Aujourd'hui, c'était un évènement assez spécial. En fait, non, pas du tout. C'est le genre d'évènement qui ne mérite peut-être même pas d'être souligné dans la conversation la plus banale au monde. Bref, j'étais encore chargée d'une mission de rang ''D''. C'est le genre de missions que l'on doit s'attendre à s'y habituer un jour où l'autre, quand on est un genin... pourtant, la banalité des choses que j'accomplissais me revenait sans cesse à l'esprit. Mais après tout, je devais rapidement m'y faire, si je voulais accomplir un jour des missions au rang plus élevé.
Piteusement fatiguée et totalement démoralisée, je m'efforçais de manière démesurée à mettre un pied devant l'autre. L'envie ne me venais pas, mais en plus je trouvais que cette mission n'en valait pas la peine. Non point que je fusse apte à me surestimer en ce qui concernait mes capacités, mais plutôt je reconnaissais que ce genre de missions n'étaient peut-être pas faites pour moi. Moi qui avais toujours été la plus coincée en matière de dialogues et de survenances juridiques, je devais aller faire la morale à des gamins. Oui, enfin, c'était beaucoup mieux que si je faisais la morale à quelqu'un de mon âge, certes... Mais rien n'empêcher que ce n'était pas mon genre de rectifier les gens sur ce qu'ils faisaient, aussi jeunes pouvaient-ils être. En fait, je me sous-estimais librement, à me dire que j'en serais incapable. Pourtant, tout cela n'était qu'une étape de plus à franchir dans la logique perturbée de l'adolescente étrange que j'étais.
La dame qui avait proposer cette mission s'apprêtai à ouvrir la porte de la boulangerie. Je m'empressais cependant de venir la lui ouvrir tout en me présentant. Cette petite dame, qui semblait si gentille vue de côté, me révéla cependant très vite sa vraie nature.
-Qui es-tu, sale gamine?,commença-t-elle, apparemment très en rogne. Je suis parfaitement en capacité d'ouvrir cette porte moi-même, laisse-moi faire!
-Heu madame je.... je suis désolée,fis-je en relâchant instinctivement la porte. Je suis la personne chargée de vous aider, en ce qui concerne votre problème de...pains....
-Ah, il était temps! Mais qu'attends-tu !? Allez, charge toi de ces voyous, ils doivent être encore derrière la boutique!
-Mais... je n'ai aucune preuve et...
-Vas-y!
Elle entra subitement dans le magasin en refermant la porte de manière puissante derrière elle. De mon côté, je ne pouvais pas accuser personne tout de suite. Après tout, je n'avais aucune preuve qu'il s'agissait de ces gamins. Mais il y a un e chose que je ne comprenais cependant pas. Si cette dame semblait si détestable au point de ne pas me laisser l'approcher à moins d'un mètre, comment pouvait-elle ne pas se rendre compte que des gamins lui volaient ses si précieuses emplettes? Tout cela semblait effectivement très étrange.
Je soupirais un grand coup alors que la dame sortit de la boulangerie. Je lui proposai gentiment de prendre ses sacs, mais celle-ci m'en empêcha fermement. Il fallait bien croire qu'elle était destinée à vivre seule...Mais, à quels genre de trucs est-ce que je pouvais bien faire allusion? J'étais vraiment débile, parfois. J'expliquai ensuite à la vieille dame que je devais me faire discrète, et que je devrais la suivre sans me faire repérer par ces gamins. Elle me répondit promptement que je faisais ce que je voulais, tant qu'elle ne soit pas dérangée dans sa ''petite randonnée du dimanche''. J'avais beau avoir grandi ailleurs que dans ce petit village, je ne m'y serais jamais attendu à rencontrer ce genre de personnes un jour. Bref, me dissimulant ici et là derrière quelques arbres et sur les toits, je suivi la vieille dame à travers les multiples détours qu'elle faisait à travers Konoha. Finalement, je vis enfin ce que j'espérais remarquer ; un petit gamin aux cheveux blonds coupés très court semblait suivre la dame depuis une dizaine de minutes. Avec lui, un autre jeune garçon aux cheveux bruns -cette fois un peu plus long- et une gamine aux cheveux étrangement coiffés, de couleur plutôt rousse. Ils semblaient la suivre depuis un moment, mais aucun d'entre eux ne semblait décidé à faire quoi que ce soit pour l'instant. C'est lorsque la dame alla manger au ''Ichiraku Ramen'' que j'eus compris la tactique de ces gamins. Alors que celle-ci prenait tranquillement le temps de commander son bol de ramens, son sac fut déposé à sa gauche, sous le comptoir. Déjà que la vieille dame semblait très alerte, je me demandais alors comment ces enfants procédaient, si elle vérifiait ses arrières chaque secondes!? C'est lorsque j'eusse compris leur tactique que je voulu me frapper au visage. (Rah, évidemment, pourquoi n'y avais-je pas pensé?) Un gamin sembla appeler son chien, au loin, et celui-ci vint à lui. Les enfants semblaient alors expliquer une tentative d'approche à leur ami le chien. Celui-ci se dirigea vers la vieille dame, et sembla vouloir un peu d'attention venant de la personne distraite. Elle prit le temps de lui donner l'affection qu'il désirait, et les gamins s'emparèrent rapidement des petits pains de la dame. Je les laissais faire, puis les suivit ensuite jusque dans une ruelle, où je les interpellaient interpellaient de manière directe.
-C'est donc vous, ceux qui piquent de la nourriture à cette pauvre dame?
-Je te l'avais dit qu'on seraient démasqués!, grogna la petite fille.
-Mais non, j'men charge ...
Le gamin aux cheveux blonds semblait décidé à m'affronter pour garder ce pain... c'est une blague? Je m'empara rapidement des pains dans chacune des mains de chacun, et me remis en route vers la dame.
-C'est pas bien, les enfants... fis-je en soupirant.
C'était ça, leur faire la morale? Bon, admettons...
-Sale crétine! Rends-nous notre prise!, fit le garçon aux cheveux bruns.
(S...sale crétine!?) Je me retournais vivement vers eux en me disant sans cesse qu'ils allaient peut-être finir par avoir une morale, finalement.
-Hey! T'as pas entendu? On veut notre pain, on l'a mérité!
Je répliquai aussi sèchement que lui.
-Pardon? Mais aucunement, c'est très ingrat, au contraire!
Il semblait me fixer et me provoquer du regard. Désolée petit, mais si tu veux te penser supérieur à mon égard, c'est raté. Je lui fichai une pichenette sur le nez.
-Fichez les camp, cette dame a payé sa nourriture.
-Et nous, on l'a habilement détourné de sa propriétaire! On mérite une récompense!
-Erf... vous n'avez rien de mieux à faire? Jouer au ballon, cueillir des fleurs...
-C'est pour les personnes qui n'ont aucun but dans la vie ça! Nous, on veut devenir des ninjas! C'est en s'entraînant à être invisible qu'on pourra nous améliorer!
J'émis un petit rire malgré moi. Ils étaient marrant en fait.
-Vous voulez devenir des ninjas, et vous faites des cambriolages? Sans vouloir vous vexer, vous faites mauvaise impression face à l'Hokage. Elle ne voudra peut-être même pas que vous entriez à l'école des ninjas, étant donné qu'elle ne sera pas en mesure de vous faire confiance...
(Oh, c'était ça alors, une morale... je vois...)
Ils semblaient bien embêtés que j'aie réussit à avoir raison sur ce point, et je les fit déguerpir d'un revers de main. Je remis les pains à la vieille dame en disant que j'avais coincé les gamins , et qu'ils n'étaient pas prêts de recommencer. Elle ne me remercia même pas, et repartit. Bon, peu importe... Sur le chemin du retour, en direction de chez moi, je me rendis finalement compte que faire la morale, c,était plutôt marrant, quand on avait raison. Je me traitais d'idiote à la simple idée d'avoir eût cette pensée.
-Erf... vivement la prochaine mission...?