Retour au camp sans problème, notre équipe est victorieuse sur tous les fronts mais les pertes sont lourdes à cause de ce traître. La guerre est loin d'être le terrain de jeu que tous les gamins imaginent lorsqu'ils sont à l'académie, j'en avais déjà pris conscience auparavant mais maintenant cela semble d'autant plus réel, depuis que j'ai vu de quoi est capable un homme pour sa patrie. Les croyances apportent beaucoup aux êtres humains, pour un seul idéal ils sont capable de repousser leurs limites, c'en est presque effrayant. Durant notre voyage j'ai compris ce qu'il me manquait pour devenir un véritable Shinobi : un but. Sans objectif je ne survivrai sans doute pas longtemps dans ce monde...Il est donc de mon devoir de partir en quête d'un Nindô et pour cela, je vais devoir errer sur les archipels bordant Kiri Gakure no satô dans un premier temps avant d'aller vagabonder dans le monde entier, une fois que cette guerre terminée.

Hé ! N'est-ce pas le comble ? Un type issu de l'aristocratie tel que moi prend pour décision d'abandonner son clan et le luxe pour aller trouver une raison de vivre, de combattre quelque part dans le vaste monde, choix digne d'un gamin des rues, je n'en suis peut-être pas si différent à la fin. Assis en tailleur près de la tente de soin, j'attends que mon supérieur soit en état pour savoir ce qu'il me reste à faire. J'imagine, maintenant que la zone est complètement débarrassée des Ninjas de l'alliance des ténèbres, que nous allons reprendre le bateau pour Kiri. Je n'ai certes rien à faire personnellement mais en tant que diplomate, je doute qu'il en soit de même pour le Suna'jin, c'est bien dommage, je serais resté avec lui un certain temps pour qu'il puisse m'aider dans ma quête si cela avait été possible. J'expire une grande bouffée d'air alors que tout le monde autour de moi se réjouit de notre victoire, ils trinquent malgré les pertes..C'est admirable.

Mon regard croise alors celui de l'Eisenin qui me sourit, je m'efforce d'en faire de même alors qu'elle quitte mon champ de vision en compagnie de Teijo. J'aperçois alors la silhouette de Maku qui s'approche de lui, j'esquive son regard en craignant des reproches mais au moment où il s'assoit à mes côtés c'est tout le contraire qui m'attend. Il me remercie de lui avoir sauvé la vie ! Je n'en reviens pas...Alors ce que j'ai fait, ce n'est pas si mal au final. Je me sens mieux d'un coup, j'inspire profondément avant de chercher quelque chose à dire après avoir étouffé un "De rien" dans un grognement assez rustre. Cela fait un certain temps que je n'ai pas eu affaire à quelqu'un d'étranger aussi longtemps, je ne suis pas très sociable à vrai dire...depuis le décès de ma soeur.

« J'imagine que l'aventure se termine ici. »

Je ne sais pas si je suis censé éprouver des regrets ou de la joie, nous avons beaucoup souffert en nous battant aujourd'hui c'est vrai mais au fond j'ai apprécié cette ambiance, le fait de mettre ma vie en jeu à pratiquement chaque seconde, cette adrénaline qui coulait dans mes veines...Tout cela me faisait sentir vivant. Je ne suis qu'un aspirant Ninja, je crains qu'il va falloir que je monte en grade pour participer à d'autres batailles comme celles-ci à moins que mon boss' ne reparte avec moi, je ne pense pas que quelqu'un d'autre veuille de moi à la guerre, après tout je pourrais les gêner sur le front puisque je ne suis pas apte à utiliser le Ninjutsu comme tout le monde, j'ai besoin d'une injection de sang pour réutiliser une technique qui requiert du chakra.

Sans attendre plus longtemps je me relève et attend que mon supérieur en fasse de même, Teijo et ses hommes restent ici pour la nuit mais pour nous c'est l'heure de rentrer, j'ai entendu un type dire qu'un navire attendait les renforts venus ce matin au rivage. Je place mes mains dans mes poches et avance à travers le campement jusqu'à ce que quelqu'un se mette en travers de mon chemin. C'est l'Eisenin, que me veut-elle encore ? Pourquoi m'empêche-t-elle de passer ? Je hausse un sourcil et la repousse doucement pour continuer ma route mais elle me retient en tirant sur ma manche sous le regard amusé des Shinobis atrophiés par les combats, je me retourne vers elle et lui lance un regard agacé, va-t-elle enfin me dire pourquoi elle me harcèle depuis deux minutes ? Elle détourne alors les yeux et me dit timidement :

« Tu comptais partir sans même nous dire au revoir ? »

Je la regarde, scandalisé, comment pouvait-elle penser à la politesse alors que nous sommes des Ninjas, les principes n'existent pour nous que lors des missions d'infiltration où nous sommes contraints de nous faire passer pour ce que nous ne sommes pas dans la réalité. Je vois que Maku m'attends un peu plus loin, je regarde à droite puis à gauche, j'ai envie de la laisser en plant mais tout le monde me fixe, cette sensation est horrible. Je m'apprête à dire quelque chose mais au même moment, elle pose un doigt sur mes lèvres gercées et reprend la parole d'un ton enthousiaste.

« Puisque c'est comme ça, je rentre avec vous, je n'ai plus rien à faire ici après tout.
- Hein ? Mais...Mais dites quelque chose Maku-san ! Elle ne va quand même pas rentrer avec nous ! Et puis que vas-tu faire à Kiri si tu n'as prévenu personne de ton retour ?.
- Hé bien je vais passer la nuit avec Maku-san quelle question ! »

Quelle folle...Enfin, quoiqu'il en soit une fois arrivé sur le quai j'en serai débarrassé puisqu'elle va s'incruster dans les appartements du Suna'jin, encore que ce dernier n'a pas répondu au moment où elle m'a dit ça. Elle prend alors son sac sur les épaules et me pousse pour me dire d'avancer, je lui lance un regard assassin puis me mets en route. Durant le trajet je ne dis pas grand chose, j'essaie de me concentrer sur mon programme pour la semaine. Nous regagnons rapidement notre embarcation où nous retrouvons une partie des hommes qui étaient présents ici-même ce matin. J'éprouve une certaine fierté d'être ici, de leur avoir prouvé que je n'ai pas laissé ma peau dans les monts brumeux alors que je suis d'un grade inférieur à tout le monde ici. Je prends place sur une banquette située sur le pont et ferme les yeux afin de humer le doux parfum du lac Uoki, tout ça me rappelle étrangement mon enfance douce et paisible, loin des conflits et des complications.

HRPG : J'pense qu'il est temps de clore ce RP mais si tu veux en commencer un autre, je suis dispo ^^'

Je sentais l’épuisement dans chaque membre de mon corps, mais la joie de la fin de la bataille m’emplissait, et je préférais que l’eiseinin s’occupe de ceux qui en ont besoin, plus que moi en tout cas. Un peu de repos me suffira à récupérer, je pense, ainsi je me levais pour m’assoir à côté du Kirijin. Et lorsque je le remerciai de m’avoir sauvé la vie, j’entendis un faible « de rien », avant qu’il finisse par dire :

« J'imagine que l'aventure se termine ici. »

J’eus un léger sourire. C’est vrai que c’était une sacrée aventure. Par une coïncidence remarquable, un coup du destin surprenant, j’avais, à l’aide de Kazuko, aidé à la victoire d’une bataille qui aurait été perdu si nous n’étions pas là. Dire que c’était censé être ma journée de repos… Je ne pus retenir un léger rictus, avant de répondre finalement :

« En effet, c’est fini. Heureusement, elle s’est bien terminée. »

Un léger instant plus tard, le jeune homme se relevait, et je ne tardai pas à en faire de même, même si la fatigue rendait l’exercice un peu difficile. J’entendis dire qu’un bateau était prêt à nous ramener au village. Ainsi, nous y allâmes, jusqu’à ce que Kazuko soit arrêté par l’eiseinin. J’en profitai alors pour parler une dernière fois à Teijo.

« Merci de votre aide, Morichi-san. Nous n’aurions pu gagner sans vous.
- Vous devriez remercier aussi Kazuko. Mais cela fut un plaisir de contribuer à la victoire d’une bataille. Vous… »

Je m’interrompis en entendant l’eiseinin dire qu’elle rentrerait avec nous. Ecoutons attentivement la discussion, je souriais, me gardant d’en rire. Jusqu’à ce que la jeune femme dise qu’elle irait dans mes appartements. Elle avait une sacrée audace de prendre ce genre de décision sans me concerter. Mais j’en gardais le sourire. Au vu de la réaction de Kazuko, il avait encore du mal à comprendre les filles. Préférant ne rien dire, je finis par saluer le capitaine, avant de partir vers l’embarcation.

Arriver sur les lieux, je laissais passer mes deux compagnons avant de monter dans le bateau. Au fond de moi, j’étais content de quitter ce lieu brumeux, ce lieu qui ne m’a jamais laissé de bons souvenirs… Je me demande où combattais Yue, le Konohajin avec qui je m’étais sorti de la galère à l’origine de la guerre. La raison de pourquoi je restai sur Kiri, c’est parce que je sentais que c’était ici que se passerait le plus gros de la guerre, et qu’ainsi je serais le mieux placé pour aider à en finir.

Décidant de laisser ces pensées de côté pour le moment, je regardai mes deux camarades. Kazuko était parti s’installer à l’avant du pont, pour se reposer certainement. L’eiseinin, quand à elle, semblait le regarder, jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive que je faisais de même en sa direction. Quelque chose fit ‘tilt’ alors dans ma tête et je m’approchai d’elle.

« Vous allez bien ?
- Oui, ça va. Vous aviez raison tout à l’heure, j’avais besoin de me reposer. Désolé de vous avoir causé des problèmes.
- Ne vous inquiétez pas pour ça, c’est du passé. Il y a toujours à apprendre. »

La jeune femme acquiesça, puis il y eut un silence. Je respectai ce silence une petite minute, avant de poser une question :

« Je ne connais pas votre nom, d’ailleurs.
- Ah, c’est vrai, je ne me suis pas présentée. Appelez-moi Akimi.
- Enchanté, Akimi. Vous devriez vous présenter aussi à Kazuko.
- Je le ferais plus tard. »

Je laissais échapper un léger bruit signifiant que je respectais son choix. J’en eus même un sourire en repensant la scène entre elle et le Kirijin quand on repartait du camp. Mais ce léger moment de nostalgie fut coupé court par une question de l’eiseinin :

« Dîtes, c’est qui, cette Nariwen ? »

Surpris sur le coup, je ne pus m’empêcher de rougir. Je ne m’étais pas rendu sur le coup, mais j’avais apparemment bien prononcé ce nom. Je ne pus que me sentir un peu gênée, d’autant que la jeune femme, ayant remarquai ce rougissement, ajoutai :

« C’est votre petite-amie ? »

Je ne pus laisser échapper un rire gêné avant de répondre d’un ton sombre que ce n’était pas le cas. Sans la regarder, je savais que la façon dont j’avais répondu ‘non’ la laissait surprise, et désolée. Elle avait dû comprendre sur le coup, et s’excusa.

« La mort fait partie de la vie d’un ninja. » répondis-je simplement.

Malgré tout, certaines morts étaient plus difficiles à accepter que d’autres. J’espérais juste que je ne perdrai plus l’un de mes proches, et que je serais assez fort pour les sauver si jamais ils étaient en danger. Même si j’étais le Bras Droit du Kazekage, je n’étais encore qu’un Chuunin, et j’étais encore loin de mon objectif : atteindre le niveau des deux autres Dotoniens du clan. Mais j’étais bien déterminé à l’atteindre.