une ville, avec de grandes tours. Il s'y dirigea, c'était probablement Amegakure. Il essaya d'entrer, sans succès. Des gardes veillaient à ce que personne n'entre, et lui ne faisait pas exception à la règle. Il essaya donc d'entrer en douce, mais se fit jeter dehors par les gardes, avec deux ou trois bleus en prime. Jusqu'à ce qu'il vit quelqu'un se diriger dans sa direction.

Thème Song ♫

Le bruit des gouttes d’eau s’écrasant sur l’acier des toits du village caché d’Ame Gakure No Satô, un son si familier à un jeune garçon résidant dans les quartiers supérieurs de la ville. Allongé au milieu de son lit, il songeait à un évènement cauchemardesque, une chose qui s’était produite il y a exactement cinq ans, voilà, cela faisait cinq années qu’il baignait dans la tristesse, ce fameux jour de son maudit huitième anniversaire, cette soirée qui avait fait de lui un sinistre orphelin. Ses pupilles noires se tournèrent vers le calendrier, deux jours avaient passés depuis ses quatorze ans, c’était fini, cette date maudite avait pris fin. Les lèvres légèrement retroussées, il soufflait dans le néant, cet air vide, ces grands espaces où l’absence se faisait ressentir. Il était seul une nouvelle fois, personne n’était avec lui lors d’un jour qui normalement, devrait être dignement célébré. Son horloge fixée au mur le rendait fou, ces tics tacs incessants lui faisaient prendre conscience du temps qui passait de plus en plus vite, de ces minutes précieuses qu’il laissait couler en restant couché, les bras derrières la tête. Par habitude, il daigna à se lever et jeta un rapide coup d’œil par la fenêtre, ce décor ne changeait jamais, il était toujours le même, toujours ce ciel gris déprimant. Il lâcha un petit « Hmpf » avant de sortir de sa chambre en désordre, comme d’habitude… Absolument rien ne faisait changer cette maudite routine dans laquelle il s’était embarqué, Kami-sama ! Qu’avait-il encore fait pour se retrouver dans une situation comme cette dernière ? Et comme si ça ne suffisait pas, lorsqu’il franchit le seuil de sa porte, d’immenses affiches étaient placardées sur les murs, ben voyons…Comme si on ne faisait pas assez de publicité en ce bas monde ! Mais ce qui laissait le jeune homme blasé, c’était ces affiches de propagande, ces affiches qui donnaient naissance à la haine dans le cœur des jeunes Shinobis du village, ces affiches qui montraient une violence physique et morale envers les étrangers…

Le garçon baissa la tête, pas étonnant qu’ils avaient une mauvaise réputation au sein des autres villages, pas étonnant qu’ils se faisaient haïr alors. Mais pourquoi ? Pourquoi dans un monde si injuste, on mettait tout le monde dans le même sac ! Lui n’était pas comme ça, il n’était pas un immonde assassin qui…qui…qui quoi d’ailleurs ? Il n’en savait strictement rien, après tout, il n’avait même pas de Nindô fixe, il se contentait d’errer dans les ruelles du village sans réellement savoir ce qu’il faisait, les mains dans les poches, l’air désorienté et perdu. Faible ? Non, peut-être pas…Juste trop indécis pour connaître sa véritable raison de vivre. Il y avait aussi cet autre sentiment qu’il ne comprenait pas…Il n’avait jamais connu ce qu’était l’amitié ou même l’amour, certaines fois, cela le désolait d’entendre parler les autres…Rien que le fait de dire ça, que deux personnes puissent parler ensemble, communiquer sans forcément user ses poings, pour lui, c’était un peu comme une mission impossible ou du moins, dans un tel village. Et puis, les méthodes utilisées dans cette communauté étaient très, comment expliquer ça ? Disons rustres ou rustiques ! Oui, rustique était un terme bien plus convenable pour cette situation. Ce qui se passa ensuite ne fit qu’amplifier l’exactitude de son affirmation. Passant devant les portes métalliques qui délimitaient les frontières d’Ame Gakure No Satô, l’adolescent resta bouche bée devant le spectacle qui s’offrit à lui, les gardes qui étaient censé assurer la paix et la prospérité dans ce village étaient visiblement entrain de massacrer un autre garçon, un type de taille moyenne quoiqu’un peu nabot venait de se faire tabasser par la sécurité ou par ces emmerdeurs qui nuisaient à la réputation du pays de la pluie. Pris d’une soudaine rage, il décida d’aller voir ce qu’il se passait là bas en prétextant avoir envie de prendre l’air malgré qu’il doutait de la possibilité de cette liberté. Quelques bosses, rien de bien méchant, songeait le garçon en soufflant de rassurement ! N’empêche, il souffrait peut-être d’hémorragie interne s’inquiétait-il. Enfin, ce n’était pas trop ses affaires alors pourquoi se mêlait-il d’une histoire pareille ? L’instinct sans doute, ou peut-être encore mieux…De la pitié ? Mais bon, aucun homme n’appréciait de recevoir de la compassion de la part d’un étranger.

« Hé qu’est-ce qu’il s’passe là ? »

Pas de scène morbide devant sa personne non mais oh ! Les gardes se retournèrent alors vers lui, peut-être aurait-il mieux fait de se taire une fois de plus, pour les seules fois pendant lesquelles il prenait la parole, il le regrettait aussi tôt, vraiment quel indécis ce Shintô pouvait-on se dire ! Mais le Ninja ne montra aucune trace de peur dans son visage, ses yeux noirs corbeaux fixaient intensément les gardes du village comme si une aura invisible l’entourait, il se sentait bien plus fort que d’habitude, était-ce ça la confiance en sois ? Dans ce cas, c’était l’une des meilleures sensations que l’on pouvait ressentir selon lui, une aura maléfique émanait de l’entièreté de son corps ! Les poings serrés, les lèvres pincées, il se tenait face aux gardiens des portes, prêt à frapper s’ils osaient l’attaquer, ce n’était pas comme la dernière fois où il s’était volontairement laissé frappé par l’un d’eux lors de l’entrée de Tsukiyo au village, il avait changé depuis, ce n’était plus un regard vide qu’il avait mais une expression remplie de haine…

Il pleuvait toujours, tant mieux, ça lavera le sol du sang de Naetle. La lèvre inférieure en sang, il s'essuya la bouche du revers de la main. On ne le laisserait pas rentrer, sauf si un Amejin arrivait...Quoique...Aurait-il fait tous ses efforts pour rien ? Devrait-il rebrousser chemin ? Hors de question. Il se releva, prêt à essuyer d'autres coups de la part des gardes. C'est alors qu'il ressentit une vive douleur à la poitrine, aussitôt il porta sa main à l'endroit où était situé la douleur et esquissa un geste en direction des gardes qui, d'après le regard qu'ils lui jetèrent, avaient dû prendre ceci comme une sorte d'attaque. Ainsi, ils le frappèrent à nouveau. Certain que sa misérable vie s'arrêterait ici, Naetle ferma les yeux et revit les moments les plus chers à son cœur...Avant d'entendre et de voir quelqu'un qui lui était inconnu.

« Hé qu’est-ce qu’il s’passe là ? »

Les gardes se retournèrent, ils ne s'attendaient visiblement pas à ça ! Le jeune homme devait avoir pas loin de quinze ans, peut-être quatorze ? Néanmoins, il ne semblait pas avoir peur, son regard était remplit de haine, ses poings étaient serrés et ses lèvres pincées, et il semblait fort, très fort. C'était probablement un Shinobi d'Amegakure. Profitant de l'inattention des gardes, Naetle se leva maladroitement et fixa de ses yeux argent ceux de son « sauveur ». La haine n'avait toujours pas disparu de ses yeux, était-ce dirigé contre le fait qu'un étranger pénètre « de force » dans le village ou contre le fait que ledit étranger se faisait battre par deux gardes ? L'Aikaze ne pouvait en être sûr, néanmoins il ne cilla pas lorsque l'un des soldats empoigna le col du jeune Amejin en vociférant qu'il ne devait pas intervenir dans leurs affaires. Le Shinobi savait probablement ce qu'il faisait, se disait l'albinos. Le second militaire d'Amegakure ne resta pas sans rien faire, il profita de l'inattention de Naetle pour tenter de l'étouffer en serrant ses mains autour de son cou. Il avait osé essayer de l'attaquer par-derrière, un sale lâche, voilà ce que c'était. Le Nukenin était en train de suffoquer, l'air ne parvenait plus à circuler dans son corps, il serait probablement mort s'il n'avait pas eu le réflexe de se débattre et de donner un coup de talon à l'entre-jambe de l'homme qui était en train de le tuer. Ça devait faire mal car il le lâcha instantanément. Naetle en profita pour pivoter sur son pied gauche et décocher une droite dans la mâchoire du soldat avec le peu de forces qui lui restait avant de se tourner vers les deux autres personnes présentes, à savoir le second garde et l'Amejin. Qui sait, peut-être avait-il besoin d'aide...

"Savoir ce qu'est le talent mais également savoir que l'on en est dépourvu...."

Apocalypse…Une période redoutée de tous les êtres humains de cette terre mis à part quelques uns, tous ayant peur de mourir un jour…Comme ça…Mais pour un certain garçon cela n’avait guère d’importance par rapport à l’instant même, après tout, le futur ne se bâtissait qu’avec des bons gestes durant le passé selon lui ! Si un jour ce monde venait à être détruit, on ne pourrait rejeter la faute que sur les hommes, c’était eux qui avaient choisis cette vie, cette misère, ce bateau dans lequel ils s’étaient embarqués alors il n’allait pas les plaindre, il était même au point de renier sa propre espèce qui agissait plus en tant qu’animal qu’autre chose ces derniers temps, pas un élan de compassion, juste de la crainte de mourir… Voilà où en était l’état d’esprit de ces jeunes gens, bien sûr, leur éducation était totalement encadrée par les doyens du village qui ne faisaient que renforcer leurs craintes, ne faisaient que plonger les plus petits dans un total désarroi. La pluie fine tombait encore et encore, elle s’écrasait sur le sol au rythme lent d’une partition de musique, tel une musique de mort s’abattant sur sa victime, un dernier requiem avant la fin d’une vie…Le thème de la mort revenait souvent ces derniers temps dans l’esprit du garçon, trop souvent même à son goût. Le jeune homme qui se trouvait aux portes du village de la pluie se laissa aller, il était battu, complètement épuisé, il n’avait aucune chance contre quelqu’un qui était en soit disant pleine forme, aucune chance contre un Ninja d’Ame confirmé. Une expression de froideur naquit dans les yeux de Shintô lorsque le renégat l’attaqua en prétextant que c’était son affaire. L’adolescent fronça les sourcils, alors comme ça lui aussi, la mort lui importait bien peu, voilà qui leur faisait un point commun.

Le garde aux cheveux blancs ne sembla pas se rendre compte qu'en essayant de mettre le garçon hors de portée de l'histoire, il signait son arrêt de mort ? Shintô n'hésita pas deux fois et fracassa la mâchoire du soldat. L’autre garde intervint et étrangla l'autre garçon avec sa poigne habituelle. La haine pouvait se lire dans les yeux du Ninja de moyenne classe, à ce moment là c’était fini…Mais il daigna tout de même à contrôler ses sentiments, un Shinobi ne devait pas laisser ses émotions prendre le dessus sur tout, il devait avant tout faire passer l’objectif de sa mission, qu’il se souvienne bien de ces mots. Après quelques secondes, le garçon aux cheveux noirs ébènes claqua des doigts et fit signe aux gardes de laisser l’albinos tranquille et de le lâcher. Un peu vexé de ne pas avoir pu finir son travail, le garde lâcha brutalement l’autre garçon à l’étrange marque à l’œil, ce dernier se fracassa contre le sol, il devait être épuisé souriait narquoisement Shintô en regardant le piteux état de son futur interlocuteur, ressentait-il de la satisfaction à voir un être humain souffrir ? Etait-il tombé aussi bas ? Eh bien que voulez vous, un jour ou l’autre il fallait que cela arrive, cette transaction entre le monde des enfants où l’on croit que tout le monde et beau et gentil et…Non…Il ne pouvait pas faire ça, malgré toute la rancœur et la soif de vengeance, il ne pouvait se résoudre à laisser une personne peut-être innocente à moitié morte aux portes du village. Mais dans un élan de dégoût, il frappa l’étranger dans les côtes avec sa jambe gauche sous le rire des gardes qui déferlait en cascade, qu’est-ce qu’ils faisaient pitié ceux là aussi ! Ils ne pouvaient pas se tenir convenablement ceux là…Les boulets…

« Vérifiez s’il ne porte rien de dangereux sur lui ! Après je l’emmène avec moi… »

Il allait héberger tous les gosses perdus des pays voisins ou quoi ? Déjà cette Tsukiyo, cet Ashuka…C’était les restos du cœur ici ou quoi ? Non mais vraiment, un jour sa maudite gentillesse le perdra, parfois il se demandait s’il était véritablement digne de devenir un de ces Shinobis réputés pour avoir fait couler le sang partout dans le monde ? Faisait-il parti de cette catégorie de personnes dites nobles dans le monde des Ninjas ? Parfois il doutait même de ses capacités à tuer…C’est vrai ça, depuis le début de sa carrière, il n’avait jamais encore tué un quelconque individu, juste quelques animaux mais c’était pour la bonne cause, ce n’était pas de sa faute ? Ou peut-être disait-il ça pour se justifier ? Il n’en savait rien, absolument rien de tout ça, comme si une partie de sa mémoire avait été effacée, comme s’il n’avait jamais existé, cette sensation désagréable qu’est l’ignorance tout simplement, se sentir exclu car on ne sait pas quelque chose, car on ne connait rien à la vie, rien au monde contemporain ou pas. Le garçon soupira avant de se tourner pour admirer les gardes dépouiller l’albinos de ses armes, il laissa alors échapper :

« Maintenant si tu ne veux pas venir, je te laisse à la merci des gardes, ils n’hésiteront pas à t’achever sur place »

D’un geste de main, le garçon montra par terre les traces de sang restantes sur le sol mouillé d’Ame Gakure No Satô, peut-être qu’il allait réagir maintenant ? Maintenant qu’il avait vu qu’il était risqué de s’aventurer dans ce village sans y être autorisé…

La douleur...Elle peut rendre fou si elle est trop forte. Cela se voyait que cette épreuve physique ne laissait pas l'albinos de marbre, si bien qu'il ne vit rien des instants qui suivirent le coup porté au soldat de la pluie. Le fait qu'il s'écrasa lamentablement contre le sol le ramena à la réalité, sous la pluie et dans le sang. Tout à coup, alors que le type aux cheveux noirs le frappait dans les côtes, Naetle releva la tête et le regarda dans les yeux, tandis que les gardes riaient aux éclats de son infortune.

« Vérifiez s’il ne porte rien de dangereux sur lui ! Après je l’emmène avec moi… »

L'emmener avec lui ? L'Aikaze n'avais aucune idée de qui était ce type et où il comptait l'emmener, mais la seule chose dont il était sûr c'est qu'il avait intérêt à se tenir tranquille pendant un moment. Ainsi, il ne broncha pas lorsque le garde qu'il avait frappé empoigna ses cheveux et le souleva jusqu'à le mettre à genoux, pendant que le second le fouillait de fond en combles. Il fût soulagé de ses armes, même s'il n'était plus apte à les utiliser de toutes façons. Le militaire garda l'albinos dans cette position plus qu'inconfortable, ce dernier ayant l'impression de ne plus être un humain, un Shinobi, mais une marionnette à qui on aurait ôté toute volonté. Cependant c'était complètement débile de penser à cela, car une marionnette ne vit pas d'elle-même, elle vit à travers la personne qui la fait bouger grâce aux fils auxquelles elle est attachée. Si on lui ôte ces fils, elle ne vit plus. Naetle se sentait exactement comme ça, comme une marionnette à qui on aurait coupé les fils, fils qui seraient fait de volonté de vivre. L'Amejin se tourna de nouveau vers eux.

« Maintenant si tu ne veux pas venir, je te laisse à la merci des gardes, ils n’hésiteront pas à t’achever sur place »

L'ex-Konohajin comprit tout de suite qu'il valait mieux aller avec lui plutôt que de rester ici. L'Amejin montra d'un simple geste de la main les traces de sang qu'il restait sur le sol. Elles n'allaient pas tarder à disparaître, emportées par la pluie. Tout ça aura au moins permis à l'albinos de comprendre quelque chose : les étrangers ne sont pas admis dans ce village. Ou, tout du moins, ceux qui n'y sont pas autorisés à y rentrer. Naetle réussit à se relever, les militaires du village lui adressèrent un sourire sadique en attendant sa réponse. Les yeux argent-gris cendre du Nukenin passèrent de l'Amejin aux deux gardes, avant de s'arrêter sur l'Amejin. Il irait avec lui, mieux valait rester en vie que de tenter désespérément de survivre face à ses deux têtes de rats (oui, Naetle les trouvait très moche). Il y avait bien la troisième solution, celle de partir du village, mais il y avait de fortes chances qu'on ne le laisse pas partir ou qu'aucun autre village ne veuille de lui. Et il ne pouvait repartir à son village natal, de peur qu'on l'exécute pour avoir failli à sa mission. Enfin, la question ne se posait pas, il était obligé de suivre l'Amejin où qu'il aille. C'était sa dernière chance de survie s'il ne voulait pas vagabonder à travers les pays. Il n'était pas encore assez fort pour survivre aux dangers extérieurs, il ne le savait que trop bien. Enfin … l'albinos se dirigea vers le Shinobi et le suivit en gardant toutefois une certaine « distance de sécurité » entre eux. La douleur le lancinait, il espérait secrètement qu'ils seraient bientôt arrivés...

« C’est un ami…Il est venu séjourner ici…Et quoique vous pensiez de lui, j’ai une entière confiance en lui…N’est-ce pas euh… »

« Voilà quelques petits trucs qui pourront te sauver la vie, si on te demande je suis le dernier Hôtobi en vie que je sache, je me prénomme Shintô…Je suis Moyenne classe, surtout n’oublie pas ça ou cela pourrait te coûter la vie…Et je ne tiens pas à ce que tu meurs… »

« Et toi ? T’es qui ? »

Bordel … Naetle était complètement perdu. Il ne savait pas où l'Amejin l'emmenait. Il espérait que ce serait à l'abri de tout danger éventuel (il ne tenait pas vraiment à se faire passer à tabac une seconde fois) ou alors que ce soit chez le chef du village. Le jeune albinos se passa une main dans les cheveux, histoire de paraître quelque peu présentable. Alors qu'il suivait toujours l'autre garçon, il lui sembla que les habitants du village les regardaient passer. Il fit, discrètement, passer une de ses mèches blanches par-dessus son œil gauche, cachant sa cicatrice aux yeux des passants. Il commençait à ne plus supporter leurs chuchotements, oui il était étranger, oui il pouvait paraître différent, et alors ? C'est alors qu'un homme âgé et borgne s'approcha d'eux. L'albinos porta rapidement la main à son front, s'apercevant qu'il ne portait plus son bandeau, qu'il était bien au chaud dans une poche intérieure de sa veste … Tant mieux.

« C’est un ami…Il est venu séjourner ici…Et quoique vous pensiez de lui, j’ai une entière confiance en lui…N’est-ce pas euh…

… Naetle, tu oublies mon nom à chaque fois, c'est dingue … Je vais finir par croire que tu le fais exprès. »

L'albinos avait soufflé cette réponse du tac-au-tac lorsqu'il aperçut le discret coup d'œil qu'il lui avait donné. Ce n'était pas le moment de faire n'importe quoi. Le vieux sembla peu convaincu mais il ne les retînt pas plus longtemps. Dans leur dos, les discussions allaient bon train, bien qu'elles soient peu discrètes. Décidément, l'albinos semblait sujet à bon nombre de rumeurs. Lui n'avait rien demandé, il voulait simplement un toit et qu'on le laisse tranquille. Alors que le jeune adolescent avait repris la route, l'albinos se tourna vers la petite foule. Il lui semblait qu'un mur s'était dressé entre eux. Il avait l'impression de ne pas être le bienvenu ici … Il entreprit de suivre à nouveau l'Amejin, l'invita à rentrer dans un bar, désert soit dit en passant. Personne ne pouvait les déranger à présent, si ce n'est le serveur qui semblait pas très futé. C'est alors que le jeune homme commanda deux sakés en lui annonçait qu'il règlerait l'addition. C'était très gentil à lui, et Naetle l'en remercia. Lorsque l'adolescent tourna la tête, l'albinos suivit le mouvement et aperçut lui aussi les deux nouveaux clients. Ils étaient plutôt baraqués, le blandinet se tassa sur son siège, tenant particulièrement à ne pas se faire remarquer. Son attention se braqua de nouveau sur son « sauveur » et il put enfin le détailler à sa guise : de taille moyenne, plutôt maigrelet (quoique, ce fût assez difficile à voir étant donné qu'il était assis), ses yeux portaient la même couleur que ses cheveux, ils étaient noir ébène. Naetle dût cesser sa description mentale lorsque le serveur apporta leur commande et que le jeune homme en face de lui prit la parole.

« Voilà quelques petits trucs qui pourront te sauver la vie, si on te demande je suis le dernier Hôtobi en vie que je sache, je me prénomme Shintô…Je suis Moyenne classe, surtout n’oublie pas ça ou cela pourrait te coûter la vie…Et je ne tiens pas à ce que tu meurs… »

C'est alors que le dénommé « Shintô » tourna la tête vers les nouveaux venus et adressa un signe à l'un d'eux avant de se remettre une nouvelle fois une mèche en place.

« Et toi ? T’es qui ? »

Il savait déjà son prénom, mais Naetle supposa qu'il devrait lui donner quelques détails sur sa vie et sa situation pour le contenter. Il ne savait pas ce qu'il venait de signaler à l'instant, il était trop fatigué et avait trop mal pour réfléchir plus qu'il ne fallait.

« Je suis du clan Aikaze, probablement le dernier en vie. Cela nous fait un point commun … Comme je te l'ai dit tout à l'heure, mon prénom est Naetle. Je suis un Genin de Konoha, enfin je l'étais … Je suppose que tu voudrais en savoir plus, mais je n'ai pas du tout envie d'en parler, pas maintenant, pour être franc avec toi … »

L'albinos avait murmuré les deux dernières phrases, afin que seul Shintô puisse l'entendre. Son ton était las, il n'avait décidément envie que d'une seule chose : se doucher et aller se coucher. Il prit une gorgée de saké. Le liquide lui brûlait la gorge mais il finirait son verre, juste par politesse. En attendant, il fixa le dernier des Hôtobi de ses perles grises.

« Eh bien…Bon séjour parmi nous Nae…Naetle ! »

« Et si on rentrait chez nous ? »

Sujet: Re: Une arrivée peu banale [PV Shintô]

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